[Critique] DEMAIN TOUT COMMENCE

CRITIQUES | 8 décembre 2016 | 1 commentaire
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Rating: ★★★★☆

Origine : France
Réalisateur : Hugo Gélin
Distribution : Omar Sy, Gloria Coltson, Antoine Bertrand, Clémence Poésy, Clémentine Célarié, Anna Cottis, Ashley Walters…
Genre : Comédie/Drame/Adaptation
Date de sortie : 07 décembre 2016

Le Pitch :
Samuel est plutôt du genre insouciant. Tout change le jour où Kristin, une ancienne conquête, débarque dans sa vie et lui confie un bébé de quelques mois qui s’avère être sa fille, avant de disparaître. En cherchant à la retrouver, le jeune homme atterrit à Londres mais perd sa trace. Bon grès mal grès, Samuel élève donc seul l’enfant. 8 ans plus tard, alors qu’ils mènent une vie heureuse, le père et la fille doivent faire face au retour de Kristin…

La Critique de Demain tout commence :

Demain tout commence est le deuxième long-métrage d’Hugo Gélin, qui était connu jusqu’alors pour Comme des frères et pour une poignée de courts-métrages. Un réalisateur qui a choisi ici d’adapter à sa sauce le film mexicain Ni repris ni échangé. Pour autant, Demain tout commence n’apparaît pas comme un véritable remake. Pas au sens le plus strict du terme en tout cas tant au final, et même si il aborde plus ou moins le même sujet, le film de Gélin parvient à se démarquer pour imposer sa propre tonalité.

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Un véritable exercice d’équilibriste

Les Américains se sont fait les spécialistes de ces comédies dramatiques où les rires rencontrent les larmes sans que l’un des deux aspects ne vienne déborder sur l’autre. Des longs-métrages que beaucoup de réalisateurs ont tenté de copier, souvent sans jamais vraiment assumer le drame ou la comédie et déboucher au final sur quelque chose de trop souligné et donc d’artificiel. Hugo Gélin lui, en s’appropriant l’histoire de cet homme catapulté dans le monde merveilleux de la paternité du jour au lendemain, a réussi à imposer un équilibre extrêmement rare, qui renvoie donc aux plus grandes réussites du cinéma américain, sans pour autant qu’on se dise à un quelconque moment qu’il ne s’agit là que d’une pale copie ou même d’un hommage respectueux et poli.
Alors que le début de Demain tout commence donne largement l’occasion à Omar Sy et aux autres acteurs comme le formidable Antoine Bertrand de laisser libre court à leur verve comique, la seconde, qui coïncidence avec le retour dans l’histoire du personnage de la mère, incarnée par Clémence Poésy, permet au métrage d’introduire un émotion qui ne fera que grandir, et du même coup prouver la valeur d’une écriture aussi intelligente que fine. Il n’est pas rare de rire puis de pleurer et non, jamais Hugo Gélin n’appuie inutilement. Son approche lui permet d’aborder des thématiques, comme la paternité, la maternité et la famille au sens large, avec un naturel confondant qui en plus, encourage l’identification. Contrairement à des films comme Les Trois Frères, dont la dernière partie, où les Inconnus doivent faire face au départ de leur « fils », versait dans la guimauve la plus indigeste, Demain tout commence esquive les pièges (alors même qu’une scène du genre intervient à un moment clé) et touche au vif. Plus d’une fois qui plus est !

Des comédiens au diapason

Demain tout commence, c’est donc une histoire solide. Simple, directe et porteuse d’un message fort et universel. Mais c’est aussi un casting aux petits oignons. Omar Sy en premier lieu, qui n’a peut-être jamais été aussi bon, en cela qu’il parvient à jongler entre la comédie et une gravité plus affirmée, tout en imposant une présence unique franchement rafraîchissante. Magnifiquement écrite, sa partition lui donne l’opportunité de véritablement toucher du doigt une forme d’universalité dans son jeu. Ce qui profite à ses partenaires, Gloria Coltson en premier lieu. Actrice franco-américaine, elle tient son premier rôle et se montre à la fois très à l’aise, mais aussi incroyablement mature dans sa façon de communiquer une vraie spontanéité. Clémence Poésy aussi est impeccable, alors même que son rôle s’avérait sur le papier plutôt casse-gueule. Et que dire d’Antoine Bertrand ? Électron libre venu du Québec (impossible de l’oublier dans Starbuck), il est l’une des révélations du film. En meilleur ami dévoué, il évite lui aussi les lieux communs et participe à nourrir la tendresse sous-jacente que véhicule le récit. Ensemble, les acteurs (on oublie pas Clémentine Célarié) font de Demain tout commence un magnifique feel good movie, où chacun tient ses positions sans jamais faire de l’ombre à quiconque.

Le genre qui prend à la gorge

Autant s’y préparer. Demain tout commence fait rire mais il sait aussi favoriser l’apparition dans la gorge de cette fameuse boule qui augure les larmes. Pas plombant pour deux sous, pudique, il respecte son sujet, ses personnages et résiste à l’appel du sensationnalisme opportuniste. Dans le jargon, on appelle ça un petit miracle de cinéma, tant au départ, tout ou presque semblait réuni pour déboucher sur quelque chose d’assez anecdotique. Mais non, Demain tout commence n’a rien d’anecdotique. Bien au contraire.

En Bref…
Drôle, rythmé, galvanisant et terriblement émouvant, le deuxième long-métrage d’Hugo Gélin est une réussite totale. Un film qui fait souffler un vent de fraîcheur sur un cinéma français qui aurait bien tort de continuer à capitaliser sur les comédies mastodontes faciles pour favoriser ce genre de productions plus intimistes mais au final tellement plus enthousiasmantes.

@ Gilles Rolland

demain-tout-commence-omar-sy  Crédits photos : Mars Films

Par Gilles Rolland le 8 décembre 2016

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Odile
Odile
7 années il y a

J’ai vu Demain tout commence………….. Très décevant, mal interprété avec trop de stéréotypes….. Et surtout je ne comprends pas, ce film est la copie conforme du film “Ni repris, ni échangé”, comédie dramatique mexicaine sortie en 2013 écrite, réalisée et interprétée par Eugenio Derbez.
Pourtant dans le synopsis du film des sites de cinéma, on en parle pas……
Plagiat ou pas?