[Critique] THE AMAZING SPIDER-MAN : LE DESTIN D’UN HÉROS

CRITIQUES | 2 mai 2014 | Aucun commentaire

Titre original : The Amazing Spider-Man 2

Rating: ★½☆☆☆
Origine : États-Unis
Réalisateur : Marc Webb
Distribution : Andrew Garfield, Emma Stone, Jamie Foxx, Dane DeHaan, Campbell Scott Michael, Sally Field, Paul Giamatti, Colm Feore, Denis Leary…
Genre : Fantastique/Action/Comédie/Saga/Suite/Adaptation
Date de sortie : 30 avril 2014

Le Pitch :
Peter Parker réussit tant bien que mal à allier sa vie de super-héros à celle d’un étudiant lambda amoureux de sa petite amie, la belle Gwen Stacy. Spider-Man virevolte et veille donc sur les habitants de New York, en prenant un plaisir évident à jouer les sauveurs.
Le jour où Electro, un redoutable ennemi bien plus puissant que tous ceux qu’il a du affronter jusqu’ici, fait son apparition, Spider-Man voit pourtant le fragile équilibre de son existence vaciller. Surtout lorsqu’il découvre qu’Electro est lié à OsCorp, la multinationale dont vient d’hériter son vieil ami, Harry Osborn…

La Critique :
Passons vite fait sur l’hérésie que représente cette nouvelle saga. Oui Sam Raimi a fait un boulot remarquable avec Spider-Man (surtout avec les deux premiers volets), et oui il n’était absolument pas utile de revenir sur les origines du personnage pour au final capitaliser sur une franchise qui a le don de rameuter un max de spectateurs dans les salles obscures. Mais les choses étant ce qu’elles sont, autant essayer de juger ces nouveaux films en oubliant qu’il font suite à une saga cohérente et maîtrisée.

Comme son nom l’indique, The Amazing Spider-Man 2 est la suite de The Amazing Spider-Man. Jusque ici tout va bien, mais cela ne va pas durer. The Amazing Spider-Man qui n’était au fond pas si mauvais que beaucoup l’ont affirmé, et qui gagnait ses galons non pas dans l’action, mais bien dans l’expression de l’évolution de Peter Parker. Marc Webb avait également réussi à remarquablement brosser la romance naissante entre Peter et Stacy, certes grâce à deux comédiens en totale osmose, mais aussi parce que c’est justement avec ce genre d’histoire d’amour que le réalisateur a débuté et s’est fait connaître (il a réalisé l’excellent (500) jours ensemble).
Des qualités qui animaient un film de toute façon dispensable, mais beaucoup moins mauvais que prévu. La suite par contre, se vautre dans les grandes largeurs, n’arrivant à sortir la tête hors de l’eau qu’en de trop rares occasions.

On retrouve un Spider-Man confiant. Peter Parker aussi est confiant. Rien à voir avec le gamin du précédent film. Là, le bougre se la raconte franchement et balance des vannes ultra poussives à tout bout de champs. Quand il sauve des gens, habillé en Spider-Man, c’est pire. Dès le début, le film annonce la couleur et se place dans le sillage de ces divertissements familiaux bien décérébrés. Et ça dure. Spider-Man est devenu une tête à claque insupportable et plus tellement attachante. Il est tellement fier et arrogant, que l’empathie que l’on pouvait ressentir pour lui se barre aussi sec. Gwen Stacy reste à peu près la même, mais l’alchimie qu’on retrouvait dans le couple qu’elle forme avec Peter Parker, en prend un sacré coup dans l’aile. C’est dommage car, comme mentionné plus haut, cette alchimie faisait partie des grosses qualités de l’épisode précédent.
Maintenant, le couple est sur les rails. Il va faire une sortie de route on s’en doute car c’est comme cela que les choses se déroulent souvent, mais la magie des débuts s’est faite la malle. D’où cette orgie de badguys ! Trois pour le prix d’un ! Electro, le gentil électricien devenu méchant après un vilain accident de travail, Rhino, qu’on voit à peine (et c’est tant mieux), et le célèbre Bouffon Vert, alias Harry Osborn. Les mecs nous proposent trois méchants et sur les trois, pas un ne tient la route ! Pas un ! Quel scandale ! Et il faut voir leurs alibis ! La raison pour laquelle de gentils, ils passent à méchants. Là aussi c’est bidon ! Prenons Electro. Le mec est fan de l’Araignée qui lui a sauvé la vie. Il est un peu bizarre et souffre de solitude. Le jour de son anniversaire, Spidey ne lui apporte pas de gâteau et boum ! Il a son accident et devient Electro, un méchant certes assez charismatique, mais creux comme une balle de ping pong. Un badguy prétexte qui ne sert qu’a étaler à l’écran des effets-spéciaux sophistiqués et des chorégraphies à base de bullet time, techniquement impressionnantes, mais souvent étrangement ratées. Parfois, on a l’impression de regarder un cartoon et non ce n’est pas cool. C’est de la poudre aux yeux, rien de moins. On nous endort avec de la technologie, pour nous faire passer la pilule d’une histoire à la ramasse, à l’écriture paresseuse.
Idem pour la quête intérieure de Peter Parker, entamée dans le premier épisode. Il cherche ses origines, et veut donc connaître le pourquoi du comment au sujet de son paternel. Entre deux blagounettes foireuses et deux séquences d’action, Peter déprime. Limite bipolaire, il oscille entre une euphorie insupportable et un mal-être aussi brutal que préfabriqué. Au final, ses recherches s’avèrent ennuyeuses et d’autant plus dispensables qu’elles contribuent à mettre en lumière les nombreuses incohérences qui ponctuent un récit écrit à l’arrache.
Mal monté, mal construit, parfois mal joué (Jamie Foxx est en roue libre, Garfield aussi, Paul Giamatti fait le zouave… Seul Dale DeHaan s’en sort), The Amazing Spider-Man joue la surenchère de tous les côtés. Relevant la tête au dernier moment, en sombrant dans une gravité inespérée, il n’est jamais à la hauteur de son personnage et de son potentiel. En soi, il s’agit d’un produit calibré, à la limite du gros foutage de gueule, qui n’a que cure de la psychologie de ses personnages et dont le seul objectif est d’en mettre plein les yeux. En plus, c’est trop long…

@ Gilles Rolland

The-Amazing-Spider-Man-le-destin-dun-héros-Andrew-Garfield-Dale-deHaanCrédits photos : Sony Pictures Releasing France

Par Gilles Rolland le 2 mai 2014

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