[Critique] REINCARNATED

STARVIDEOCLUB | 10 juin 2016 | Aucun commentaire
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Titre original : Reincarnated

Rating: ★★★☆☆
Origine : États-Unis
Réalisateur : Andy Capper
Distribution : Snoop Dogg, Dr. Dre, Daz Dillinger…
Genre : Documentaire
Date de sortie : avril 2016 (Netflix)

Le Pitch :
Le Rap Gangsta, c’est fini pour Snoop Dog ! Aujourd’hui, c’est le reggae, la Jamaïque et le « One love » qui l’intéressent. Reincarnated est un documentaire qui suit pas à pas l’entrée du chanteur dans le mouvement reggae, de la préparation de son album à son baptême en Jamaïque…

La Critique :
En mars 2011, Nate Dogg, l’ami de toujours de Snoop décède des suites de deux attaques cérébrales. Profondément affecté par la mort de son ami, Snoop commence alors un cheminement spirituel qui va le conduire peu à peu vers les terres de la Jamaïque. Reincarnated raconte donc comment Snoop en est venu au Rastafarisme et pourquoi il a décidé d’enregistrer un album reggae.
Snoop Lion (puisque c’est désormais comme ça qu’il faut l’appeler) dit s’être toujours senti en lien avec la Jamaïque, sa forte consommation d’herbe venant renforcer ce coté « attachement » qu’il avait pour le reggae. Cela peut paraître un peu léger comme attache mais tout le monde dans le film semble d’accord avec ça.

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La première des choses qui m’a interpellé, c’est que malgré un gros coté « Lourdeau Américain » Snoop semble sincère.
À 40 balais, il dit en avoir envie assez de parler de meurtres, de putes et de coke. Il explique à plusieurs occasions vouloir délivrer un message différent de celui qu’il à porté jusqu’à présent et d’amener vers le public des vibrations d’amour et de paix. Une sorte de rédemption musicale ? Après tout pourquoi pas ?
Accompagné de son équipe de tournage, on suit donc le Snoop en Jamaïque partir enregistrer son album (qui au passage, semble vraiment tenir la route !), rencontrer le légendaire Bunny Wailer, se faire baptiser selon les rites rastafari et bedave par kilos la fameuse herbe sacrée. Bien que fumant depuis des années, Snoop semble stone en permanence et c’est avec son débit légendaire qu’il joue devant la caméra les commentateurs de choc en racontant son histoire, depuis la Californie jusqu’au Blue Moutain.

Pourvu d’une belle image, d’un montage astucieux et de séquences autant humoristiques qu’émouvantes, ce documentaire est assez réussi, bien trippant et plutôt rassurant sur la sincérité de Snoop Dog. Affichant quasi en permanence un big Smile et un joint à la bouche, Snoop semble se régénérer dés lors qu’il chante du reggae et qu’il parle du rastafarisme.

La deuxième chose qui m’a frappé, c’est le coté un peu light de l’approche de Snoop par rapport au rastafarisme. J’avais l’impression qu’il restait uniquement collé au coté sensationnaliste et oubliait un peu les préceptes Rasta, les régimes sans alcool, Haïlé Sélassié etc…
Mais cette opinion a vite été balayée quelques jours plus tard lorsque j’ai vu au cinéma le formidable documentaire d’Helene Lee, Le Premier Rasta.
Documentaire basé sur la vie de Leonard Percival Howell, j’ai appris que le mouvement Rasta avait quand même bien évolué depuis l’époque de Bob Marley (car j’en étais un peu resté là…) et qu’à présent, il n’était plus « capital » de reconnaître Selassié comme le Messie et qu’on pouvait être Rasta et Chrétien voire même Rasta et Blanc….
Du coup, Snoop Dog apparaît complètement raccord avec son époque et est finalement, comme beaucoup d’autres adeptes du Rastafarisme version 2013, surtout concerné par l’amour, le reggae et l’herbe sacrée.
Ce témoignage intéressant précède donc un album attendu par pas mal de monde et à permis à Snoop d’ouvrir son public à de nouvelles personnes (ce qui fait dire à certains que c’est un « coup » promotionnel et que le bougre ne fera plus de reggae dans quelques mois)
Il est vrai qu’il n’a pas buzzé comme ça depuis des années et que les chansons qu’il a déjà donné à entendre ont l’air très bonnes. Je ne crois pas que Snoop veuille se faire de la pub avec la Jamaïque, il trop l’air d’aimer le reggae pour manquer de respect à tout cela.
Car au delà des locks, du mythe Marley et de la Ganja, le Reggae porte l’histoire d’une île magique, de la révolte des Marrons à la pauvreté de Trenchtown. Et c’est ce poids historique d’hommes et de femmes qui se sont battus et se battent encore pour leur liberté qui rend ce petit bout de terre si particulier. Si Snoop Dog va raconter toute ses formidables histoires à des personnes qui n’en ont jamais entendu parler, ça sera bien pour tout le monde.

@ Pamalach

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Par Pamalach le 10 juin 2016

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