[Critique] CANDYMAN (2021)

CRITIQUES | 30 septembre 2021 | Aucun commentaire
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Titre original : Candyman

Origine : États-Unis

Réalisateur : Nia DaCosta

Distribution : Yahya Abdul-Mateen II, Teyonah Parris, Nathan Stewart-Jarrett, Colman Domingo, Vanessa A. Williams, Rebecca Spence…

Genre : Horreur/Suite

Durée : 1h31

Date de sortie : 29 septembre 2021

Le Pitch :

Anthony est un artiste qui vit dans les beaux quartiers de Chicago avec sa femme. À la recherche de l’inspiration pour sa prochaine exposition, il découvre la légende de Candyman pour laquelle il se prend de passion. Petit à petit, alors qu’il remonte aux origines du tueur au crochet, Anthony commence à se déconnecter de la réalité…

La Critique de Candyman :

On se souvient bien sûr du premier Candyman, réalisé par Bernard Rose (d’après une histoire de Clive Barker) avec Tony Todd dans le rôle titre et Virginia Madsen dans celui de la journaliste amenée à se perdre dans les méandres d’une malédiction dont elle avait sous-estimé la portée. On se souvient par contre nettement moins de Candyman 2 de Bill Condon, futur artisan de la saga Twilight, toujours avec Tony Todd. Il faut dire que le film était un peu nul. On a aussi complètement oublié Candyman 3, de Turi Meyer, toujours avec Tony Todd et Donna D’Errico, l’une des naïades d’Alerte à Malibu. Se souviendra-t-on de ce nouveau Candyman produit par Jordan Peele dans quelques années ? Les avis sont partagés mais de notre côté… rien n’est moins sûr.

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Vraie fausse suite, vrai faux remake

Bonne nouvelle, Candyman 2021, malgré l’absence de numéro accolé à son titre, n’est pas un remake du premier film de Bernard Rose mais bel et bien une suite. Pour preuve le topo dont nous gratifie l’un des personnages au début, où il est question de la journaliste jadis incarnée par Virginia Madsen. Et tant pis si Candyman 2 et 3 sont passés à l’As car au fond, ils le valent bien.

Ici, Candyman est donc de retour mais pas Tony Todd. Enfin oui et non c’est compliqué. Et c’est tout le problème finalement tant à force de vouloir justifier son existence pour espérer rendre logique son récit, ce nouveau volet aux faux airs de remake s’embrouille un peu. Au point de perdre le fil d’ailleurs ou au moins une bonne partie de sa logique. Alors oui on pige vite le truc et au fond il n’est pas interdit d’y adhérer. Le problème, c’est que quand on n’y adhère pas et bien tout ce qui se déroule à l’écran n’a pas vraiment d’intérêt ou s’avère dans le meilleur des cas assez anecdotique.

Made in Jordan

Le truc avec Jordan Peel, c’est que même quand il ne réalise pas, comme ici, mais qu’il produit, on reconnaît sa patte. À ce jour, ses productions ressemblent donc à des brouillons de ses films. Même ambiance, même discours. Candyman 2021 en profite donc pour exploiter l’histoire du Candyman afin d’illustrer des thématiques actuelles et de traiter du racisme sous un angle horrifique. Sur le papier, c’était plutôt bien vu et c’est d’ailleurs la vraie qualité du film : ne pas se contenter d’enchaîner les mises à mort sanglantes pour tenter d’épaissir son récit. Candyman a donc des choses à dire sur le racisme et sur l’Amérique de Trump mais malheureusement, il ne les dit pas toujours très bien.

Plutôt brouillon dans son déroulé, certes parsemé de scènes brutales et inventives, assez sanglant et mue par une volonté de faire passer un message, Candyman va néanmoins trop vite en besogne et s’avère plus plan-plan qu’il n’en a l’air. La faute à une écriture pas assez incarnée, qui se cache justement derrière ses velléités sociales en oubliant au passage de soigner les formes. Résultat des courses, l’évolution du personnage principal, par ailleurs très bien interprété par le charismatique Yahya Abdul-Mateen II, n’apparaît pas très cohérente et la fin, trop précipitée, manque aussi de consistance. Dommage car la démarche, plus maligne qu’à l’accoutumée, avait de quoi retenir l’attention…

En Bref…

Si on est loin du désastre, difficile de considérer autrement ce nouveau Candyman que comme une déception. Certes valeureux dans sa démarche, visuellement souvent intéressant, il peine à passionner sur la longueur et loupe de plus sa conclusion. Moins intense que l’original, moins perturbant aussi et plus attendu, Candyman 2021 fait mieux que le deuxième et le troisième volet mais tous ceux qui ont vu ces films pourront attester qu’il n’y a pas de quoi crier au génie non plus.

@ Gilles Rolland

Candyman-2021
Crédits photos : Universal Pictures France
Par Gilles Rolland le 30 septembre 2021

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