[Critique] PANIC HOME
Titre original : Tiger House
Rating:
Origines : Afrique du Sud/Grande-Bretagne
Réalisateur : Thomas Daley
Distribution : Kaya Scodelario, Dougray Scott, Ed Skrein, Langley Kirkwood…
Genre : Thriller
Date de sortie : 11 avril (VOD)
Le Pitch :
Kelly a pris pour habitude de se faufiler en douce dans la chambre de son petit-ami, sans que ses parents ne se doutent de quelque chose. Malheureusement, ce soir-là, ce n’est pas la seule à s’être introduite dans la maison. Prise pour cible par un groupe d’intrus aussi violents que déterminés, la jeune femme va devoir résister pour espérer survivre…
La Critique :
Réalisateur de courts-métrages, le britannique Thomas Daley livre avec Panic Home son premier film de cinéma. Balancé à la va-vite chez nous, en VOD, il a en toute logique écopé d’un titre à la ramasse. Intitulé Tiger House en version originale, il est donc devenu Panic Home chez nous. Probablement parce que Panic Room était déjà pris…
Bref, aucune raison de bouder son plaisir devant ce thriller de série B, racé et rythmé comme il se doit par un cinéaste conscient des limites de son scénario et de son budget. C’est d’ailleurs là que son expérience dans le format court s’exprime le mieux. Quand il a fallu composer avec des moyens restreints. Le court-métrage étant certainement la meilleure école pour arriver à atteindre son but malgré des contraintes inévitables. Et si Daley n’est pas David Fincher, son huis-clos, grâce à une énergie et une fougue de tous les instants, marque des points à plusieurs reprises sans jamais vraiment démériter. Y compris quand il enfile les clichés, l’air de rien, la fleur au fusil, de toute façon lucide quant à la nature prévisible de son récit, pour autant tout à fait maîtrisé dans sa globalité.
Bâti sur une structure classique, Panic Room, euh, non Panic Home prend des airs de montée en puissance inexorable, traversé de quelques affrontements plutôt percutants entre les agresseurs et celle qui ne tarde à s’imposer comme le plus grand atout du long-métrage, à savoir Kaya Scodelario. Une jeune actrice découverte dans la série anglaise Skins, et vue depuis dans Le Choc des Titans et la saga post-adolescente Le Labyrinthe, mais surtout dans des productions plus confidentielles où tout son talent a eu l’opportunité de s’exprimer, comme Les Hauts de Hurlevent et Now is Good. Ici parfaitement à sa place, elle incarne la résistance face à la menace et tient la dragée haute aux bad guys, notamment incarnés par Dougray Scott, le méchant de Mission : Impossible 2 et Ed Skrein, connu aujourd’hui sous le double patronyme Ajax/Francis, grâce à son implication dans Deadpool (c’est aussi le nouveau Transporteur de Luc Besson, mais ça, on ne va pas trop en parler). Charismatique en diable, dynamique et, il faut bien le rappeler plutôt à tomber à la renverse, Kaya Scodelario inscrit sa performance dans la lignée de celle de Jodie Foster dans Panic Room, et tant pis si le film reste très modeste. Elle, elle y va quand même à fond les ballons. Elle lutte, frappe, se débat et constitue certainement la meilleure raison de se laisser aller à profiter de ce thriller du coup boosté par son implication frondeuse. Dans l’action, mais aussi quand elle essaye, et réussit, à donner du corps à l’historique de son personnage, du coup bien plus intéressant que prévu au départ.
À tel point que finalement, tous les autres acteurs, par ailleurs rapidement mis au rencard par un script et un réalisateur qui préfèrent se focaliser sur leur actrice principale, apparaissent plutôt fades face à Kaya Scodelario. Tout se résume au trio formé par la comédienne, Dougray Scott et Ed Skrein. Un trio qui mène la danse et maintient l’intérêt à un niveau plus qu’acceptable.
Panic Home s’impose ainsi comme un home invasion franc du collier et honnête envers son public. Cousu de fil blanc, il est néanmoins cohérent et plutôt généreux, dans la mesure où il va jusqu’au bout de ses intentions, aussi modestes soient-elle.
@ Gilles Rolland
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