[Critique] COLOR OUT OF SPACE

CRITIQUES | 18 avril 2020 | 1 commentaire
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Titre original : Color Out Of Space

Rating: ★★☆☆☆

Origines : États-Unis/Malaisie/Portugal

Réalisateur : Richard Stanley

Distribution : Nicolas Cage, Q’Orianka Kilcher, Joely Richardson, Madeleine Arthur, Tommy Chong, Elliot Knight, Brendan Meyer…

Genre : Science-Fiction/Horreur/Adaptation

Durée : 1h53

Date de sortie : aucune date de sortie annoncée pour le moment. Le film a néanmoins été projeté en festival.

Le Pitch :

Une météoroïde s’écrase dans le jardin des Gardner. Rapidement, les choses se mettent à changer. Les animaux disparaissent ou adoptent une étrange attitude, la nature est affectée et très vite, le comportement des Gardner s’en trouve également changé. Une horreur aux teintes alors inconnues irradie dans un environnement brutalement refaçonné…

La Critique de Color Out Of Space :

Si nombre de films se sont clairement inspirés de l’œuvre de Lovecraft (Evil Dead par exemple), les adaptations assumées en tant que telles sont finalement plutôt rares. Et dans le lot, force est également de reconnaître que les vraies réussites se comptent sur les doigts d’une seule main. On peut bien sûr citer en premier lieu The Thing, l’original et le remake de John Carpenter ou encore Reanimator et non Color Out Of Space n’en fait pas partie. Le film de Richard Stanley, un grand fan de l’auteur, compilant à peu près tous les excès propres au genre auquel il se rattache, quelque-part entre l’horreur le plus pure et la science-fiction métaphysique…

Le violet qui n’existe pas

Une météorite s’écrase dans le jardin de Nicolas Cage et diffuse par la suite une couleur qui n’est pas censée exister. Même si en fait, il s’agit d’un violet profond que les personnages font semblant de ne pas pouvoir identifier. Bref, ce n’est pas le plus grave. On comprend que ce genre de concept est très difficile à illustrer à l’écran. Ce qui est plus gênant, et c’est visible dès le début, c’est la facture très « téléfilm » du long-métrage. La séquence au bord du lac, qui voit une adolescente s’adonner à un rituel mystique semble ainsi tout droit sortie d’un vieux navet estampillé Sy-Fy alors que les échanges des membres de la famille visée, au sujet notamment d’un cassoulet amoureusement préparé par le paternel Nic Cage, font penser au genre de trucs qu’on peut entendre dans une sitcom bas de gamme. Par la suite, heureusement, ça s’arrange un peu même si l’écriture s’avère toujours assez calamiteuse, avec des dialogues se distinguant au mieux par leur platitude ou au pire par leur débilité sous-jacente. Les personnages n’étant pas gâtés. Pour autant, comme souvent quand il se compromet dans des productions bancales, Nicolas Cage se donne à fond et transcende, à sa façon, dans un excès permanent, toutes ses scènes. Richard Stanley ayant bien compris que l’acteur était le principal atout de son adaptation. Entre coups de sang évoquant les sommets de sa filmographie et autres séquences surréalistes (Nicolas Cage qui ramasse des tomates), le comédien s’en sort à nouveau avec les honneurs, tirant ses partenaires vers le haut quand bien même à côté, tout part dans tous les sens.

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Histoire de tentacules

Si Richard Stanley a clairement voulu coller de près à la nouvelle de Lovecraft dont son film est l’adaptation (La Couleur tombée du ciel), on le sent aussi souvent dépassé par son modèle. Le réalisateur/scénariste choisissant la voie de l’outrance pour faire entrer les concepts étranges de Lovecraft dans des cases bien trop exiguës. Dommage que les effets-spéciaux ne soient que très rarement à la hauteur tant une production design plus soignée et un budget plus confortable auraient pu permettre au cinéaste d’au moins nous proposer un spectacle visuellement stimulant. Mais en l’état, il n’en est rien, Colour Out Of Space ne comprenant que quelques rares scènes vraiment marquantes. Et tant pis si certaines rappellent d’autres films autrement plus réussis (coucou The Thing). Souvent absurde, bordélique et plus qu’à son tour agressif pour les rétines, Colour Out Of Space a néanmoins pour lui son caractère fonceur. Rien n’arrête Richard Stanley. On ne pourra pas lui enlever son énergie et sa capacité à aller au bout de ses intentions, quitte à ce qu’à la fin, tout ceci paraisse un peu vain. Le monologue qui clôt le récit enfonçant le clou, achevant de faire de cette nouvelle adaptation un tonitruant coup d’épée dans l’eau. Une sorte de comédie qui s’ignore, épuisante, trop longue, valeureuse mais incapable de captiver ou encore de proposer un divertissement incarné qui se tienne. Un peu comme Mandy en somme (pour citer un film récent avec Nicolas Cage), mais en violet, et avec plus de tentacules…

En Bref…

Adaptation assez vaine et indigente d’une nouvelle de Lovecraft, Color Out Of Space ne manque pas de bonne volonté mais échoue sur à peu près tous les plans. Que ce soit dans l’horreur pure ou quand il s’agit d’illustrer l’aspect métaphysique de son récit. Seul Nicolas Cage surnage grâce à une énergie de tous les instants. Encore une fois…

@ Gilles Rolland

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Crédits photos : Koch Films
Par Gilles Rolland le 18 avril 2020

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Brigitte
Brigitte
1 année il y a

Un grand navet de l’horreur !!!Peut être une parodie?