[Critique] RADIO REBELS

STARVIDEOCLUB | 4 août 2012 | 2 commentaires

Titre original : Airheads

Rating: ★★★½☆
Origine : États-Unis
Réalisateur : Michael Lehmann
Distribution : Brendan Fraser, Steve Buscemi, Adam Sandler, Chris Farley, Michael McKean, Judd Nelson, Ernie Hudson, Amy Locane, David Arquette, Harold Ramis, Marshall Bell, Nina Siemaszko, Joe Mantegna, Michelle Hurst…
Genre : Comédie
Date de sortie : 15 mars 1995

Le Pitch :
Trois musiciens en quête de gloire, cherchent à faire écouter la maquette de leur groupe de heavy metal à un producteur, afin de signer un contrat dans une maison de disque. Enchainant les déconvenues, ils décident de s’infiltrer dans les studios d’une célèbre radio rock, pour espérer convaincre le présentateur vedette de passer leur chanson. Mais la situation tourne vite à la catastrophe pour les trois amis, qui se transforment sans vraiment le vouloir en preneurs d’otages…

La Critique :
Aux États-Unis comme en France (et ailleurs), Radio Rebels s’est vite imposé comme l’un des films incontournables de la culture heavy metal. Aux côtés des deux Wayne’s World ou encore de This is Spinal Tap. Même si Radio Rebels n’arrive pas au niveau de Spinal Tap, -ni même de Wayne’s World soyons honnêtes- il s’agit bel et bien d’un classique de la comédie rock. Et cela pour des raisons on ne peut plus simples, pour quiconque considère le heavy metal, comme l’un des courants musicaux les plus décisifs survenus au court de ces 50 dernières années. Tout d’abord, le film est drôle. Ça paraît évident. Oui, une comédie réussie doit être drôle sinon l’appellation même de comédie est caduque. Radio Rebels l’est vraiment. Rien d’étonnant vu les types qui figurent au casting. Que ce soit Brendan Fraser, Steve Buscemi ou encore Adam Sandler, tous sont animés par la flamme qui brûle au plus profond de leurs personnages. Des personnages qui rassemblent de manière jubilatoire les clichés inhérents aux fans de métal. Pour le meilleur et non pour alimenter un gros foutage de gueule, il est bon de le préciser.
Alors ouais, les protagonistes de Radio Rebels ne sont pas des lumières. C’est évident, même si au fond, la bêtise qui semble habiter Chazz, Rex et Pip, n’est en fait soulignée que pour jurer un peu plus avec la psycho-rigidité et le manque d’authenticité des autorités, qu’il s’agisse de la police ou des dirigeants des maisons de disques. Radio Rebels orchestre dans le rire, le bruit et la fureur, le combat ancestral entre la bien-séance et le rock.

En 1994, quand le long-métrage de Lehmann voit le jour, les États-Unis et le Monde sont encore sous le choc de la mort brutale de Kurt Cobain (survenue une poignée de semaines plus tôt), l’icône de la culture grunge. Le heavy metal est toujours dans les clubs et sur les ondes de certaines radios, mais l’âge d’or, celui des Guns N’ Roses, de Mötley Crüe ou de Poison, est passé. Phénix flamboyant, le heavy, après avoir été raillé et ringardisé par le grunge, s’apprête à subir l’assaut du néo-métal. Radio Rebels tombe alors à point ! Le long-métrage s’attache à la période où le Strip de Los Angeles ne vibrait quasi-exclusivement qu’au son du glam rock et des chevelus excentriques superbement foutraques. Via la ligne éditoriale de la radio qui apparaît dans le film, cette problématique habite le métrage qui, au travers de ses personnages, s’acharne à célébrer une musique unique, centrée sur le plaisir, sur l’excès et sur l’absence de prise de tronche.
Sorte de film témoignage, document vérité sur une faune résistante ou pamphlet rock, Radio Rebels est un peu tout cela à la fois, même si on peut tout à fait le considérer comme une pure comédie, légère et énergique avant tout.

Les headbangers (ils se reconnaitront) apprécieront les clins d’œil que constituent les petites vannes (« Lorsque Van Halen et David Lee Roth se sont séparés tu étais de quel côté ? »), la présence de Lemmy Kilmister de Mötorhead, celle de Michael McKean, de Spinal Tap, la bande-son inspirée et les références appuyées. Les autres s’amuseront devant l’ambiance, typique de ce genre de productions (quand elles sont réussies bien sûr), devant l’humour et les performances des acteurs.
Il y a dans Radio Rebels quelque chose de spécial. Un petit truc que l’on ne retrouve que très rarement aujourd’hui. Depuis, Adam Sandler est devenu le roi de la comédie superbement débile, Steve Buscemi, un grand acteur respectable en tous points et Brendan Fraser un comédien qui semble se chercher. Ici, il se trouve. Dans la peau d’un chanteur-guitariste persuadé qu’il tient entre ses mains le futur tube heavy metal de sa génération, il incarne la substance profonde d’un long-métrage pertinent et hilarant, qui en plus -fin du fin- n’oublie pas de sonner sexy comme il se doit, via la présence de la princesse rock incarnée, Amy Locane.

@ Gilles Rolland

Crédits photos : Island World

Par Gilles Rolland le 4 août 2012

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Stéphane Mac Coy
Stéphane Mac Coy
11 années il y a

Excellente critique d’un film culte pour toute une génération de “hardos” (comme on disait à l’époque, ou de “métalleux” aujourd’hui). Dans le registre comédie Rock gentiment débile, j’ai aussi une tendresse particulière pour Andrew Dice Clay dans “les aventures de Ford Fairlane”, de cet esthète de Renny Harlin. 🙂 http://www.youtube.com/watch?v=j-vUpXEWpUs

hippocampestudio
Administrateur
11 années il y a
Répondre à  Stéphane Mac Coy

Merci beaucoup Stéphane !!! J’ai beaucoup d’affection pour ce genre de film qui ont baigné ma tendre jeunesse 🙂 Les aventures de Ford Fairlane, je ne l’ai pas vu punaise !!! Il faut que je me le procure !