[Critique] MINDHORN

CRITIQUES | 16 mai 2017 | Aucun commentaire
Mindhorn-poster

Titre original : Mindhorn

Rating: ★★★★☆
Origine : Grande-Bretagne
Réalisateur : Sean Foley
Distribution : Julian Barratt, Essie Davis, Steve Coogan, Andrea Riseborough, Russell Tovey, Nicholas Farrell, Kenneth Branagh…
Genre : Comédie
Date de sortie : 12 mai 2107 (Netflix)

Le Pitch :
Richard Thorncroft devint une star du petit écran grâce à son rôle dans la série Mindhorn, où il campait un détective doté d’un œil bionique lui permettant de détecter la vérité et ainsi de résoudre les affaires les plus insolubles. Depuis l’arrêt du show, il y a 25 ans, Thorncroft n’a néanmoins pas réussi à rebondir et va de petits rôles très anecdotiques en publicités plus ou moins pathétiques, se raccrochant sans cesse à son glorieux passé. Quand un assassin, qui sévit sur l’Île de Man, où se déroulait justement la série, exige de parler à Mindhorn, pensant qu’il existe vraiment, Richard Thorncroft voit là l’occasion de briller à nouveau et de redevenir la coqueluche des médias et du public. De retour dans la peau de Mindhorn, il compte bien en découdre à nouveau…

La Critique de Mindhorn :

En France, Julian Barratt n’est pas vraiment connu. Pas du tout en fait, même si il dispose quand même d’une page Wikipédia, qui souligne à juste titre que par contre, c’est tout l’inverse au Royaume-Uni, où le talent de cet humoriste/scénariste/comédien/musicien, fait des merveilles. Ce qui devrait suffire à nous pousser à s’intéresser de plus près à son cas tant les Anglais sont plutôt à prendre au sérieux quand il s’agit d’humour. Bref… Quoi qu’il en soit, Netflix nous fait un beau cadeau en nous permettant de voir la dernière création de Julian Barratt, à savoir Mindhorn, qui restera sans aucun doute l’une des meilleures comédies de 2017. Un film qui plus est produit par Ridley Scott…

andrea-riseborough-mindhorn

 

L’Homme qui valait 2 £

Il est question ici d’un acteur à la ramasse qu’un pauvre illuminé prend pour le personnage qu’il interprétait dans une série policière à succès. Un postulat qui n’est pas sans rappeler celui de Nurse Betty, de Neil LaBute, dans lequel Renée Zellweger pensait que sa série TV favorite n’était qu’une fenêtre donnant sur une réalité qu’elle était la seule à percevoir en tant que telle. On parle donc d’un come-back. Du possible retour en grâce d’un homme paumé, vantard, pas super agréable mais très drôle (malgré lui). Un gars que l’on pourrait situer quelque-part entre le Steve Austin de Lee Majors dans L’Homme qui valait trois milliards et Austin Powers. Un anti-héros parfaitement aux fraises, immédiatement rendu sympathique et attachant grâce à la gouaille de son interprète Julian Barratt, qui a également co-écrit ses brillants dialogues, dont l’un des effets secondaires est de relever le goût d’une intrigue au départ un peu prévisible, mais néanmoins parfaitement savoureuse. Et puis c’est drôle ! Dès le début et jusqu’à la fin.

Au service de Sa Majesté

Remarquablement rythmée, cette comédie est redoutable. Tout repose bien sûr sur Julian Barratt et son Mindhorn, qui enchaîne les bourdes et dont la propension à mettre les pieds dans le plat tout en étant quasiment en permanence à côte de la plaque, fait des merveilles. Peu importe qui est l’assassin que le héros recherche, là n’est pas l’important. L’important ici, réside dans cette accumulation ultra efficace de gags inspirés, qui parviennent à renouveler un genre assez casse-gueule, sans jamais faire de surplace ou plagier un quelconque hit de la comédie. On évolue ici dans les hautes sphères de l’humour anglais. Mindhorn prenant en plus un malin plaisir à orchestrer une savoureuse mise en abîme en détournant certains des codes les plus connus des séries du genre L’Homme qui valait trois milliards, sans oublier de donner du corps à ses personnages, qui sont tout aussi propices à déclencher des fous rires que de provoquer l’émergence d’une certaine émotion.
Plus que jamais, il est dommage de voir que personne n’a pris le soin de distribuer cette pépite dans les salles françaises. Ce qui permet, à l’heure d’un débat stérile d’une mauvaise foi extrême, de vérifier l’acuité de Netflix, décidément souvent sur les bons coups depuis quelques temps.

En Bref…
Véritable perle de l’humour anglais, Mindhorn s’avère aussi hilarant qu’inventif, dans sa propension à jongler entre les codes des séries TV d’antan, avec une fougue et une audace folles. Un film qui nous permet en outre de tâter de l’humour de l’excellent Julian Barratt, ici remarquablement entouré de Steve Coogan, Andrea Riseborough ou encore Essie Davis. Foncez, c’est un must !

@ Gilles Rolland

Mindhorn  Crédits photos : Netflix

Par Gilles Rolland le 16 mai 2017

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