[Critique] ROAD OF THE DEAD

CRITIQUES | 23 novembre 2015 | Aucun commentaire
Road-of-the-dead-poster

Titre original : Wyrmwood : Road Of The Dead

Rating: ★★★☆☆
Origine : Australie
Réalisateur : Kiah Roache-Turner
Distribution : Jay Gallagher, Bianca Bradley, Luke McKenzie, Leon Burchill…
Genre : Horreur/Comédie/Action
Date de sortie : 17 novembre 2015 (DTV)

Le Pitch :
Une pluie de météorites frappe l’Australie et provoque une épidémie transformant la population en zombies assoiffés de chair humaine. Au milieu du chaos, un petit groupe de personnes organise la résistance…

La Critique :
Le premier long-métrage de l’australien Kiah Roache-Turner évoque les débuts de Peter Jackson. On retrouve chez lui cette même rage, ce même désir de foncer dans le tas tout en mixant horreur et comédie, en privilégiant l’outrance à tous les étages. Une énergie et une inventivité qui permettent à Road of the Dead de se détacher très rapidement de la masse de films de zombies qui déferlent dans les bacs DVD tous les ans depuis la renaissance du genre.
On comprend alors pourquoi Roache-Turner a souhaité apporté sa pierre à l’édifice. Road of the Dead est brut de décoffrage. Rien à voir avec toutes ces copies insipides de La Nuit des Morts-Vivants et de The Walking Dead. Non, ici, on serait plutôt dans un délire complet, totalement assumé et franchement rock and roll. Et si l’accroche de l’affiche annonce un spectacle entre Mad Max et la série de Rick, Michonne et Daryl, il est vrai que l’aventure qui défile sous nos yeux blasés tient un peu de ces deux œuvres cultes.

Road-of-the-Dead

Surtout de Mad Max à vrai dire. Même Australie et même esprit « bricole ». Roache-Turner n’a pas franchement les moyens, mais il a des idées et surtout une volonté d’en mettre plein les yeux. Ses personnages sont des sortes de road warriors destroy, qui se déplacent à l’intérieur d’un pick-up customisé carburant au sang de morts-vivants. Un détail révélateur de l’aspect joyeusement foutraque du film, qui prend appuie sur des lieux communs bien connus, pour ensuite partir dans une direction balisée par des trouvailles certes pas très fines, mais au final tout à fait appropriées à l’esprit de l’œuvre. Car le réalisateur débutant ne s’embarrasse pas trop de ce que les autres ont pu faire avant lui. Son long-métrage fonctionne en majeure partie grâce à sa liberté de ton. Jamais il n’a peur de trop en faire ou carrément de sombrer dans la bouffonnerie, car à partir du moment où tout est assumé, tout passe. Plus ou moins bien, mais tout passe.

Road of the Dead captive dès les premières minutes grâce à sa faculté d’annoncer très vite la couleur. Le fait qu’il soit réalisé par un inconnu, et porté par des comédiens bien loin du star system, offre aussi une distance salutaire avec la concurrence. Un peu à la façon de la série Z Nation, l’antithèse brutale et Z de The Walking Dead, le long-métrage n’a pas peur de tomber dans l’amateurisme, car au fond, c’est de là qu’il vient. Droit dans ses bottes il cumule les scènes très gores, les effets-spéciaux un peu approximatifs mais la plupart du temps convainquants, et illustre un scénario génialement foutraque, en forme de gros coup de pied dans la fourmilière. Libre à chacun d’y voir une critique sociétale, comme dans les chefs-d’œuvres de George A. Romero, mais là n’est pas l’important. L’important est dans à mort lutte de quelques mecs et d’une nana, badass à souhait, contre des zombies hurleurs et des humains déviants. Les dialogues sont parfois très drôles, l’histoire tirée par les cheveux (tout spécialement à la fin) et l’équilibre entre humour et horreur tout à fait appréciable.
Punk et d’une certaine façon « je-m’en-foutiste » (c’est un compliment), Road of the Dead balance dans le bush australien des tonnes d’hémoglobine au son d’un bon gros moteur boosté. Les gueules sont burinées, et la pédale de l’accélérateur jamais bien loin du plancher. Le montage est nerveux, la réalisation pleine de trouvailles et les comédiens totalement investis (mention à Leon Burchill, le comique de la bande). Comme ça, l’air de rien, armé de sa bonne humeur et de son talent sauvage, Road the Dead s’impose tout naturellement comme l’un des meilleurs films de zombies sortis récemment.

@ Gilles Rolland

Road-of-the-Dead2Crédits photos : KMBO

 

Par Gilles Rolland le 23 novembre 2015

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