[Critique] FRANGINS MALGRÉ EUX

STARVIDEOCLUB | 3 mars 2013 | 2 commentaires

Titre original : Step Brothers

Rating: ★★★★★
Origine : États-Unis
Réalisateur : Adam McKay
Distribution : Will Ferrell, John C. Reilly, Richard Jenkins, Mary Steenburgen, Adam Scott, Kathryn Hahn, Rob Riggle, Seth Rogen, Andrea Savage, Elizabeth Yozamp…
Genre : Comédie
Date de sortie : 19 novembre 2008

Le Pitch :
Brennan, 39 ans, est sans emploi et vit toujours chez sa mère. Tout comme Dale, qui a 40 ans, et qui habite toujours chez son père. Quand leurs parents tombent amoureux et décident d’emménager ensemble, Brennan et Dale sont obligés de cohabiter. Le premier contact est explosif entre les deux quadragénaires…

La Critique :
Et si Frangin malgré eux était la meilleure comédie de tous les temps ? Non, franchement, c’est tout à fait sérieux, même si bien sûr, une telle affirmation sous-entend une subjectivité tout à fait… subjective. Néanmoins, les faits sont là : pour tout un tas de raisons, le film d’Adam McKay, produit par Judd Apatow, est une merveille de comédie, remarquablement bien écrite, pertinente et ciselée. Le genre de truc qui arrive à sonner juste, sans pour autant se départir d’un esprit très sale gosse à proprement parler jubilatoire. Tentative d’explication.

Le thème de Frangins malgré eux est très porteur. Que faire de deux types de 40 ans qui refusent de grandir ? Deux hommes restés bloqués à l’adolescence, nourris à la pop culture et boostés par une ambition elle-même farcie à l’utopie abracadabrante. La réponse apportée par le film est tout à fait en accord avec la démarche générale des productions Apatow et ne suggère pas de rentrer dans un quelconque moule. À l’inverse d’un film comme Tanguy, qui, bien avant Frangins malgré eux, abordait le même thème, l’œuvre de McKay ne tombe jamais dans une stigmatisation bourgeoise, bête, méchante et rabaissante, de l’archétype de l’adulte resté adolescent. Il s’attache à ses personnages dont il privilégie les points de vue. Et tout ceci, sans se priver d’offrir également la vision de l’entourage de ces deux « gamins », à travers le prisme de la famille et de l’entourage plus généralement. Pour résumer, Dale et Brennan, les deux protagonistes principaux, ne voient pas de problème à rester à glander chez eux, alors que les autres types de leur age ont des familles et bossent, tandis que leurs parents se demandent comment ils vont réussir à chasser leurs gosses de la maison. L’analyse, car analyse il y a, est fine et débouche sur une succession de gags dévastateurs, à s’en exploser la vessie de plaisir.

Scénarisé conjointement par Adam McKay, Will Ferrell et John C. Reilly, dont nous avions pu admirer la belle entente et l’alchimie explosive par le biais du précédent Ricky Bobby, Roi du circuit, Frangin malgré eux est un chef-d’œuvre d’écriture. Superbement rythmé, ne laissant aucune place à l’ennui, le film est comme un flipper qui n’offrirait que des extraballs. L’action ne s’arrête jamais, ça explose dans tous les sens, dès le début et jusqu’à la fin. Will Ferrell et John C. Reilly, parfaitement fabuleux, se connaissent bien et font parler cette alchimie si spéciale qui anime leur duo. Un duo qui sert de moteur à un long-métrage en forme de claque définitive, qui enchaine les références, les blagues bien potaches et le scabreux si cher aux amateurs de l’humour qui tache.
Il faut gouter au truc, à savoir à des répliques du genre « la dernière fois que j’ai entendu ça, j’ai failli tomber de mon dinosaure », mais quand c’est le cas, associé aux mimiques irrésistibles des deux barjots qui s’échinent à rendre le spectacle mémorable, ça pète dans tous les sens.

À côté, et c’est là aussi que c’est impressionnant, tout le monde fait son boulot en jouant sur la même tonalité. Adam Scott, qui depuis, a décollé, excelle en mauvais frangin imbu de lui-même (la scène où il chante le tube des Guns N’ Roses, Sweet Child O’ Mine dans la voiture est culte), Richard Jenkins tient tout simplement l’un de ses meilleurs rôles et l’incroyable Kathryn Hahn se déchaine avec une ferveur qui manque cruellement à beaucoup d’aspirants comiques.

Sur un petit nuage, le réalisateur Adam McKay prouve à quel point il connait ses comédiens et leur sert sur un plateau d’argent des scènes tout aussi réussies les unes que les autres.
En ayant jamais peur d’aller trop loin, d’en faire trop ou pas assez, Frangins malgré eux explore ses propres pistes tout en restant fidèle à la charte comique qui fait de la plupart des productions Apatow des bijoux du genre. Celui-là est à placer tout en haut de la pile. Et, très important, il doit impérativement être vu en version originale sous-titrée, pour en tirer le maximum de saveur (le doublage français est pour le coup complètement à côté de plaque, dénaturant entièrement le caractère des protagonistes). Un chef-d’œuvre au prestige (worldwide) indéniable, parfait pour s’en payer une bonne tranche et qui, tel le bon vin, vieillit avec classe et raffinement. Le fin du fin de la comédie.

@ Gilles Rolland

Frangins-malgré-eux-photoCrédits photos : Sony Pictures Releasing France

Par Gilles Rolland le 3 mars 2013

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[…] le cas, ils ne bénéficient d’aucune promo et son doublés n’importe comment (cf. Frangins malgré eux). Quand ils sortent car la filmographie de Will Ferrell compte encore des longs-métrages qui […]

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[…] avec des films devenus des classiques comme Présentateur vedette, Ricky Bobby, roi du circuit et Frangins malgré eux, il était clair que ce dernier n’avait pas pour unique ambition de pousser son public à se […]