[CRITIQUE] ANT-MAN ET LA GUÊPE : QUANTUMANIA

CRITIQUES | 16 février 2023 | Aucun commentaire
Ant-Man et la Guêpe Quantumania poster

Titre original : Ant-Man and the Wasp : Quantumania

Rating: ★★★☆☆

Origine : États-Unis

Réalisateur : Peyton Reed

Distribution : Paul Rudd, Evangeline Lilly, Michelle Pfeiffer, Michael Douglas, Jonathan Majors, Kathryn Newton, Bill Murray, Corey Stoll…

Genre : Fantastique/Science-Fiction/Suite/Saga/Adaptation

Durée : 2h05

Date de sortie : 15 février 2023

Le Pitch :

Enfin devenu célèbre à la suite de son combat contre Thanos, Scott Lang savoure son quotidien aux côtés de sa nouvelle famille, avec sa fille Cassie, sa copine Hope et les parents de cette dernière Hank Pym et Janet van Dyne. Malheureusement, un beau jour, un événement les projette tous dans le monde quantique. Prisonniers, ils vont devoir faire face à Kang le conquérant, un être aussi mystérieux que puissant, motivé par de sombres desseins…

La Critique de Ant-Man et la Guêpe : Quantumania :

Et de trois pour Ant-Man qui, toujours accompagné de la Guêpe, se retrouve dans le royaume quantique à l’occasion du premier film de la Phase V du Marvel Cinematic Universe. Un long-métrage toujours porté par Peyton Reed, en poste depuis le premier volet, qui a aussi la lourde tâche d’introduire le nouveau grand méchant, à savoir Kang. Un bad guy néanmoins déjà entrevu à la fin de la première saison de Loki.

Code Quantum ?

Il est loin le temps où les films Marvel se résumaient pour ainsi dire à un héros, voire deux ou trois, opposés à un méchant, dans notre monde, sur la terre ferme ou dans l’espace, avec une trame simple et efficace, où le temps n’était pas malmené et le multivers encore inconnu. Car maintenant, et c’est un peu normal car le MCU doit bien justifier la mise en chantier de plein de films et séries, c’est quand même un peu le foutoir.

Il y avait déjà Doctor Strange, le maître des arts mystiques, capable de passer d’une dimension à une autre. Maintenant, il faut aussi compter sur Ant-Man et la Guêpe qui ensemble, sont en mesure de voyager dans le royaume quantique, une sorte d’univers situé dans l’infiniment petit. Un truc du genre en tout cas car c’est encore flou. Le pire, c’est que Ant-Man 3 donne l’impression que le concept est tout aussi difficile à appréhender pour le scénariste.

Ant-Man et la Guêpe Quantumania Jonathan Majors

Chérie j’ai rétréci les fourmis

La troisième aventure d’Ant-Man se déroule quasi-exclusivement sur fond vert… euh pardon… dans l’univers quantique. Les héros arrivent et doivent sauver tout le monde. Car au fond, sur Terre, les super héros sont assez nombreux pour gérer les menaces potentielles. Le problème, c’est que Scott Lang, qui n’est pas le plus puissant des Avengers, se frotte sans le savoir au nouveau bad guy censé nous faire oublier Thanos. Une rencontre orchestrée dans un monde peuplé de créatures bizarres, avec des types à tête de brocoli, un Bill Murray qui a l’air de se demander ce qu’il fout là, un blob tout mignon, des robots et d’autres trucs pas super jolis. Et force est de constater que si parfois, le tableau dégage une certaine poésie, à d’autres reprises, la profusion d’effets numériques souligne les limites de Marvel sur un plan purement technique mais aussi en ce qui concerne l’aspect créatif. Pour résumer en quelques mots : oui, parfois, Ant-Man 3 est moche.

L’aventure intérieure

Empruntant tout aussi bien à Star Wars, avec des séquences entières qui pourraient provenir des chutes de La Menace Fantôme ou de L’Attaque des Clones (pas les meilleurs on est d’accord) ou de films plus anciens et vénérables comme L’Aventure intérieure, de Joe Dante, Ant-Man et la Guêpe : Quantumania peine à convaincre sur un plan purement graphique, même si à la réalisation, Peyton Reed ne démérite pas. Certaines séquences d’action parvenant à surprendre dans le bon sens, comme par exemple l’affrontement final, qui s’il prend place au milieu d’un amas de pixels pas toujours très inspiré, dégage une certaine force. Cela dit, le problème, le vrai, est ailleurs.

Un héros petit mais grand

Le principal soucis du film, c’est qu’il raconte un peu n’importe quoi. Depuis quelques années, le MCU ne cesse de se mordre la queue avec des histoires de dimensions parallèles et autres paradoxes temporels. Il n’y a qu’à voir la série Loki pour s’en convaincre. Une série divertissante et globalement convaincante mais parfois incompréhensible, qui, à force de vouloir faire table rase du passé pour tordre dans tous les sens le temps et les univers, finit par raconter un truc dont il est tentant de se désintéresser. Ici c’est un peu pareil.

Nouveaux variants

On nous ressort l’histoire des variants, Kang déboule, il parle du futur, fait peser une menace inédite et fait passer Thanos pour un boy scout. Le problème, c’est qu’en l’état, Quantumania se prend souvent les pieds dans le tapis tout en se payant le luxe, entre deux scènes réussies, de se vautrer dans un ridicule gênant. Un exemple ? MODOK, le bras droit de Kang. Une espèce de créature difforme, plus risible qu’autre chose, qui finit par totalement se discréditer à cause d’un humour mal dosé et déplacé. En cela, ce troisième épisode commet les mêmes fautes que Thor : Love and Thunder : tenter de mixer gravité et légèreté sans jamais vraiment parvenir à instaurer un équilibre viable. Et ce jusqu’à la dernière minute, avant que les séquences post-génériques ne viennent poser encore plus de questions.

Un film qui fourmille

À sa façon ambitieux, Ant-Man et la Guêpe : Quantumania sait se montrer divertissant et n’ennuie jamais. Un exemple de bonne idée ? Avoir mis Michelle Pfeiffer quasiment au même niveau que Paul Rudd. Michael Douglas lui, est un peu à la traîne mais continue néanmoins d’assurer. Dans le rôle de Kang, Jonathan Majors sait faire le job avec une belle prestance et annonce un méchant en effet potentiellement capable de marquer les esprits. Pourtant, le scénario le limite beaucoup et ici, il doit se contenter de se répéter. Un peu comme le film d’ailleurs, qui tourne en boucle, comme pour combler les trous de son scénario bancal. Espérons que les autres volets de la Phase V redressent un peu le tir et fassent preuve d’un peu plus de cohérence, de constance et de substance.

En Bref…

Divertissant, parfois spectaculaire mais surtout régulièrement ridicule, avec son histoire qui tourne en rond tout en peinant à raconter quelque chose qui tienne debout, Ant-Man et la Guêpe : Quantumania gagne des points grâce à ses acteurs, Michelle Pfeiffer et Jonathan Majors et à ses quelques bonnes idées, mais en perd à cause de son exécution maladroite et de son incapacité à donner du corps à des concepts narratifs bien trop obscurs pour passionner.

@ Gilles Rolland

Ant-Man et la Guêpe : Quantumania
Crédits photos : Walt Disney Pictures.
Par Gilles Rolland le 16 février 2023

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