[Critique] AMERICAN NIGHTMARE 2 : ANARCHY

CRITIQUES | 25 juillet 2014 | Aucun commentaire
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Titre original : The Purge : Anarchy

Rating: ★★½☆☆
Origine : États-Unis
Réalisateur : James DeMonaco
Distribution : Frank Grillo, Carmen Ejogo, Zach Gilford, Kiele Sanchez, Michael K. Williams, Jack Conley, Zoe Soul…
Genre : Action/Thriller/Épouvante/Suite
Date de sortie : 23 juillet 2014

Le Pitch :
Tous les ans, aux États-Unis, la Purge autorise les citoyens à laisser libre court à leur rage, l’espace d’une nuit. Une nuit durant laquelle le crime est autorisé par le Gouvernement, qui a par ce biais réussi à relever le pays du marasme économique et soc: ial dans lequel il s’enfonçait.
À quelques heures de la Purge, une mère de famille retrouve sa fille et son père chez elle, alors qu’un couple tombe en panne en pleine ville. Leo de son côté, s’apprête à sortir, armé jusqu’aux dents, une idée bien précise en tête. Des personnes amenées à se rejoindre par la force des choses, afin de survivre à une nuit où règne la sauvagerie et la violence d’un pays en plein exutoire barbare…

La Critique :
Joli succès au box office, American Nightmare premier du nom, s’est fait par contre ramasser par la critique. Peu importe, voici la suite. James DeMonaco, le réalisateur, souhaitant réitérer l’exploit, avec un film à nouveau produit par Michael Bay, pour moins de 10 millions de dollars, cette fois-ci sans stars. Exit Ethan Hawke et Lena Headey donc, et bienvenue à toute une escouade de seconds rôles vaguement connus. Seul Frank Grillo fait office de tête d’affiche, lui qui a la responsabilité de mener le groupe de survivants dans les rues infestées par la violence de Los Angeles.
Un acteur, habituellement au second plan, qui trouve ici un rôle à la mesure de son charisme. À vrai dire, Grillo est LE bon point d’American Nightmare 2. Sorte de déclinaison de Snake Plissken, son personnage bénéficie de l’intensité dramatique et de la présence physique de l’acteur, et confère au film un supplément d’âme non négligeable.

Cela dit, aussi fort soit-il, Grillo ne fait pas de miracle. Et d’ailleurs, personne n’aurait pu. James DeMonaco, bille en tête, torpille son long-métrage avec une mise en scène maniérée et illisible, voire parfois carrément scandaleuse. Quand les choses sérieuses commencent, DeMonaco secoue sa caméra dans tous les sens, après avoir maintes fois filmé les agresseurs masqués au ralenti pour montrer à quel point ils sont méchants. De ralentis en mouvements frénétiques, la réalisation de cette suite nuit au propos et à l’intensité du postulat de départ pourtant toujours aussi prometteur.

Reposant sur une idée assez effrayante car caractérisée par un nihilisme ultra sombre et ancrée dans un futur plutôt réaliste, qui extrapole des problèmes bien réels, American Nightmare 2 prend la poudre d’escampette. Le premier était un huis-clos, se déroulant entièrement ou presque dans la maison des protagonistes. Film d’invasion domestique dans la lignée des Chiens de Paille, le premier épisode entrevoyait la purge à travers le prisme d’un groupe de personnes unies. Le numéro 2 présente la purge d’une manière plus globale et se promène dans les rues de Los Angeles. C’est d’ailleurs peut-être pour cela que James DeMonaco ne se sent plus pisser et en fait des tonnes.
Au final, American Nightmare 2 ressemble parfois méchamment à un vulgaire téléfilm de seconde zone tant certains effets s’avèrent ratés, tout comme les fameux gimmicks de mise en scène énoncés plus haut.

D’autres réalisateurs auraient pu tirer le maximum du pitch d’American Nightmare. John Carpenter le premier, aurait pu livrer un pamphlet badass et sauvage qui aurait exploité le côté politique de son histoire. James DeMonaco ne va pas chercher midi à quatorze heures. Certes, il lorgne largement du côté de Carpenter et d’autres illustres cinéastes, mais sa patte rime principalement avec un manque de recul flagrant ainsi qu’avec une incapacité chronique à se focaliser. Fatalement, American Nightmare 2 part en vrille dans son dernière quart, alors que le premier volet évitait (de justesse) la sortie de route, justement parce qu’il se déroulait dans un espace clos qui limitait la casse.

Reste un thriller horrifique sympathique si tant est que vous soyez indulgent. À ne pas prendre au sérieux, American Nightmare 2 offre largement de quoi se distraire le temps d’une soirée, mais pas plus. Rarement percutant et flippant, plus qu’à son tour ridicule, il fait le job à l’arrache et s’apparente à un DTV qui a eu du bol. Du bol de sortir sur grand écran alors que d’autres films plus méritants se voient sans cesse cantonnés aux bacs DVD à longueur d’année.

@ Gilles Rolland

American-Nightmare2-The-Purge-Anarchy-Frank-GrilloCrédits photos : Universal Pictures International Pictures

 

Par Gilles Rolland le 25 juillet 2014

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