[Critique] THE SALVATION

CRITIQUES | 30 août 2014 | 2 commentaires
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Titre original : The Salvation

Rating: ★★★½☆
Origines : Danemark/Angleterre/Afrique du Sud
Réalisateur : Kristian Levring
Distribution : Mads Mikkelsen, Eva Green, Jeffrey Dean Morgan, Éric Cantona, Mikael Persbrandt, Jonathan Pryce, Douglas Henshall, Michael Raymond-James…
Genre : Western/Drame
Date de sortie : 27 août 2014

Le Pitch :
États-Unis, 1870 : John vient d’accueillir sa femme et son jeune fils, qu’il n’a pas vus depuis de longues années. Désirant s’établir avec sa famille dans la maison qu’il a rénové, l’homme voit sa vie sombrer dans l’horreur, quand deux bandits de grands chemins massacrent son épouse et son enfant lors d’un voyage en diligence. N’ayant plus rien à perdre, John se lance dans une vengeance sanglante, s’attirant du même coup les foudres de Delarue, un caïd surpuissant régnant par la terreur sur la région…

La Critique :
Film danois, réalisé par un danois, tourné en Afrique du Sud, The Salvation peut également compter sur un danois pour assurer le premier rôle, mais peut aussi se reposer sur le talent d’une française et d’un français, sur celui de deux anglais, ou encore sur le charisme d’un suédois et d’un américain. Sans parler des seconds rôles et des techniciens, qui finissent de conférer au long-métrage des airs de grande auberge espagnole.
En résulte un western, un vrai de vrai, avec des cow boys, de la poussière, des chevaux, des flingues, des éperons et des gueules burinées par l’astre céleste écrasant.
Un film cosmopolite qui a au moins parfaitement intégré une règle essentielle. Tout spécialement quand on touche à un genre aussi sacré que le western. Kristian Levring a pigé qu’il se devait de jouer la simplicité. Pas aller chercher midi à quatorze heures et assumer à fond ses références, sans se soucier de trouver une approche super originale, tout en sachant que c’était quasiment perdu d’avance.
Aujourd’hui, les meilleurs westerns sont ceux qui vont droit au but. Ceux qui jouent sur les clichés pour en extirper toute la force et l’originalité. Il est certain que de petits malins arrivent à proposer des œuvres plus audacieuses, mais ils sont rares et finalement, il est presque tout aussi agréable de s’assoir devant un film qui s’avère au final conforme à ce que son pitch et son trailer semblaient annoncer. Des longs-métrages comme The Salvation.

Avec son casting de gueules, ce western danois a déjà accompli la moitié du boulot. Mads Mikkelsen est parfaitement exploité, lui qui sait exprimer avec à la fois beaucoup de retenue et pourtant beaucoup de force, des émotions terrifiantes, à l’image de sa réaction viscérale dans la terrible introduction. Charismatique, imposant, froid et rugueux, l’acteur impose une tonalité sur laquelle les autres viennent se caler. Jeffrey Dean Morgan ne fait certes pas un méchant d’anthologie, mais il fait le job, lui aussi sans en faire des caisses. Eva Green, muette, arrive également à construire un personnage inquiétant, énigmatique et magnétique. Même Cantona, avec sa carrure impressionnante et son regard d’acier, parvient à convaincre, alors qu’il ne parle qu’à de très rares reprises.
Filmé par un cinéaste fortement inspiré par Sergio Leone et par Clint Eastwood, généreux en plans iconiques et en contre-plongées caractéristiques, The Salvation possède en outre ce regard extérieur. Celui qui lui confère une identité propre, à l’instar de ces autres longs-métrages non américains comme Blackthorn ou encore The Proposition, qui livrent leur interprétation d’un mythe purement autrefois yankee, mais aujourd’hui réclamé par un vieux continent jadis utilisé pour ses paysages typiques pleins de souffle.

Utilisant à bon escient les sublimes panoramas de l’Afrique du Sud, Levring prend son temps pour faire monter la pression. Également au scénario, il ne commet que de rares impairs (certains effets visuels grossiers témoignent du petit budget du film), ne prend pas beaucoup de risque, mais tient visiblement à transmettre son amour du genre, en lui payant son tribut.
Les balles fusent, la vengeance -ce thème si cher au western- est violente, et rien ne vient entraver la bonne marche d’une aventure burnée en forme d’hommage vibrant.

Lorgnant directement du côté de Leone (la musique quant à elle emprunte beaucoup à Morricone), tout en faisant du pied à des œuvres cultes comme L’Homme des Hautes Plaines (un homme seul contre toute une communauté acquise à la cause du mal) et Pale Rider (pour l’inconnu vengeur), The Salvation est un modeste film somme. Une sanglante fable sur la survie en milieu hostile, qui se paye en prime le luxe de s’achever sur une scène qui lui permet de s’ancrer dans la grande histoire du Nouveau Monde.

@ Gilles Rolland

The-Salvation-MadsCrédits photos : Jour 2 Fête / Chrysalis Films

 

Par Gilles Rolland le 30 août 2014

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Karl Libus
Karl Libus
9 années il y a

Oh que c’est bon çaaaa!!!!!!

paulus
paulus
9 années il y a

trop bon le pitch