[Critique] FRANCES HA

CRITIQUES | 20 juillet 2013 | Aucun commentaire
Frances-ha-affiche

Titre original : Frances Ha

Rating: ★★☆☆☆
Origine : Etats-Unis
Réalisateur : Noah Baumbach
Distribution : Greta Gerwig, Mickey Sumner, Michael Esper, Adam Driver, Michael Zegen, Grace Gummer, Juliet Rylance, Patrick Heusinger…
Genre : Comédie dramatique
Date de sortie : 3 juillet 2013

Le Pitch :
Frances, 27 ans, est danseuse et donne des cours à des enfants tout en tentant d’intégrer une compagnie pour devenir chorégraphe. Elle entretient une relation fusionnelle avec sa meilleure amie, mais cette dernière s’en va habiter dans un autre quartier du jour au lendemain, vouant ainsi Frances à un certain nombre de péripéties…

La Critique :
Il y a comme un vent de personnages anti-héros sur nos écrans. À l’instar de Oh Boy réalisé par Jale Ole Gerster, sorti tout récemment, métrage qui narre l’errance d’un jeune trentenaire. Ou encore avec la série à succès Girls, dirigée et écrite par Lena Dunham. Il y a comme un retour aux sources du personnage type de l’anti-héros.

Pour faire un rapprochement avec la série Girls, évoquée ici, il est évident que Frances Ha nous y fait penser directement. En effet, dès le début on retrouve cette même rythmique, basée sur une idée similaire, à savoir la « crise d’adulte » comme elle est communément appelée. Les protagonistes vivent des péripéties assez peu glorieuses, mais sont soudés par une amitié sincère. Les deux personnages principaux que sont Frances et Sophie illustrent ce genre d’amitié forte et dévouée. On retrouve aussi les longs dialogues à la verve particulièrement loquace et aux accents « Woody Allenien ».

À noter également, que les deux histoires (Frances Ha et Girls) se déroulent dans l’univers « poussiéreux » de New York, ce qui amène un côté très « underground » à l’œuvre. Pas de fards, pas de paillettes, pas d’effets superflus non plus, on est loin de certaines réalisations surfaites.
On le reconnaîtra, l’accent artistique est honnête et original, mais voilà, le film ne décolle jamais réellement. Il prend bien quelques élans mais ne parvient pas à s’envoler. Et cela pour plusieurs raisons.

Si Frances Ha, a de fortes similitudes avec Girls (qui s’est cependant légèrement perdu lors de sa seconde saison) , il est beaucoup moins intéressant. Tout d’abord visuellement, l’utilisation de ce type de noir et blanc le dessert, et gâche considérablement un ensemble esthétique pourtant réussi. À commencer par les plans souvent judicieux, qui en pâtissent.

Le fait que le métrage de Noah Baumbach (réalisateur des Berkman se séparent et de Greenberg) soit découpé en plusieurs chapitres, donne un aspect intemporel à la pellicule et invite au voyage. Et pourtant, malgré ceci, malgré un goût artistique prononcé et intéressant, malgré une musique choisie avec délicatesse qui allège et rafraîchit la réalisation, la globalité est plutôt terne et ennuyeuse.

Les acteurs pourtant font le boulot convenablement, mais le hic c’est qu’il n’y a pas d’émotion. L’amitié fusionnelle des deux personnages principaux, à l’opposé l’un de l’autre est joliment illustrée mais c’est tout. On est loin d’être transporté. On ressent une dose non négligeable d’ennui face à un métrage plutôt plat qui finalement ne raconte pas grand-chose. Le plus embêtant dans tout ça, c’est que Frances Ha n’est pas drôle, alors que c’est aussi ce que l’on attend quand on va voir ce genre de films.
Cependant, on insistera sur le fait que la thématique de la génération trentenaire en quête de sens et de réalisation personnelle, est exploitée avec justesse. L’anti-héros contemporain amènerait t-il vers une nouvelle vague de cinéma d’auteur ?

@ Audrey Cartier

frances-ha-frances-ha-03-07-2013-6-gCrédits photos : Memento Films Distribution

Par Audrey Cartier le 20 juillet 2013

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