[CRITIQUE] DON’T WORRY DARLING

CRITIQUES | 22 septembre 2022 | Aucun commentaire
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Titre original : Don’t Worry Darling

Rating: ★★★★☆

Origine : États-Unis

Réalisatrice : Olivia Wilde

Distribution : Florence Pugh, Olivia Wilde, Harry Styles, Chris Pine, Gemma Chan, Kiki Layne, Nick Kroll…

Genre : Drame/Thriller

Durée : 2h02

Date de sortie : 21 septembre 2022

Le Pitch :

Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes pour Jack et Alice Chambers. Un couple parfait évoluant dans un environnement idéal, au milieu du désert, à l’écart du monde. Jack qui travaille pour Frank, un charismatique personnage, artisan d’un projet on ne peut plus nébuleux. Projet au sujet duquel Alice commence à s’interroger quand un événement imprévu semble provoquer l’éclatement de ses certitudes…

La Critique de Don’t Worry Darling :

Remarquée avec le très maîtrisé Booksmart (sur Netflix), Olivia Wilde revient à la mise en scène avec Don’t Worry Darling et impose un talent certain pour raconter des histoires pour le moins surprenantes ou qui, en tout cas, aiment à jouer avec les faux-semblants pour mieux ménager leurs effets.

American Graffiti

Plongés dans une époque réputée idyllique, soit les années 1950, dans une Amérique qui profite de la fin de la Seconde Guerre mondiale pour se développer dans une insouciance nouvelle, les personnages de Don’t Worry Darling incarnent tous un archétype bien précis. D’un côté les hommes sont travailleurs, séduisants, toujours tirés à quatre épingles et ambitieux et de l’autre les femmes sont belles, serviables et entièrement dédiées au bonheur de leur moitié. Rapidement néanmoins tout vole en éclats quand Alice, le personnage principal campé par Florence Pugh perçoit des choses qui semblent trahir la véritable nature de ce monde trop parfait.

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Audacieux, Don’t Worry Darling l’est assurément. Un peu trop peut-être tant Olivia Wilde, si elle ne démérite jamais, peine à pleinement utiliser le temps qui lui est imparti pour explorer toutes les facettes de son fascinant scénario. Pour autant, difficile de ne pas se laisser happer par sa narration fluide, qui sait organiser la montée d’une pression de plus en plus inexorable, jusqu’au coup de théâtre final.

Le village dans le désert

Évoquant sur bien des aspects des séries comme Twilight Zone, notamment quand il s’agit de faire basculer le récit à la fin pour mieux nous surprendre, mais faisant aussi penser au cinéma de M. Night Shyamalan, Don’t Worry Darling illustre l’application d’une Olivia Wilde inspirée et solide dans sa mise en scène pertinente. Certes certains effets paraissent un peu superflus mais dans l’ensemble sa démarche est pleine de sens. Son long-métrage ayant de plus le bon goût de laisser toute la latitude nécessaire aux acteurs qui tous ensemble, font oublier les menus défauts. Et c’est là qu’il convient de saluer le talent de Florence Pugh, qui ici, est absolument incroyable dans le rôle d’une parfaite femme au foyer au bord de la crise de nerf.

Prison dorée

Charismatique, totalement investie et toujours impressionnante quand il s’agit de jouer sur la nuance, Florence Pugh porte Don’t Worry Darling avec toute la force qui la caractérise depuis le début de sa carrière. Magnétique, elle vampirise toute l’attention, même si les performances d’Harry Styles, de Chris Pine et d’Olivia Wilde sont bien sûr aussi à saluer. Presque à elle seule, Florence Pugh incarne les thématiques du film, avec une ferveur spectaculaire. Rien que pour elle, Don’t Worry Darling vaut largement le détour.

Desperate housewive

Flirtant avec la science-fiction et l’horreur, très vintage dans son approche mais très moderne dans son propos, Don’t Worry Darling évoque bien sûr la place de la femme dans la société et fusille très intelligemment le patriarcat, même si parfois son propos semble inutilement souligné, quand ce n’était pas forcément nécessaire. Quoi qu’il en soit, Olivia Wilde fait mouche en puisant dans la mémoire collective de la culture populaire et de l’Histoire en elle-même pour juxtaposer plusieurs époques et ainsi illustrer son propos avec beaucoup d’adresse. De quoi faire de son film un pamphlet non seulement puissant, mais aussi très intéressant dans son approche. La photographie, la musique, le montage et la réalisation étant sans cesse au service de l’histoire et de son propos.

En Bref…

Puissant et fascinant à bien des égards, porté par la toujours incroyable Florence Pugh, Don’t Worry Darling manque de peu le sans faute et impressionne souvent. Un film audacieux et exigeant, marqué par ses nuances et par la force de ses thématiques, forcément actuelles et donc pertinentes.

@ Gilles Rolland

Don't-Worry-Darling-Florence-Pugh
Crédits photos : New Line Cinema/Vertigo Entertainment
Par Gilles Rolland le 22 septembre 2022

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