[Critique] EXTINCTION

CRITIQUES | 14 mars 2016 | Aucun commentaire
Extinction-poster

Titre original : Extinction

Rating: ★★★☆☆
Origines : Espagne/Hongrie/États-Unis/France
Réalisateur : Miguel Angel Vivas
Distribution : Matthew Fox, Jeffrey Donovan, Quinn McColgan, Clara Lago…
Genre : Horreur/Épouvante/Drame
Date de sortie : 2 mars 2016 (DTV)

Le Pitch :
Un mal mystérieux a transformé une partie de la population en monstres affamés, alors que le monde est entré dans une nouvelle ère glaciaire. Jack, un des rares survivants, tente de veiller au mieux sur sa fille. Son voisin pour sa part, avec lequel Jack partage un lourd secret, n’a pas perdu espoir quant à la possibilité de retrouver d’autres survivants. Une soudaine attaque d’infectés va les pousser à faire équipe pour résister…

La Critique :
La tagline de la publicité pour Extinction affirme que le film organise la rencontre de Je suis une Légende et de Snowpiercer. Une affirmation à l’emporte-pièce, car si le long-métrage rappelle, de par la présence d’un virus carnassier transformant les humains en zombies frénétiques, en effet la mauvaise adaptation cinématographique avec Will Smith du classique de Richard Matheson, rien à voir avec Snowpiercer, si ce n’est la propension à envisager une sorte d’apocalypse via un environnement gelé. Pour autant, ce n’est pas parce qu’il neige et qu’il fait froid que les deux œuvres partagent des ressemblances leur permettant de se ranger dans la même catégorie. Une petite mise au point utile, histoire de replacer Extinction dans le contexte qui est le sien.

Extinction

Réalisateur espagnol déjà responsable du thriller horrifique Kidnappés, Miguel Angels Vivas embrasse ici tous les codes du film post-apocalyptique. Extinction ne repose ainsi que sur très peu de personnages. Des protagonistes perdus dans l’immensité d’un monde à la fois ravagé par un virus mais aussi complètement congelé à la suite d’un méchant dérèglement climatique. Un pitch qui laisse déjà entrevoir les limites du projet. Malheureusement, Extinction repose en effet sur une réflexion qui a l’air de penser que l’originalité peut naître de l’outrance. Non content de parler de zombies à la 28 Jours Plus Tard, il entreprend peu à peu de changer ces derniers en monstres assez proches de ceux de Je suis une Légende, tout en les propulsant dans un contexte post-apocalyptique vu 1000 fois ailleurs, dans le froid, comme dans 30 Jours de Nuit. Si on souligne la notion d’enfermement très présente à la Assaut, on remarque très rapidement que le film empile les références et les clichés, en espérant au final sonner comme quelque chose d’atypique. Bien sûr, la démarche s’apparente plutôt à la mise en place de plusieurs écrans de fumée. Dans les faits, Extinction est bien plus basique que cela. Et au fond, tout le problème est là, car si on oublie la démarche un poil irrationnelle du réalisateur (qui a également co-écrit le script), c’est devant un spectacle tout à fait valable que nous nous retrouvons là.

Caractérisé par sa réalisation nerveuse, plutôt à l’aise dans l’action mais encore plus pertinente quand il s’agit de tirer partie des non-dits et des silences afin d’en illustres le malaise où les craintes des personnages, le long-métrage bénéficie aussi d’une photographie lui permettant de contourner la plupart du temps les problèmes relatifs à son budget modeste. En d’autres mots, le spectacle est plutôt immersif, même si tout se déroule à l’intérieur d’un périmètre limité.
Matthew Fox (le Jack de Lost) et Jeffrey Donovan (vu récemment dans la saison 2 de Fargo) sont également pour beaucoup dans le fait que cet énième film post-apocalyptique avec des morts-vivants fait plutôt bonne figure. Très sensitifs, ils traduisent le désespoir et la résilience de leurs personnages.
Le soucis vient donc véritablement du scénario. De sa difficulté à rendre crédible un postulat qu’il résume à un empilement de références parfois mal digérées. Car fatalement, on pense souvent à d’autres films qui, parfois, ont su faire mieux, ce qui empêche Extinction de vraiment avoir l’impact espéré.
Reste donc un long-métrage globalement efficace, certes handicapé par des moyens clairement insuffisants compte tenu des ambitions, porté par deux comédiens valeureux, dont l’engagement permet aux aspects les plus maladroits de passer un peu moins en force. Néanmoins an dessus de la majorité des DTV fauchés qui débarquent tous les ans, Extinction n’a quoi qu’il en soit pas les épaules suffisamment solides pour s’imposer face aux cadors du genre.

@ Gilles Rolland

Extinction-Jeffrey-Donovan-Matthew-Fox  Crédits photos : Condor

Par Gilles Rolland le 14 mars 2016

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