[CRITIQUE] EN EAUX TRÈS TROUBLES

CRITIQUES | 3 août 2023 | Aucun commentaire
En eaux très troubles poster

Titre original : The Meg 2 : The Trench

Rating: ★★★½☆

Origines : États-Unis/Chine

Réalisateur : Ben Wheatley

Distribution : Jason Statham, Cliff Curtis, Wu Jing, Sienna Guillory, Skyler Samuels, Page Kennedy…

Genre : Action/Suite/Saga/Adaptation

Durée : 1h56

Date de sortie : 2 juin 2023

Le Pitch :

Toujours prompt à sauvegarder l’environnement à coups de tatane, ce bon vieux Jonas Taylor intègre une équipe censée explorer des zones inconnues des grands fonds. C’est alors que la joyeuse équipée découvre qu’une compagnie minière extrait une roche très précieuse au milieu des mégalodons et autres créatures des abysses. Une opération qui ne tarde pas à libérer les gros requins à quelques kilomètres à peine de plages très fréquentées…

La Critique de En eaux très troubles :

Succès estival de 2018, En eaux troubles, l’adaptation du roman de Steven Alten, a donc donné lieu à une suite. Toujours portée par Jason Statham, celle-ci voit débouler Ben Wheatley à la réalisation, en lieu et place de Jon Turteltaub. Un choix ô combien improbable. Un peu comme si David Lynch se voyait confier la mise en scène de la suite de Dora l’exploratrice. Mais après tout, pourquoi pas…

Jason contre les requins

En eaux très troubles (quel titre français formidable) débarque dans les salles en face de Mission : Impossible 7, Barbie et Oppenheimer. Bonne chance ! Pour autant, le film de Ben Wheatley sait qu’il ne joue pas dans la même catégorie et prend donc rapidement la tangente, en exploitant la même tonalité que le précédent volet, tout en, c’est logique pour une suite, poussant un maximum de potards dans le rouge.

À ce sujet, sachez que j’ai vu le film en 4DX, avec les sièges qui bougent, l’eau qui jaillit à tout moment, les odeurs, le vent, la fumée et les coups dans le siège. Probablement la meilleure façon d’apprécier un tel spectacle tant on est ici en face d’une production qui, sans cesser de s’éloigner du très solide matériau de base (les romans de Steve Alten) s’avère aussi débile que foutraque mais heureusement parfaitement jubilatoire et donc très divertissante.

En eaux très troubles Statham
Jason Statham en pleine exploration. Tous droits réservés : Warner Bros./Di Bonaventura Pictures/Apelles Entertainment/China Media Capital/Flagship Entertainment Group/Gravity Pictures/Maeday Productions.

Battle royale

Nous voici donc avec Jason Statham qui fait des tractions après une brève introduction à l’époque du Jurassique histoire de nous montrer que le meg est plus gros et plus méchant qu’un T-Rex. Ayant visiblement décidé de totalement ignorer l’intrigue et la tonalité des romans d’Alten, le film nous gratifie ensuite d’une baston digne du Transporteur dans laquelle Jason Stahtam démonte des gars sur un bateau avant d’exécuter un plongeon dans les eaux glacées d’un océan quelconque. Les juges sont unanimes. C’est un 10/10 comme à l’époque où Statham était dans l’équipe de plongeon de Grande-Bretagne.

Par la suite, Jason et ses copains descendent dans les profondeurs et ramènent avec eux des megs même si pendant un moment, on a un peu tendance à oublier qu’on est en face d’un film censé nous montrer de gigantesques requins. Mais ce n’est pas grave car il y a toutes sortes de bestioles plus ou moins agressives qui assurent le show et Jason est là pour nous gratifier de son sourire, de ses haussements de sourcils et de ses punchlines dont lui seul a le secret. Se libérant des contraintes de la physique et de la logique, The Meg 2 trace son chemin et s’enfile goulûment tous les clichés qui passent à sa portée pour s’imposer tel un hybride improbable mais jouissif entre le film d’action décérébré, le trip de s.f crétin et le film de requin.

Là sous la mer

Scindé en deux parties, En eaux très troubles, se passe dans un premier temps sous l’eau puis à la surface. Et c’est bien la seconde partie qui s’avère contre toute-attente la plus enthousiasmante, quand des personnages se fritent avec des varans qui ressemblent davantage à des dinos sur terre alors que d’autres, dont Jason Statham, se tatanent avec des requins et une pieuvre géante sur les flots.

Le tout dans un esprit plutôt proche de celui de Piranha 3D, le gore en moins, car le film est une nouvelle fois trop timoré de ce côté là. Aussi bourrins et passablement idiots les uns que les autres, les personnages assurent le spectacle en se livrant à des actes qui défient la logique en permanence. Comme Wu Jing qui passe son film à essayer de se suicider mais qui n’y parvient jamais.

Une approche intéressante qui permet à The Meg 2 d’enterrer très vite les espoirs du public de voir un film de requin un tant soit peu sérieux , sombre et violent, mais qui flatte les bas instincts des aficionados de nanars aquatiques jusqu’au-boutistes. C’est un choix et personnellement, ce choix, je l’approuve tant le show ne manque ni de générosité ni de bravoure quand il s’agit de tourner le dos à la logique.

Menu XXL

Alors bien sûr, les effets-spéciaux sont souvent approximatifs, avec des incrustations un peu moches et des scènes pas toujours très bien filmées. On sent que Ben Wheatley, l’un des réalisateurs les plus radicaux de son époque (Kill List, Touristes ou encore High Rise et English Revolution) ne sait pas trop ce qu’il est censé faire mais d’un côté, sa présence contribue aussi à donner à The Meg 2 un aspect un peu foutraque assez pertinent.

En gros, plus le film avance et plus il sombre dans le grand n’importe quoi. Heureusement, c’est précisément quand il ouvre totalement les vannes qu’il se montre le plus réussi, marchant à la fois sur les traces du premier mais empruntant également des codes à des navets comme Mega Shark vs. Mecha Shark (oui ça existe). Le tout avec un budget suffisamment confortable pour permettre toutes les audaces.

En Bref…

Conçu comme un gros divertissement généreux et bourrin, passablement crétin et illogique, En eaux très troubles remplit sa part du contrat et même un peu plus. Drôle, décomplexé et très spectaculaire, taillé pour les salles 4DX et parfaitement léger, il constitue alors le parfait divertissement pour les soirées d’été et encourage un lâcher-prise total. La condition pour l’apprécier à sa juste valeur.

@ Gilles Rolland

En eaux très troubles Jason Statham
Jason aux prises avec le meg. Tous droits réservés : Warner Bros./Di Bonaventura Pictures/Apelles Entertainment/China Media Capital/Flagship Entertainment Group/Gravity Pictures/Maeday Productions.
Par Gilles Rolland le 3 août 2023

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