[Critique] ADOLESCENCE EXPLOSIVE (SPONTANEOUS)

CRITIQUES | 10 mai 2021 | Aucun commentaire
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Titre original : Spontaneous

Rating: ★★★★☆

Origine : États-Unis

Réalisateur : Brian Duffield

Distribution : Katherine Langford, Charlie Plummer, Hayley Law, Piper Perabo, Rob Huebel, Yvonne Orji, Laine MacNeil…

Genre : Romance/Fantastique/Adaptation

Durée : 1h41

Date de sortie : 7 mai 2021 (Prime Video)

Le Pitch :

Mara, 17 ans, savoure sa dernière année de lycée, en attendant de rentrer à la fac. Tout se passe bien jusqu’au jour où l’une de ses camarades de classe explose littéralement en plein cours, éclaboussant de son sang tous les autres élèves. Un phénomène qui sème forcément le trouble dans la vie de la jeune fille qui dans la foulée, fait la connaissance de Dylan, un garçon dont elle tombe éperdument amoureuse. Envers et contre un quotidien de plus en plus bizarre, ponctué d’explosions spontanées de plus en plus fréquentes, le couple tente de vivre son histoire…

La Critique de Adolescence explosive :

Parfois, utiliser le titre français d’un film étranger dans une critique, donne beaucoup de mal. À croire que les gens derrière ces traductions complètement à la ramasse ont décidé, pour une obscure raison, de condamner les films avant même que le public n’ait pu leur donner une chance. Et c’est d’ailleurs d’autant plus regrettable quand le film en question est bon. Comme avec ce Spontaneous donc, qui chez nous, à l’occasion de son arrivée sur Prime Video, est devenu Adolescence explosive… Mais pas de quoi gâcher notre plaisir bien heureusement. Car oui, Spontaneous, avec son postulat un peu étrange, s’impose tout naturellement comme l’une des plus belles surprises du moment…

Spontaneous-cast

Love story à effusions

On ne va pas se mentir. Ce genre de film, avec une idée de départ un peu étrange, encourage la plupart du temps une certaine méfiance. Des ados qui explosent ? Une histoire d’amour entre une fille gentiment marginale jouée par la star de la série 13 Reasons Why et un garçon en décalage avec son époque (parce qu’il aime Springsteen et David Cronenberg) ? Oui pourquoi pas mais pas de quoi se précipiter non plus.

Le truc, c’est que Spontaneous, ou Adolescence explosive donc, est adapté d’un livre et repose sur autre chose qu’une idée un peu incongrue. L’histoire ayant ici bénéficié d’un vrai développement, à l’instar des personnages, qui, il faut bien l’avouer, sont largement plus attachants et intéressants que ceux que l’on retrouve dans 90% des teen movies actuels. Tout particulièrement les deux protagonistes principaux d’ailleurs, superbement campés par les talentueux Charlie Plummer et Katherine Langford.

Le premier est dans la marge mais pas trop, simplement gentil et tendre, et la seconde joue à la rebelle pour mieux cacher une vraie vulnérabilité. Dans un monde où les jeunes se mettent à exploser comme dans Scanners de Cronenberg (si ce n’est qu’ici, c’est le corps en entier qui est pulvérisé), leur couple transforme presque son amour en véritable acte de résistance. Le film évoluant alors à partir de leur rencontre comme une comédie romantique qui aurait décidé d’abandonner tous les clichés pour mieux se concentrer sur l’essentiel.

Explosions à la chaîne

Alors non seulement on y croit, mais en plus, on se laisse facilement atteindre par l’émotion qui découle de cet amour naissant au milieu d’un chaos pas vraiment identifié. Les dialogues sont soignés, le rythme est soutenu et quand le réalisateur ne se focalise pas sur son couple star, il s’intéresse à cet étrange phénomène qui transforme subitement les lycéens en œuvres d’art contemporain. Le petit coup de génie du scénario consistant à ne jamais nous abreuver de théories foireuses, sans cesser de nous proposer le point de vue des principaux concernés.

En gros, ici, c’est l’immersion qui prime. À la fin, Spontaneous, qui se situe à des lieues des codes horrifiques modernes, s’impose alors comme un conte plus cruel qu’il n’en a l’air, émouvant et sincère, parfois drôle aussi, sur le passage à l’âge adulte, la résilience et le pouvoir de l’amour. Comme dans une chanson de Huey Lewis and The News mais avec un bon gros supplément d’hémoglobine.

Il faut aussi préciser que derrière la caméra, Brian Duffield, dont c’est la première réalisation (on lui doit les scénarios de Jane Got a Gun, The Babysitter, Underwater et Love and Monsters), fait aussi un boulot tout à fait honnête. On ira d’ailleurs carrément jusqu’à dire que certaines scènes sont vraiment bien emballées, à l’image de cette série d’explosions en chaîne dans les couloirs du lycée ou à cette double détonation de barbaque dans l’habitacle d’une voiture en marche.

En d’autres termes et pour faire court, vous pouvez foncer !

En Bref…

Un peu sorti de nulle-part, porté par des acteurs attachants et investis, écrit avec une vraie sensibilité et beaucoup de mesure, Spontaneous est une vraie belle surprise. Un film qui ne mise jamais sur l’excès, toujours juste et sincère. Un conte initiatique cruel et sanglant, qui trouve sa propre tonalité pour au final s’imposer dans le sang, les larmes et un peu le rire aussi…

@ Gilles Rolland

Spontaneous-Katherine-Langford
Crédits photos : Prime Video
Par Gilles Rolland le 10 mai 2021

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