[Critique] BAD BOYS FOR LIFE
Titre original : Bad Boys For Life
Rating:Origine : États-Unis
Réalisateurs : Adil El Arbi, Bilall Fallah
Distribution : Will Smith, Martin Lawrence, Vanessa Hudgens, Alexander Ludwig, Charles Melton, Paola Núñez, Kate del Castillo, Nicky Jam, Jacob Scipio…
Genre : Action/Comédie/Suite/Saga
Durée : 2h04
Date de sortie : 22 janvier 2020
Le Pitch :
Mike Lowrey et Marcus Burnett font face à un redoutable ennemi. Une mission qui va à nouveau mettre à l’épreuve les deux flics…
La Critique de Bad Boys For Life :
Troisième volet tardif (17 ans se sont écoulés depuis le deuxième volet), Bad Boys For Life a connu une gestation difficile. Marqué par le départ de Michael Bay, qui a donc laissé la place, et c’est un poil improbable, au duo belge Adil El Arbi/Bilall Fallah, Bad Boys 2, alias Bad Boys For Life, a bien failli ne jamais voir le jour. Ce qui en soi n’aurait pas été très grave tant l’attente était proche de zéro. Mais le film est là et bien là. Un gros trip bourrin qui a dû se passer de la touche reconnaissable entre toutes de Bay pour se réinventer. Enfin, à peu près…
Deux flics à Miami
Sans surprise, alors que ces deux héros ont désormais passé la cinquantaine, Bad Boys For Life repose sur un script qui ne se prive pas de jouer sur le décalage entre les méthodes old school et violentes du duo formé par Mike Lowrey et Marcus Burnett et celles, plus high tech, des enquêteurs d’aujourd’hui. Rien de neuf sous le soleil. Les codes du buddy movie étant ici exploités sans vergogne. Les années ont beau avoir passé, les deux mauvais garçons sont toujours différents. L’un est une tête brûlée et l’autre n’aspire qu’à prendre sa retraite. Trop vieux pour ces conneries ? Il y a bien évidemment de cela. Mais au fond, qui s’en souci ? Les spectateurs visés étant de toute façon trop jeunes pour trouver les ressemblances avec L’Arme Fatale scandaleuses ou opportunistes. Reste alors le plaisir de retrouver les deux flics les plus beaufs de Miami, pris au piège d’une affaire à haut risque. Les Bad Boys qui cette fois-ci, doivent carrément défendre leur peau. Le méchant en chef leur en voulant directement. Rien de plus classique. En toute logique, dans l’air du temps, Bad Boys 3 est plus sombre, plus désespéré et un poil moins comique. Ce qui n’empêche pas le scénario d’enquiller les vannes plus ou moins vulgaires et plus ou moins inspirées. Un scénario d’ailleurs plutôt efficace dans sa première moitié, qui réserve néanmoins une surprise bien à la ramasse qui finit par rendre le film assez crétin dans sa deuxième moitié. Dommage, car si les choses avaient été un peu plus simples, Bad Boys For Life aurait pu se tenir. Mais non, il a fallu, conformément à la règle d’or des suites, que ce troisième épisode soit plus gros, plus bruyant et plus con. Et pour faire plus con et plus bruyant que Bad Boys 2, il fallait se lever tôt !
Vengeance secrète
Parce qu’au fond, il fallait bien que le producteur Jerry Bruckeimer trouve une astuce pour ne pas faire ressembler ce troisième volet à une version cheap et bancale du deuxième, soit l’un des blockbusters les plus décomplexés des années 2000. Astuce consistant à essayer de nous faire avaler une histoire à base de vengeance, plutôt efficace à première vue mais débouchant sur un twist parfaitement débile. De quoi gâcher le plaisir ? Heureusement non, car une fois qu’on a compris que Bad Boys For Life n’allait pas révolutionner le genre (c’était prévisible) ni marquer les esprits d’une quelconque façon que ce soit, rien n’interdit de prendre un certain plaisir devant le show. Surtout que les capitaines du navire, Adil Arbi et Bilall Fallah, ne déméritent franchement pas quand il s’agit de nous régaler avec des scènes d’action à la hauteur de la réputation de la franchise. Alors oui bien sûr, leur propension à tenter de reproduire, parfois maladroitement (les fameux ralentis), le style Michael Bay s’avère grossière mais il faut aussi leur reconnaître une certaine maestria plutôt efficace. Le film étant traversé de jolis éclairs de fougue et autres morceaux de bravoure pyrotechniques n’ayant absolument rien de déshonorant, bien au contraire. L’ombre de Bay plane sur Bad Boys 3 (il passe même une tête le coquin) mais finalement, ses deux remplaçants font le job avec style. Pas de quoi demander le remboursement de la place donc.
Duo d’enfer
Bien à l’aise dans leurs pompes, Will Smith et Martin Lawrence ne changent pas pour leur part leur fusil d’épaule et parviennent à incarner cette histoire à la ramasse avec une conviction parfois contagieuse. Plutôt bien entourés, les deux acteurs portent le film comme au bon vieux temps et incarnent la nostalgie qui au fond, permet d’excuser au métrage pas mal d’approximations et autres travers grossiers. Les choses auraient pu être largement pire compte tenu des circonstances.
En Bref…
Adil El Arbi et Bilall Fallah font leur maximum pour faire oublier l’absence de Michael Bay aux commandes de ce troisième volet tardif. Armés d’un scénario plutôt crétin, les deux metteurs en scène nous régalent de quelques belles scènes d’action alors que les deux acteurs stars font leur show, bien rodés et parfaitement à l’aise dans leurs pompes. Ce qui au fond, suffit à nous faire passer un bon moment.
@ Gilles Rolland