[CRITIQUE] BUZZ L’ÉCLAIR
Titre original : Lightyear
Rating: 
Origine : États-Unis
Réalisateur : Angus MacLane
Distribution voix (en V.O.) : Chris Evans, Peter Sohn, Keke Palmer, James Brolin…/(en V.F.) : François Civil, Michaël Gregorio, Lyna Khoudri, Chantal Ladesou…
Genre : Science-Fiction/Aventure/Action/Fantastique/Saga
Durée : 22 juin 2022
Le Pitch :
Buzz l’Éclair, un ranger de l’espace, s’échoue avec son vaisseau sur une planète hostile. Bloqué, il se porte alors volontaire afin de tester un nouveau combustible qui pourrait bien permettre à tout l’équipage de regagner la Terre…
La Critique de Buzz l’Éclair :
Tout commence par un texte qui nous explique que Buzz l’Éclair est le film que le petit Andy de Toy Story à vu juste avant de recevoir en cadeau la figurine Buzz l’Éclair, qui on le sait, sera amenée à devenir le meilleur ami de Woody le courageux cow-boy. Un message bien utile pour remettre le nouveau film de Pixar dans son contexte.
Buzz l’Éclair ne parle donc plus d’un jouet mais bien d’un authentique ranger de l’espace investi d’une mission de la plus haute importance. Un homme seul, entièrement dévoué à son métier, il faut le dire, moins fantasque que le jouet qu’il a inspiré. Et c’est en partie tout ce qui fait le sel de Buzz l’Éclair.
Vers l’infini… vous connaissez la suite
Drôle de film que ce Buzz l’Éclair qui joue à la fois sur notre connaissance du Buzz de Toy Story mais tente aussi de nous prendre à revers tout en paraissant cohérent avec sa propre mythologie. Le plus beau, c’est que ça marche. Enfin… disons que le film fonctionne en tout cas assez et souvent pour emporter la mise, envers quelques menus défauts imputables pour la plupart à une écriture parfois confuse qui manque aussi curieusement d’ambition.
L’histoire donc, si elle débute sous les meilleurs auspices, avec un Buzz d’emblée attachant, plus sobre que le jouet, touchant et sympathique, finit par s’emmêler les pinceaux à mi-parcours pour heureusement retomber sur ses pieds. On imagine par exemple presque les scénaristes en train de se creuser la tête quand vint le moment de donner une vraie épaisseur au fameux Zurg, le légendaire antagoniste de Buzz. Un personnage réussi en partie, qui est un peu à la source du seul vrai problème du long métrage. Trop en dire reviendrait à dévoiler l’intrigue et ce n’est pas vraiment le style de la maison.
Aventures interstellaires
Buzz l’Éclair, s’il reste attaché à la saga Toy Story par un fil ténu, tente aussi de prendre son envol. Bizarrement, alors que le personnage principal échoue dans un premier temps à atteindre son objectif, ne cessant de multiplier les vols dans l’espace dans l’espoir d’atteindre la vitesse nécessaire pour voyager en hyperespace, le film lui, refuse de quitter la planète sur laquelle il a débuté. Si les fans étaient en droit d’attendre un space opera riche en poursuites dans les étoiles et autres visites en bonne et due forme de planètes aussi différentes que potentiellement hostiles, Buzz l’Éclair prend le risque de ne quitter que rarement le plancher des vaches. Cela peut décevoir mais au fond, le réalisateur Angus MacLane, également co-scénariste, sait aussi justifier ses choix et rattrape cet état de fait par une émotion très présente et un humour très efficace, tout en convoquant des références nobles qui vont de Star Wars à Interstellar, en passant par 2001, l’Odyssée de l’espace et Alien.
Pixar dans les étoiles
Buzz l’Éclair n’est pas aussi surprenant et profond que les Toy Story. Il ne se montre pas aussi audacieux et exigeant que Soul, Là-Haut ou encore Vice Versa. Il est évident qu’il n’illustre pas, à première vue en tout cas, la même verve qui a pu porter des œuvres comme Les Indestructibles ou Wall-E. Pourtant, impossible de le considérer comme un échec. Tout d’abord, même si c’est plutôt logique vu qu’on est quand même chez Pixar, Buzz l’Éclair est sublime du début à la fin. Ensuite, le film sait aussi prendre une somme considérable de petits risques qui s’avèrent payants et lui confèrent une épaisseur bienvenue. Encore une fois, Pixar réussit à livrer un film tout aussi parfait pour les plus jeunes et les adultes, avec des gags plus ou moins subtils pour faire plaisir à tout le monde.
Le personnage de Buzz, à lui seul, illustre la sincérité et la générosité de ce voyage dans les étoiles en compagnie d’un héros qu’on croit connaître mais qui parvient pourtant à nous surprendre. Malgré les clichés, assez présents, les personnages secondaires plutôt calibrés et un déroulé parfois chaotique, Buzz l’Éclair finit par toucher là où ça compte, c’est à dire en plein cœur.
En Bref…
Certes plutôt balisé et parfois un peu confus dans son déroulé, Buzz l’Éclair n’en reste pas moins une vraie réussite. Un film généreux et spectaculaire, bien sûr magnifique, porté par un héros attachant et marqué par quelques scènes aussi galvanisantes que touchantes.
@ Gilles Rolland
