[CRITIQUE] BEAST
Titre original : Beast
Rating:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Baltasar Kormákur
Distribution : Idris Elba, Shartlo Copley, Leah Jeffries, Iyana Halley, Mel Jarnson, Amara Miller…
Genre : Aventure
Durée : 1h33
Date de sortie : 24 août 2022
Le Pitch :
En vacances en Afrique du Sud, un médecin new-yorkais et ses deux filles décident d’explorer la région en compagnie d’un ami avec l’espoir de voir des animaux de la savane. L’attaque d’un lion particulièrement agressif et retors va mettre à mal leurs plans…
La Critique de Beast :
Le genre survival animalier, dans lequel un animal s’en prend à des humains, a donné lieu à beaucoup de tentatives. En effet, nombreux sont ceux qui ont essayé d’égaler, voire de battre Les Dents de la Mer, sur son propre terrain.
Malheureusement, la plupart du temps, ces tentatives sont vaines, pour ne pas dire complètement ratées et donnent lieu à des séries Z insipides et opportunistes. Les exemples sont trop nombreux pour être listés ici. Parfois néanmoins, la sauce prend et le spectacle est au rendez-vous, comme récemment avec l’exemplaire Crawl, d’Alexandre Aja et donc Beast, du réalisateur islandais Baltasar Kormákur, qui signe probablement du même coup son meilleur film.
Vacances en famille
Beast ne cherche jamais à révolutionner le genre auquel il s’attaque et c’est probablement l’une de ses plus grandes qualités. En choisissant de raconter une histoire riche en lieux communs, avec ce père désireux de renouer avec ses filles à la suite du décès de leur mère, le film se « contente » d’utiliser le lion, la menace de la savane, comme un catalyseur afin d’inciter les personnages à ses rapprocher pour mieux se rendre compte de l’amour qu’ils se portent. Oui on a déjà vu ça ailleurs mais cela n’empêche pas Beast de fonctionner à plein régime. Quand le lion attaque mais aussi quand il s’agit de donner de la substance et du reliefs à des protagonistes qui en plus, sont remarquablement incarnés.
Le Roi Lion a la dalle
Porté par un casting super solide, avec Idris Elba, irréprochable, au premier plan, éclairé par la présence du trop rare Sharlto Copley, ici de retour au pays, tourné sur site, en Afrique-du-Sud, dans des décors naturels, Beast fait les choses bien. Ainsi, quand le lion, présenté lors d’une courte et efficace introduction, s’invite dans les vacances de cette famille cabossée, la pression monte d’un coup. La bonne nouvelle, c’est qu’elle ne redescend jamais. Très malin, le film prend donc le temps de nous encourager à nous attacher aux personnages pour mieux les malmener en les mettant en face d’une menace sourde, insensible aux supplications et peu enclin à la pitié. Et tant pis si parfois, ces mêmes personnages ont des réactions un peu étranges compte tenu des circonstances.
Massacre dans la Savane
À n’en pas douter palpitant, passionnant de la première à la dernière minute et ultra tendu et incarné, Beast assure aussi visuellement parlant. Impressionnant et effrayant, le lion, l’autre grande vedette du long métrage, fait excellente figure grâce à des effets spéciaux réussis. Impitoyable, il revêt même à mi-parcours une sorte de dimension mystique, même si le scénario ne souligne jamais vraiment cet aspect, ce qui prouve au fond son sens appréciable de la nuance. Bestial et sauvage, violent et brutal, Beast ne lésine pas non plus sur le gore quand c’est nécessaire mais là encore sans jamais trop en faire. Au final, cette escapade dans la savane met les nerfs à rude épreuve et s’impose comme une authentique réussite dans son genre.
En Bref…
Porté par une mise en scène inspiré et rythmée, palpitant, tendu et brutal, bénéficiant du charisme d’acteurs au sommet de leur forme, Beast domine le genre auquel il s’attache avec une bravoure et un sens de la nuance exemplaire.
@ Gilles Rolland