[Critique] CONTAGION

CRITIQUES | 21 janvier 2012 | Aucun commentaire

Titre original :Contagion

Rating: ★★★½☆
Origine : Émirats Arabes / États-Unis
Réalisateur : Steven Soderbergh
Distribution : Kate Winslet, Laurence Fishburne, Jude Law, Matt Damon, Marion Cotillard, Bryan Cranston, Gwyneth Paltrow, Jennifer Ehle…
Genre : Drame/Infection/Catastrophe
Date de sortie : 9 novembre 2011

Le Pitch :
Un mystérieux virus décime la population mondiale. Les experts, démunis face au désastre, essayent de trouver un vaccin tandis que le chaos s’installe…

La Critique :
C’est un genre à part entière. Alerte, Virus, Phénomènes, La Nuit des Fous Vivants…, la liste est longue, surtout si on prend en compte le genre “zombie”, affilié à la chose, notamment avec des films comme Rec ou 28 Jours Plus Tard (et sa suite).
Ici vous l’aurez compris, pas de zombie, mais un virus vorace qui déboule en dévastant tout sur son passage. Plus proche dans le fond du Alerte de Petersen que des autres films pré-cités, Contagion se démarque pourtant assez vite de ce dernier dans la forme.
Soderbergh préfère en effet concentrer ses efforts sur une certaine globalité. Il expose ainsi avec minutie et efficacité les mécanismes de l’infection et distille une paranoïa galopante. Tout particulièrement au cours de la première bobine. Les scènes d’expositions font froid dans le dos. Le virus prend corps à l’écran au travers des gestes, des poignées de main, des objets touchés, etc… De quoi donner à l’hypocondriaque une irrésistible envie de sortir de la salle pour se laver les mains, juste par précaution.

Touche à tout de génie (enfin la plupart du temps), Soderbergh impressionne alors plus qu’à son tour. A mi-chemin entre le documentaire et la fiction, son film arrive à capturer l’attention très rapidement. Et même si quelques longueurs et autres baisses de régime restent à déplorer, le résultat final demeure terrifiant. Un constat également imputable au refus des compromis et à une volonté farouche de toujours paraître le plus réaliste possible. Et si le défilé de stars reste bluffant, le réalisateur ne s’appuie jamais sur leur notoriété. Au risque de perdre en humanité, Soderbergh se concentre sur le parcours du virus et relegue souvent les hommes au rang de simples réceptacles, quitte à paraître glacial. Les têtes d’affiche, ne sont là que pour mettre en évidence l’échec de l’humanité à réagir à une telle situation ou pour mettre en exergue les comportements extrêmes qui vont de pair avec ce genre événement. Chacune incarnant le symbole d’une catégorie donnée. La conséquence d’un tel choix se traduit souvent par un manque d’empathie qui empêche de réellement rentrer dans le film. Seuls les personnages de Matt Damon, Kate Winslet et Laurence Fishburne arrivent à provoquer un certains attachement. C’est le risque quand on multiplie les pistes, mais dans le cas présent, ce n’est pas forcément gênant, car le long-métrage reste relativement limpide. Bien sûr, un supplément d’âme n’aurait pas nuit à l’entreprise, mais le choix de Soderbergh se justifie ailleurs. Dans sa faculté à imaginer un scénario catastrophe réaliste et par cela à disséquer les rouages d’une société d’ores et déjà malade.

@ Gilles Rolland

 

ContagionCrédits photos : Warner Bros.

 

Par Gilles Rolland le 21 janvier 2012

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