[Critique] MORTAL

CRITIQUES | 16 septembre 2020 | Aucun commentaire
Mortal-poster

Titre original : Mortal

Rating: ★★★☆☆

Origines : États-Unis, Norvège, Grande-Bretagne

Réalisateur : André Øvredal

Distribution : Nat Wolff, Iben Akerlie, Priyanka Bose, Arthur Hakalahti, Ania Nova, Per Egil Aske…

Genre : Science-Fiction/Fantastique

Durée : 1h40

Date de sortie : 27 août 2020 (VOD)

Eric, un jeune américain d’origine norvégienne, rescapé d’un mystérieux cataclysme ayant causé la mort de toute sa famille, se cache des autorités dans la forêt. Doté de pouvoirs qu’il ne contrôle pas, il finit par faire la connaissance d’une jeune fille et d’un homme, avec lesquels il va chercher à comprendre d’où il vient…

La Critique de Mortal :

Fortement remarqué avec son premier film, l’excellent Troll Hunter, qui était parvenu à redynamiser à lui tout seul le genre found footage André Øvredal s’est ensuite distingué avec l’excellent The Jane Doe Identity avant de rentrer dans les petits papiers de Guillermo del Toro, qui a produit son sympathique Scary Stories (il prépare par ailleurs la suite). André Øvredal qui revient aujourd’hui à la charge, à nouveau en VOD avec Mortal. Un film qui entend cette fois-ci proposer une alternative aux blockbusters Marvel et DC en mettant en scène un super-héros qui n’en est pas vraiment un, baigné dans la mythologie nordique.

Éclair de génie ?

Le personnage central de Mortal, incarné par Nat Wolff (La Face cachée de Margo), possède la capacité de générer de l’énergie, qui se matérialise souvent sous la forme d’éclairs. Voilà tout ce que l’on sait de lui quand il se fait pincer par les flics alors que le manque de maîtrise de ses pouvoirs l’empêche de mener une existence paisible. Autant dire qu’on est en effet loin des héros de Marvel qui se caractérisent bien souvent par leur gouaille. Ici, pas de gouaille du tout. Eric, le « héros » en question étant plutôt introverti. Garant d’un terrible secret, il trimballe sa carcasse à moitié brûlée dans une Norvège glaciale et humide et ne porte aucun costume qui indique sa capacité à produire de l’électricité sur demande. Un protagoniste malheureusement d’emblée un peu paumé dans une histoire qui dès le départ, se traîne. On sent très bien la volonté d’André Øvredal de nager à contre-courant mais il est difficile de ne pas remarquer aussi qu’il semble volontairement étirer quelque chose qui n’en méritait pas tant. Résultat des courses : Mortal s’avère vite ennuyeux. Les enjeux sont ce qu’ils sont mais il est plutôt difficile de se passionner pour le parcours de ce jeune sorti d’on ne sait où, qui passe la première moitié du film à se lamenter au fil de scènes assez paresseuses, entrecoupées de séquences plus « visuelles » mais jamais vraiment enthousiasmantes.

L’instant norvégien

Heureusement, la deuxième partie de Mortal s’avère un poil plus stimulante. On découvre peu à peu la vérité sur le personnage central, mais on a tout autant du mal à éprouver de l’empathie à son égard. André Øvredal passe à la vitesse supérieure mais semble se complaire dans une rythmique quoi qu’il en soit assez laborieuse. Les effets-spéciaux étant quant à eux assez conformes à ce que l’on peut attendre d’une production à budget limité. Le cul entre deux chaises, écartelé entre son désir de raconter une histoire qui s’avère vraiment passionnante qu’à la toute fin et sa volonté de ne pas céder aux canons du genre, le cinéaste pédale un peu dans le semoule. Au final, son Mortal ressemble davantage à une interminable introduction à quelque chose de plus grand que nous ne verrons peut-être jamais, qu’à un film avec un début, un milieu et une fin. L’ultime scène étant de loin la plus réussie mais aussi, quelque-part, la plus frustrante.

En Bref…

Plein de bonne volonté, André Øvredal peine à vraiment entrer dans le vif du sujet. Mortal étant méritant mais assez anecdotique. Narrativement et visuellement. Mais on salue l’effort car il y a néanmoins de bonnes idées et l’ensemble fait montre quoi qu’il en soit d’une certaine intégrité.

@ Gilles Rolland

mortal-nat-wolff
Crédits photos : Wild Side

Par Gilles Rolland le 16 septembre 2020

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