[Critique] L’UN DES NÔTRES

CRITIQUES | 16 juin 2021 | Aucun commentaire
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Titre original : Let Him Go

Rating: ★★★★★

Origine : États-Unis

Réalisateur : Thomas Bezucha

Distribution : Kevin Costner, Diane Lane, Lesley Manville, Will Brittain, Jeffrey Donovan, Kayli Carter, Booboo Stewart…

Genre : Drame/Adaptation

Durée : 1h55

Date de sortie : 16 juin 2021

Le Pitch :

Dans les années 60, George Blackledge et sa femme font face à la mort soudaine de leur fils à la suite d’un accident. Alors que dans un premier temps, leur belle-fille et leur petit-fils restent proches d’eux, la jeune femme finit par faire la rencontre d’un homme qui s’empresse de l’emmener, elle et son enfant, loin des Blackledge. Ces derniers ne tardent pas à découvrir que leur petit-fils est tombé entre les mains d’une dangereuse famille, menée d’une main de fer par une femme animée des pires intentions. C’est alors qu’ils décident de tenter le tout pour le tout afin de sauver le garçon…

La Critique de L’Un des nôtres :

Avec son ambiance, l’application avec laquelle le scénario prend le temps de dérouler son récit sans brûler les étapes et son inexorable montée en pression, L’Un des nôtres vient se placer dans le sillage des films de Taylor Sheridan et plus globalement de ces œuvres un peu hors du temps. Un film en décalage avec son époque, qui adopte dès ses premières scènes une dynamique old school pour mieux dessiner les contours de son histoire avant de rentrer dans le vif du sujet.

Un peu sorti de nulle-part car porté par un réalisateur pas spécialement populaire pour sa virtuosité, L’Un des nôtres est donc un drame à l’ancienne. La chronique teintée de mélancolie d’une Amérique « du milieu » où les lois du Far West n’ont pas encore dit leur dernier mot. Un bon vieil affrontement des familles (au sens littéral), qui vient opposer un couple de sexagénaires prêt à tout à un groupe de personnes aux intentions troubles au cœur d’un décorum propice à l’expression violente de sentiments viscéraux.

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Il était une fois la famille

Si on n’a pas franchement vu venir L’Un des nôtres qui, disons-le tout net, est à ce jour le meilleur film sorti en 2021, son duo de tête attire tout de même l’attention. À nouveau réunis à l’écran après Man of Steel, Kevin Costner et Diane Lane font profiter à cette tragédie familiale de leur alchimie. Beaucoup plus à l’aise ici que du côté de la ferme des Kent, les deux comédiens s’avèrent formidables quand il s’agit d’incarner les valeurs et les thématiques d’un récit allant au-delà de la simple histoire de vengeance à la Taken.

Car L’Un des nôtres raconte aussi le couple et la force que chacun peut tirer de l’autre quand il s’agit de mener un combat qui semble perdu d’avance. Jamais aussi bon que lorsqu’il joue les taiseux, comme toujours charismatique, parfaitement à sa place, Kevin Costner tient ici l’un de ses meilleurs rôles. Et pas juste de ces dernières années. Il en va de même pour Diane Lane, dont le personnage lui permet d’explorer un registre dans lequel elle excelle mais que ses rôles les plus récents ne lui ont pas permis de creuser En face, c’est aussi carton plein. Mention à Lesley Manville qui joue une terrifiante marâtre et à Jeffrey Donovan, dont la composition s’avère glaçante à plus d’un titre.

Retour de flamme

Plongé dans une ambiance de plus en plus crépusculaire, le film tire un merveilleux parti de son environnement. Ces contrées encore relativement sauvages, où règne encore la loi du plus fort et où les règles sont surtout dictées par ceux qui se montrent les plus sauvages, contribuent à conférer cette impression d’étouffement qui ne cesse de se faire plus enveloppante à chaque image. Une montée en puissance très impressionnante qui encourage néanmoins le spectateur à se demander si la conclusion pourra tenir ses promesses. Et bien oui, c’est le cas. L’Un des nôtres s’achevant avec une remarquable cohérence, dans un déluge d’émotions face auxquelles il semble difficile de rester indifférent.

Également au scénario, Thomas Buzucha a donc su parfaitement tirer partie du bouquin de Larry Watson qu’il adapte, tout en s’appropriant cet univers tangible. Avec la maestria d’un Taylor Sheridan donc, il emballe ce récrit sombre avec beaucoup d’humanité, allant jusqu’à faire couler les larmes au détour d’un regard ou d’une séquence aux bouleversantes implications. L’Un des nôtres étant fait du même bois que les classiques des années 70. Un film qui s’inscrit dans un cinéma débarrassé du superflu, franc du collier et résolument puissant.

En Bref…

Magnifiquement porté par Kevin Costner et Diane Lane, superbement écrit et mis en scène, L’Un des nôtres est un grand film. Un authentique chef-d’œuvre, aussi prenant que parfois angoissant, qui parvient dans un même élan héroïque à nous inciter à nous accrocher à notre siège. Siège qu’on ne consent à lâcher que pour essuyer quelques larmes en fin de route.

@ Gilles Rolland

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Crédits photos : Universal Pictures France
Par Gilles Rolland le 16 juin 2021

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