[Critique] CONTRECOUPS
Titre original : Windfall
Rating:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Charlie McDowell
Distribution : Lily Collins, Jesse Plemons, Jason Segel, Omar Leyva…
Genre : Drame/Thriller
Durée : 3h32
Date de sortie : 18 mars 2022 (Netflix)
Le Pitch :
Un jeune couple fortuné découvre que son maison de vacances a été cambriolée. Malheureusement, le responsable est d’ailleurs toujours présent. De quoi donner lieu à une situation pour le moins compliquée…
La Critique de Contrecoups :
Connu pour le très bon The One I Love, un film indépendant ayant fait grand bruit (enfin, pas tant que ça mais un peu quand même) au moment de sa sortie il y a quelques années, Charlie McDowell a eu l’idée de Contrecoups, son nouveau long-métrage, pendant le confinement. Le scénario étant né de sessions sur Zoom avec Jason Segel (Marshall dans How I Met Your Mother), Justin Lader et Andrew Kevin Walker. La présence de ce dernier est d’ailleurs remarquable. On parle quand même du mec qui a écrit Seven et Fight Club. Quoi qu’il en soit, sans transition, Contrecoups, qu’est ce que ça vaut ?
Huis-Clos en Californie
Le contexte pandémique a défini les contours de cette histoire de cambriolage en vase clos. Le postulat ? Un couple débarque dans sa maison de vacances et tombe nez à nez avec un cambrioleur. Ce dernier décide de retenir captif l’homme et la femme sans pour autant se montrer particulièrement agressif. Qui est-il ? L’argent est-elle sa principale motivation ? Des questions autour desquelles s’amuse à tourner Charlie McDowell sans pour autant totalement y répondre. Car au fond, le mystère entourant les personnages fait partie intégrante de la dynamique de Contrecoups. C’est aussi probablement pour cela que jamais leurs noms ne nous sont dévoilés.
Maison prison
Réalisé à une époque marquée par des restrictions imposées par le Covid, Contrecoups ne se déroule que dans un seul et unique lieu. Mais quel lieu ! La maison, magnifique, se trouve au milieu des orangers, au pied des montagnes californiennes, isolée de la civilisation, dans un cadre paradisiaque qui sans cesse rappelle au cambrioleur campé par Jason Segel à quel point ses victimes n’évoluent pas dans le même monde que lui. Les premières scènes, excellentes, qui le voient déambuler dans la propriété, l’air nonchalant, découvrant les richesses de ce couple, sont d’ailleurs là pour nous faire comprendre que l’homme est aux abois certes, mais aussi animé d’une certaine rancœur. Mais là encore, le film n’en dit pas plus.
Trio de choc
Visiblement inspiré par le cinéma d’Hitchcock, Charlie McDowell construit son film avec une virtuosité certaine, multipliant les plans ingénieux pour nous faire ressentir la montée inextricable de la tension au centre du récit. Sans céder à quelques-uns des clichés les plus usés du genre, repoussant le moment où la violence est presque forcée d’exposer, il se concentrer sur ses personnages.
Des protagonistes brillamment campés par un trio d’acteur aux petits oignons. Jason Segel tout d’abord, apporte toute sa bienveillance mais aussi une certaine ambiguïté au voleur (presque) malgré lui) alors qu’en face, Jesse Plemons, toujours génial, livre un numéro d’acteur finalement assez loin de tout ce qu’il a pu faire jusqu’à maintenant. Pour autant, c’est bel et bien Lily Collins qui impressionne le plus grâce à toutes les nuances dont elle fait profiter un personnage très bien écrit. Tous les trois faisant preuve de beaucoup de présence pour incarner l’histoire sans jamais mettre en danger l’harmonie et l’équilibre qui caractérisent l’ensemble.
Effraction
Très théâtral, habité d’un discours subtil sur la lutte des classes et sur le mariage, Contrecoups est une jolie surprise. Un film noir baigné de lumière, paradoxal et plus complexe qu’il n’en a l’air, à peine marqué par quelques longueurs et autres moments de flottement un peu dommageables à l’efficacité globale.
En Bref…
Belle proposition de cinéma, Contrecoups est un film exigeant. Remarquablement construit, visuellement soigné et porté par trois acteurs parfaits, il accuse juste quelques petites baisses de régime à mi-parcours avant de repartir de plus belle vers un dénouement pour le moins surprenant.
@ Gilles Rolland
Je me disais aussi, 3h32… -2 du coup…??? Je le regarde ce soir.?