[CRITIQUE] AMSTERDAM
Titre original : Amsterdam
Rating: 
Origine : États-Unis
Réalisateur : David O. Russell
Distribution : Margot Robbie, Christian Bale, John David Washington, Robert De Niro, Anya Taylor-Joy, Chris Rock, Mike Myers, Michael Shannon, Alessandro Nivola, Timothy Olyphant, Matthias Schoenaerts, Andrea Roseborough, Taylor Swift, Leland Orser, Sean Avery, Zoe Saldana…
Genre : Drame
Durée : 2h14
Date de sortie : 1er novembre 2022
Le Pitch :
Dans les années 30 aux États-Unis, deux anciens combattants, l’un docteur et l’autre avocat, ainsi qu’une infirmière de guerre, deviennent les principaux protagonistes d’un complot aux étonnantes ramifications…
La Critique d’Amsterdam :
7 années ont été nécessaires à David O. Russell pour finaliser Amsterdam. Le réalisateur n’ayant rien tourné depuis 2015 et son formidable Joy, dans lequel Jennifer Lawrence se battait pour sa survie en inventant un balais brosse révolutionnaire. Amsterdam qui lui permet de totalement changer de registre pour embrasser un genre plutôt inattendu, à savoir le film de complot teinté de policier et d’humour. Une œuvre aussi difficile à décrire qu’à appréhender. Ce qui fait une partie de sa force mais qui constitue aussi son principal défaut.
L’entre-deux guerres
Avec ses personnages tour à tour farfelus, attachants, graves ou étranges, Amsterdam décontenance assez vite. Et pas forcément dans le bon sens. En effet, l’histoire a plutôt du mal à se mettre en place et il est difficile, durant toute la première moité, assez laborieuse, d’adhérer aux motivations des trop nombreux intervenants, même si au fond, l’abattage de Christian Bale et le défilé quasi-constant de stars permettent d’éviter la somnolence. Heureusement, par la suite, Amsterdam trouve son rythme de croisière et, en dévoilant ses véritables intentions, prouve aussi sa valeur. Le problème est que pour en arriver là, la route est donc plutôt longue.
Complot, crimes et ornithologie
Très riche, trop certainement, Amsterdam part aussi un peu dans tous les sens. Fantasque comme jamais, dissipé et parfois inconstant, David O. Russell, qui a donc aussi écrit le scénario, adopte un style qui ne lui ressemble pas forcément, aussi bien au niveau du fond que de la forme. À certains moments, avec ses ruptures de ton franchement déstabilisantes et ses parenthèses pas toujours très bien intégrées au récit, Amsterdam met en évidence son caractère trop volatile. À la manière du Wes Anderson de ces dernières années (celui de The French Dispatch notamment), O. Russell raconte quelque chose sans vraiment le raconter, préférant les tournures stylistiques à l’action et les élucubrations pas toujours très claires à l’efficacité. Certes cela contribue à donner à Amsterdam sa couleur mais cela l’empêche aussi bien souvent de taper juste.
Avant le chaos
Néanmoins, bien heureusement, comme souligné plus haut, le long-métrage finit par trouver son rythme de croisière. Ce moment intervenant quand le personnage joué par Robert De Niro entre en jeu. Impérial, le comédien arrive tandis qu’Amsterdam dévoile ses dernières cartes. Beaucoup d’éléments font alors sens même si c’est déjà trop tard pour que le film s’avère aussi bon qu’espéré. Quoi qu’il en soit, si l’histoire, qui est, comme souligné au début du générique « en grande partie vraie » s’avère trop brouillonne, bien que finalement très intéressante (il est globalement question de la montée du fascisme avant la Seconde Guerre mondiale) et que le script est alourdi par de trop nombreuses et pas toujours maîtrisées ruptures de ton, le talent de metteur en scène de David O. Russell, la belle photographie, les comédiens formidables (très joli trio de tête composé de Christian Bale, Margot Robbie et John David Washington), ainsi que la tendresse qui émane du récit alors que celui-ci se termine, permettent à Amsterdam de laisser une bonne impression globale.
En Bref…
Décevant car jamais vraiment maîtrisé dans ses ruptures de ton et plombé par un humour absurde pas vraiment efficace, Amsterdam brille en revanche grâce à sa mise en scène et au talent de comédiens très bien dirigés.
@ Gilles Rolland
