[Critique] KILLERS
Présenté à L’Étrange Festival 2014
Titre original : Killers
Rating:
Origines : Indonésie/Japon
Réalisateurs : The Mo Brothers
Distribution : Kazuki Kitamura, Oka Antara, Rin Takanashi, Luna Maya…
Genre : Thriller/Horreur
Date de sortie : indéterminée
Le Pitch :
Un journaliste en prise avec des difficultés personnelles et professionnelles se retrouve en contact avec un serial killer vicieux et narcissique. Débutent alors de morbides échanges entre les deux hommes qui ne feront que monter crescendo…
La Critique :
Attendu par les fans des Mo Brothers et par toute une partie du public du festival, Killers est un film malsain, pervers et particulièrement cru. Comme souvent dans les œuvres des frères indonésiens, le propos est jusqu’au boutiste, extrême et sans « couverture de protection » (comprendre : on prend tout direct dans les gencives).
Vous vous souvenez j’imagine du ABCs of Death, où Timo Tjahjanto avait proposé un des segments les plus fort du film avec L for Libido, et bien sûr du film Macabre qui avait marqué les esprits. Vous voyez le topo, on a pas affaire ici aux Jonas Brothers. Mais si Killers ne fait pas de compromis au niveau de l’horreur et de l’hémoglobine, il essaye de creuser davantage le scénario et l’intrigue que leurs films précédents en s’attardant peut-être un peu plus sur la psychologie des deux protagonistes principaux.
Au gré des discussions que j’ai pu avoir avec les personnes qui l’ont vu, il est surtout reproché au film sa longueur trop importante et quelques couacs scénaristiques l’empêchant de vraiment prendre aux tripes. Personnellement, même si j’ai parfois tiqué sur quelques problématiques (film un peu long, intrigue un peu improbable par moment et volonté peut-être un peu poussive d’en faire « beaucoup »), j’ai été attrapé dés le départ par le film…et il ne m’a plus lâché jusqu’à son dénouement. Si les scènes les plus gores sont un des points forts du film, c’est vraiment la montée en puissance de la tension et la descente dans l’horreur qui m’ont le plus marqué. En peu de mots, plus ça avance, plus c’est dégueulasse et à chaque fois qu’on croit que c’est fini cela monte encore d’un cran. C’est certainement là que le film ne plaira pas à tout le monde, l’escalade de violence et la noirceur de plus en plus opaque du film finissant presque par revêtir un coté irréel décadent.
C’est néanmoins ce qui m’a beaucoup plu dans le film : les frères Mo n’ont pas fait semblant et quitte à déborder et à déraper un peu hors-piste, ils y ont été comme des brutes. Le spectre de la perversité et de la cruauté se décline sur tout les plans et Killers montre de manière assez crue que la violence est toujours accompagnée d’éclaboussures et de dommages collatéraux, aucune des actions ne restant ainsi sans conséquences. Viscéral et tordu, Killers est servi de plus par l’interprétation froide et clinique de l’inquiétant Kazuki Kitamura, quand Oka Antara lui répond avec des débordements beaucoup plus catharsiques où on le voit devenir de plus en plus cinglé, son rival étant lui complètement taré à la base. Rythmé d’une manière parfois étrange, Killers tape là où ça fait mal et comme tous les prédateurs aguerris, sait cibler ses proies pour les entraîner avec lui dans des tourments de chasse et de batailles.
@ Pamalach