[Critique] BLANCHE NEIGE

CRITIQUES | 8 avril 2012 | 1 commentaire

Titre original : Mirror Mirror

Rating: ★★½☆☆
Origines : États-Unis
Réalisateur : Tarsem Singh
Distribution : Julia Roberts Lily Collins, Armie Hammer, Nathan Lane, Mare Winningham, Michael Lerner, Robert Emmes, Sean Bean, Jordan Prentice, Mark Povinelli, Joey Gnoffo, Danny Woodburn, Sebastian Saraceno, Martin Klebba, Ronald Lee Clark…
Genre : Fantastique/Aventure/Comédie
Date de sortie : 11 avril 2012

Le Pitch :
Enfermée dans sa chambre, au cœur du château, Blanche Neige se désespère. Depuis que son père le Roi a disparu mystérieusement plusieurs années plus tôt, sa belle-mère, la méchante Reine, règne avec tyrannie sur un royaume qui se meurt dans la pauvreté et le malheur. Lorsque un jeune Prince arrive au château, la Reine voit l’opportunité de l’épouser et ainsi de retrouver richesse et prospérité. Mais le jeune homme tombe sous le charme de Blanche Neige. De quoi énerver quelque-peu la Reine qui décide de se débarrasser de sa belle-fille encombrante…

La Critique :
On ne compte plus les adaptations sur grand écran (ou à la télévision) du conte des frères Grimm. La plus célèbre restant sans aucun doute la version de Walt Disney sortie en 1937. En 2012 et dans la mouvance actuelle qui consiste à voir éclore dans les cinémas plusieurs films traitant de la même œuvre ou du même sujet (Coco Chanel, La Guerre des Boutons, etc…), Blanche Neige a donc droit à deux longs-métrages. Et on ne compte pas la version « modernisée » de Francis Lawrence (Je suis une légende) qui devrait débarquer en 2013.

C’est donc en attendant Blanche Neige et le Chasseur, avec Charlize Theron et Kristen Stewart (sortie le 13 juin) que déboule la relecture de Tarsem Singh, cinéaste responsable de The Cell, le thriller halluciné (et non hallucinant) avec J. Lo et du récent et ridicule Les Immortels, avec Mickey Rourke. Un réalisateur réputé pour ses prouesses visuelles et pour son imagination graphique débordante. Une imagination qui, comme peuvent en témoigner les images certes léchées mais complètement artificielles des Immortels, ne confère pas particulièrement un cachet super enviable à ses œuvres.

Pour autant, il n’était pas contre-indiqué que la verve d’un tel faiseur d’images soit forcement incompatible avec l’univers des contes de fée. Car si il y a bien un genre qui supporte les délires psychédéliques et autres fantaisies bariolées, c’est bien le fantastique ! Passons donc sur les costumes de ce Blanche Neige étudiés avec soin mais souvent assez laids. Passons aussi sur les décors, lisses et artificiels et tant qu’on y est passons sur les effets spéciaux pas toujours à la hauteur du minimum syndical. Armé d’un budget de 60 millions de dollars, Tarsem a du se retrouver démuni, quand après avoir payé Julia Roberts, il s’aperçût qu’il devrait effectuer des coupes franches à d’autres niveaux de la production.

Cependant, il peut s’estimer heureux car l’actrice lui en donne pour son argent. Cabotinant à souhait, Julia Roberts en fait des caisses, pédale dans la choucroute et ne parvient pourtant pas à véritablement habiter son personnage. C’est d’ailleurs le cas de la grande majorité d’un casting certes sympathique, mais manquant cruellement de relief. Lilly Collins (la fille de Phil) est bien mignonne avec ses grands sourcils noirs bien fournis et ses compagnons, les sept nains, font ce qu’ils peuvent pour pimenter le récit. Mais le Prince plombe l’ambiance. Armie Hammer (vu en double dans The Social Network) manque de charisme, pas vraiment aidé par des tenues ringardes et par des dialogues basiques. L’acteur fait un Prince plus fadasse que charmant. Pas vraiment menaçant quand il doit l’être et pas assez passionné quand les circonstances exigent qu’il le soit. Armie Hammer manque son coup. Mais encore une fois, peut-on vraiment le blâmer tant le scénario du film se contente de réciter une leçon bien apprise. C’est beaucoup trop sage. La sauce manque de saveur. Les incartades au conte des Frères Grimm sont mineures mais nombreuses et rarement de bon goût (pourquoi la Reine, quand elle interroge son miroir, doit traverser celui-ci pour se retrouver dans une cahute au milieu de l’eau ? Non mais franchement…). On espère que la prochaine version corrige le tir même si la tache semble ardue.

Les enfants pas trop exigeants pourront peut-être trouver leur compte dans cette version colorée de Blanche Neige. Ils ne seront peut-être pas dérangés par le montage approximatif et par la négligence ambiante qui à force d’incohérences et d’erreurs diverses et variées finira par contre par avoir raison de l’enthousiasme des plus âgés. Non pas que Blanche Neige soit une catastrophe intégrale. Un soir de semaine à condition de bénéficier d’une place gratuite ou d’un tarif réduit, ça passe. C’est surtout la tendance de Tarsem à tenter de déguiser les vessies en lanternes qui irrite. Même si ici, la manœuvre fonctionne un peu mieux qu’avec Les Immortels. Ce qui est probablement dû au ton plus léger du film.

Et ce n’est pas le numéro musical final, hommage à Bollywood, qui aidera à quitter la salle de cinéma sur une bonne impression. Bien au contraire… Les américains ont une expression pour ce genre de cas de figure : What the Fuck ?!

@ Gilles Rolland

Crédits photos : Alliance Films

Par Gilles Rolland le 8 avril 2012

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11 années il y a

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