[Critique] DRAGONS 3 : LE MONDE CACHÉ
Titre original : How To Train Your Dragon : The Hidden World
Origine : États-Unis
Réalisateur : Dean DeBlois
Distribution voix (en V.O.) : Jay Baruchel, America Ferrara, F. Murray Abraham, Cate Blanchett, Gerard Butler, Jonah Hill, Christopher Mintz-Plasse, Kristen Wiig, Kit Harington…
Genre : Aventure/Animation/Suite/Saga
Date de sortie : 6 février 2019
Le Pitch :
Désormais chef de Berk, Harold a réussi à fédérer les habitants du village et les dragons, qui vivent en harmonie. Ce que tout le monde ne voit pas d’un bon œil. Un chasseur de dragons en particulier, cherche à s’emparer de Krokmou afin d’exterminer tous les dragons de la surface de la terre. Devant cet ennemi d’un genre nouveau, Harold décide de partir à la recherche du monde caché. Une terre de légende où les dragons peuvent vivre en paix…
La Critique de Dragons 3 : le monde caché :
Pixar a dominé le cinéma d’animation dès la sortie du premier Toy Story, repoussant à chaque film ses propres limites et laissant la concurrence loin derrière. Malgré tout, certains challengers sont parvenus à se faire une place au soleil. On peut bien sûr citer Shrek, malgré un épuisement certain dès le troisième volet et Dragons. La saga de Dean DeBlois ne s’étant par contre pas du tout fatiguée au fil des épisodes. Bien au contraire. Ce que vient nous prouver encore une fois le troisième opus, qui arrive sur nos écrans quatre ans et demi après la sortie de l’admirable deuxième volet. Un épisode qui devrait en toute logique être le dernier et qui achève de faire de cette formidable saga l’une des meilleures choses qui soient jamais arrivées au cinéma d’animation dans sa globalité.
Prendre son envol
Dragons 3, à l’instar de Dragons 2 et de Dragon, est un film complet. Comprendre par là que si l’animation a bien évidemment bénéficié d’un soin indéniable, le scénario aussi. Au point de déboucher sur un spectacle incroyablement beau mais aussi toujours étonnamment profond. Pourquoi étonnement ? Car après deux premiers volets il est vrai très fouillés d’un point de vue scénaristique, nous étions en droit de nous demander si le troisième allait trouver une voie lui permettant de proposer une réelle évolution des personnages mais aussi un récit propice à de solides rebondissements ainsi qu’à l’éclosion d’une émotion fédératrice. Et c’est le cas… Encore une fois, Dean DeBlois a fait des merveilles. Son Dragons 3 étant à la fois merveilleux, sombre et terriblement touchant.
Tailler la route
Dragons 3 traite du passage à l’âge adulte. Plus rare pour un film d’animation a priori à destination des enfants, il parle aussi d’amour. L’amitié, toujours au centre du récit, servant de socle propice à l’émergence de plusieurs thématiques parfaites pour faire du film un divertissement de qualité, malin et stimulant, pour les enfants mais aussi pour les adultes. Car au fond, toute l’essence du défi auxquels font face les studios comme Dreamworks ou Pixar est là : ne pas exclure une tranche d’âge sans tomber dans l’excès. Ne pas être trop sombre, ni violent bien sûr, mais pas trop enfantin ou naïf non plus. Trouver le juste milieu n’ayant rien d’évident. Les deux premiers Dragons, tout comme Toy Story, Là-Haut, Wall-E, ou les meilleurs Pixar, ainsi que les deux premiers Shrek ont réussi. Dragons 3 aussi. Avec la quête d’un monde meilleur au centre de son récit, Dragons 3 essaye de parler de notre époque et, grâce à de savantes métaphores bien plus subtiles qu’on ne pourrait l’imaginer, communique une morale touchante, remplissant ainsi son rôle en se montrant inspirant plus qu’à son tour.
En Bref…
Vous l’aurez compris, Dragons 3 n’a rien d’un simple film d’animation pour charmantes têtes blondes. Non, Dragons 3 est un grand film pour tout le monde. Une œuvre visuellement sublime, bourrée de morceaux de bravoure techniques alimentant une poésie de tous les instants, dont l’un des effets secondaires est de nourrir une émotion amenée à atteindre des sommets à la fin. Difficile de rester de marbre devant tant de générosité, d’intelligence et de virtuosité…
@ Gilles Rolland