[Critique] BLADE 2

STARVIDEOCLUB | 27 janvier 2014 | Aucun commentaire
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Titre original : Blade II

Rating: ★★★★☆
Origine : États-Unis
Réalisation : Guillermo del Toro
Distribution : Wesley Snipes, Norman Reedus, Kris Kristofferson, Ron Perlman, Léonor Varela, Donnie Yen, Tony Curran, Luke Goss…
Genre : Action/Fantastique/Horreur/Adaptation/Suite/Saga
Date de sortie : 19 juin 2002

Le Pitch :
Alors que Blade est à la recherche de son mentor enlevé par les vampires en République Tchèque, une nouvelle menace l’oblige à reconsidérer ses rapports avec ces derniers…

La Critique :
Après avoir décliné le poste de réalisateur sur le premier volet, Guillermo del Toro prend les choses en main sur sa suite. Son style sombre ayant fait des ravages sur son précédent film américain, le sympathique Mimic, le scénariste David S. Goyer décide de le relancer.

Celui-ci va apporter pas mal de changements à l’univers de la franchise en la sortant des sentiers battus. Cette fois-ci, les vampires ne sont pas aussi dangereux qu’il n’y paraît, les apparences sont trompeuses. En effet, les Reapers, des vampires atteints par un mystérieux virus représentent les nouveaux antagoniste du chasseur. Du coup, celui-ci se retrouve obligé de s’allier à ses ennemis d’hier pour faire face. On voit donc la création d’un groupe d’élite, le Blood Pack, chargé d’éliminer les infectés avant que la pandémie ne s’installe. Cette approche plus nuancée et moins manichéenne est un plus indéniable qui apporte pas mal de sel au métrage. Le petit défaut est que les personnages ne sont pas forcément très développés mais le film laissant la part belle à l’action ce n’est pas vraiment problématique. Le choix du lieu de l’action est aussi assez original. Prague présente plusieurs avantages aux yeux de del Toro, les coûts plus faibles mais aussi, et surtout, l’aspect gothique et technologique de la capitale tchèque. Du coup, les personnages parlent régulièrement la langue du pays. Le scénario est ici plus développé et présente des personnages plus nombreux. Le premier se focalisait surtout sur Blade et Whistler, là nous avons le Blood Pack, un nouveau méchant en la présence de Nomak, et un assistant qui donne de nouvelles armes au héros. On trouve bon nombre de retournements de situation bien amenés et si ils ne sont pas follement imprévisibles, ils évitent de jouer le jeu des grosses ficelles. La force du film est d’éviter les écueils majeurs que sont les clichés où la routine qui parfois s’invite dans les franchises du cinéma de genre. L’originalité dont fait preuve l’univers du film lui permet de s’éloigner des conventions en matière de vampires.

Le casting est du coup à la hauteur. On trouve l’acteur fétiche de del Toro, Ron Perlman qui fait très bien son boulot en vampire antipathique. Son physique patibulaire étant son principal atout.
Norman Reedus (The Walking Dead), qui figurait déjà au générique de Mimic, est de retour sous les traits d’un jeune homme négligé. Il est d’ailleurs amusant de le voir ici dans ses jeunes années.
Le casting de base est toujours là avec un Wesley Snipes qui confirme que le rôle semblait fait pour lui et l’attendait patiemment, et un Kris Kristofferson toujours à l’aise dans son rôle de père de substitution badass. La très belle Léonor Varela prête ses traits à une guerrière vampire qui s’éprend de Blade, apportant un peu de sensibilité comme N’Bushe Wright, son homologue du précédent volet remarquablement absente. Luke Goss incarne le terrifiant Jared Nomak, qui apparaît comme étant le principal antagoniste du film, très maquillé sa présence n’en est pas moins tout à fait palpable. On le retrouvera d’ailleurs encore sous les traits du prince Nuada (et avec encore des tonnes de maquillages et de prothèses) dans la suite d’Hellboy, Les Légions d’Or Maudites. Même chose pour Thomas Kretschmann qui incarne un patriarche vampire glaçant de froideur, qui fait ses premiers pas à Hollywood avant d’exploser dans d’autres grands films comme Le Pianiste ou encore King Kong.

Niveau mise en scène, c’est mieux que le premier opus. On trouve des scènes de combat encore plus catchy, assez simples et efficaces. Pas de surenchère. On retrouve la patte si particulière du réalisateur sur l’univers visuel, mêlant habilement effets numériques et maquillages pour un rendu organique. L’usage d’une nouvelle caméra, la « L cam », qui permet de mieux suivre les mouvements et autres acrobaties des acteurs. La photographie est nettement plus contrastée, elle a un aspect chaleureux qui tranche avec les lumières cliniques du premier volet, renforçant l’esthétique organique propre à del Toro. Les Reapers sont des créatures assez impressionnantes du fait de l’effet de surprise qu’elles dégagent. Leurs mâchoires et plus généralement leur biologie sont inattendues et permettent de réinventer la figure du vampire. On retrouve ici l’obsession du réalisateur pour les monstres et autres créatures étranges, qui ont leur apparence et leur fonctionnement propre. Guillermo renouvellera l’exploit dans sa série de livres La Lignée, prochainement adaptée à la télé. Le scénario plus riche et inventif porte bien sûr la marque du réalisateur qui a du influencer Goyer. Un trouve même une belle séquence finale, émouvante.

La B.O a eu un succès assez impressionnant en se classant dans le top des charts américains. On y trouve de tout, mais surtout du hip-hop rentre-dedans mâtiné de musique électronique qui colle plutôt bien à l’ambiance nocturne du film. Entre Cypress Hill, Moby, Massive Attack, Mos Def et Ice Cube on en a pour notre argent.

En conclusion, on peut dire que la franchise connaît ici son meilleur volet. Le rôle de del Toro est primordial et permet à Blade de se renouveler de fort belle façon. La façon dont il s’est approprié l’univers de la série en un seul film est saisissante et montre tout le talent. On pourrait presque faire une analogie avec les Batman de Burton, sur ce point. C’est une surprise quand l’on apprend qu’il n’était pas du tout chaud au départ et qu’il n’a accepté qu’après que son agent l’ait incité à le faire, sa motivation étant avant tout de pouvoir réaliser Hellboy. Le succès, que dis je le carton, de Blade 2 (80 millions de dollars aux USA et 150 dans le reste du monde pour un budget de 55 millions) lui donnera les coudées franches pour la suite de sa carrière. La suite des aventures de Blade sera, malheureusement, bien moins intéressante…

@ Sacha Lopez

blade-2-castingCrédits photos : Metropolitan FilmExport

Par Sacha Lopez le 27 janvier 2014

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