[Critique] UN AMOUR SANS FIN
Titre original : Endless Love
Rating:
Origine : États-Unis
Réalisatrice : Shana Feste
Distribution : Alex Pettyfer, Gabriella Wilde, Bruce Greenwood, Joely Richardson, Robert Patrick, Rhys Wakefield, Dayo Okeniyi, Emma Rigby…
Genre : Romance/Adaptation/Remake
Date de sortie : 11 juin 2014
Le Pitch :
Plongée dans un profond désarroi suite à la mort de son frère, Jade passe son temps le nez dans ses livres, afin de préparer un avenir que ses parents espèrent le plus glorifiant possible. David de son côté, n’a d’yeux que pour Jade qu’il admire depuis plusieurs années, sans oser se déclarer. La remise des diplômes offrira au jeune homme cette occasion. Dès lors, Cupidon plante ses flèches. Jade et David tombent amoureux, alors que l’été leur ouvre les bras. Hugh, le père sur-protecteur de Jade voit cependant cette relation d’un très mauvais œil, et compte bien y mettre un terme…
La Critique :
Disons-le tout net : Un Amour sans fin est exactement comme vous vous l’imaginez. Il n’y a aucune arnaque. Tout est sous-entendu dans le titre.
Une jolie fille et un beau gosse tombent dans les bras l’un de l’autre. Elle est riche et promise à un brillant avenir. Il est issu de la classe moyenne et envisage de continuer à bosser dans le garage de son paternel. William Shakespeare racontait déjà cette histoire universelle dans Roméo et Juliette en 1597 et depuis, rien n’a bougé. Un classique qui inspire Un Amour sans fin, après avoir nourri le cinéma depuis ses balbutiements. Directement ou indirectement d’ailleurs.
Avec son nouveau film, la cinéaste Shana Feste y va franchement et ne s’en cache pas. Si vous êtes allergique à la guimauve, passez votre chemin, il n’y a rien de nouveau sous le soleil de la romance à l’américaine. Si par contre c’est votre truc, ne loupez Un Amour sans fin. Sans être du niveau d’un N’oublie Jamais par exemple (film culte parmi les films cultes), le long-métrage de Feste s’avère plutôt honnête et tient bon sur la longueur, sans se cacher d’enfiler les clichés comme des perles relativement énormes.
Ce qu’il faut comprendre par là, c’est que dans cette love story, tout est prévisible. Toutes les ficelles sont grosses comme des cordes de marin, et rien ne vient contrarier cette petite mécanique bien huilée. À l’aise dans ses baskets, la réalisatrice fait le job sans trop forcer, même si on appréciera néanmoins cette volonté timide d’offrir une radiographie intéressante de la bourgeoisie américaine, à travers ses névroses. Cela dit, nous ne sommes pas chez Woody Allen non plus. Un Amour sans fin n’étant justement pas très fin.
Dans ces circonstances, quand on roule sur une route hyper balisée, sans virages trop brusques, ni nids de poule, ce sont souvent les acteurs qui font la différence. Heureusement, c’est le cas ici.
Dans le rôle des tourtereaux transis, Alex Pettyfer et Gabriella Wilde incarnent avec justesse un puissant amour naissant amené à perdurer. Le premier parvient à tirer la figure classique du beau gosse vers le haut, grâce à un jeu plus nuancé que prévu, tandis que la seconde, vue dernièrement dans le piteux remake de Carrie, incarne l’innocence et la pureté de son personnage avec une belle sincérité. De plus, visuellement, leur duo a de la gueule.
À côté, on retrouve le solide Robert Patrick, discret mais bienveillant, et surtout Bruce Greenwood, vraiment à son aise dans les pompes du père de la belle. Greenwood qui est d’ailleurs grandement responsable de la petite tension dramatique qui habite parfois le film, l’empêchant du même coup de s’empêtrer trop souvent dans la mélasse d’une romance trop mièvre.
Rien de bien mémorable dans cet Amour sans fin. Mais faute de mieux, ça passe. Une histoire d’amour riche en ralentis sirupeux et autres scènes ressemblant à de gentils clips arty pour ballades pop à destination d’une audience adolescente. Le genre de bluette qui s’oublie rapidement, mais qui sur le moment, peut faire son petit effet…
@ Gilles Rolland
Crédits photos : Universal Pictures France