[CRITIQUE] EXPENDABLES 4

CRITIQUES | 12 octobre 2023 | 1 commentaire
Expendables 4 poster

Titre original : The Expendables 4

Rating: ★★★☆☆

Origine : États-Unis

Réalisateur : Scott Waugh

Distribution : Jason Statham, Megan Fox, Dolph Lundgren, Curtis Jackson, Iko Uwais, Tony Jaa, Sylvester Stallone, Randy Couture, Andy Garcia, Levy Tran…

Genre : Action/Suite/Saga

Durée : 1h44

Date de sortie : 11 octobre 2023

Le Pitch :

Un terroriste vient de voler des détonateurs afin de faire exploser une bombe nucléaire en territoire russe pour déclencher la Troisième Guerre mondiale. Sur le coup, les Expendables de Barney Ross vont néanmoins vite s’apercevoir que cette mission pourrait bel et bien être leur dernière…

La Critique d’Expendables 4 :

La genèse du quatrième volet d’Expendables a été compliquée. Très compliquée. Petit rappel des faits…

Nous sommes en 2014. Le troisième volet n’est même pas encore sorti que Pierce Brosnan, James Bond en personne, affirme qu’il sera de la partie pour le prochain. Stallone, plus impliqué que jamais, rêve de décrocher la timbale en enrôlant Jack Nicholson dans le rôle du méchant et Clint Eastwood. Fin 2016, Sly annonce aussi que le 4 sera le dernier…

Le temps passe et rien n’avance. L’ambition est revue à la baisse. Stallone quitte le projet après s’être frité avec la production à cause du scénario. En 2018, alors que tout est au point mort, Expendables 4 revient à la vie et Stallone, comme par miracle, est à nouveau de la partie. Entre temps néanmoins, plus question de Nicholson ou d’Eastwood. Même Arnold Schwarzenegger, pourtant dans les trois premiers, quitte le navire.

Scott Waugh arrive, Patrick Hughes, le réalisateur du troisième opus, se retire et Jason Statham monte en grade, devenant le nouveau pivot d’une histoire qu’on envisage alors de titrer A Christmas Story. Ah oui, Jean-Claude Van Damme propose ses services et suggère que le frère jumeaux de son personnage de méchant dans le 2 pourrait revenir venger son frangin. Personne n’a envie de voir ça donc l’idée est gentiment ignorée. À la place, la production embauche Curtis Jackson, Megan Fox, Tony Jaaa, Iko Uwais et Andy Garcia. Le premier coup de clap est donné. A Christmas Story devient simplement Expendables 4. Et Stallone ? On nous prévient : il n’apparaît que dans 15 minutes de film. Mais sinon, qu’est-ce que ça donne ?

Expendables 4 Levy Tran
Levy Tran, l’une des nouvelles recrues. Tous droits réservés : Campbell Grobman Flms/Millenium Films/Nu Image.

Dernier tour de piste

Énorme four aux États-Unis, et à peu près partout où il est sorti au cinéma, Expendables 4 a tout de même coûté 100 millions de dollars (dont 25 rien que pour Statham). Pas sûr que tout le monde récupère ses billes dans l’histoire. Dommage ? Oui, sans aucun doute. Prévisible ? Oui aussi car force est de reconnaître que le film est une déception. Y compris quand on adore les acteurs impliqués et qu’on nourrissait encore des espoirs concernant cette saga super burnée. Surtout si on nourrissait encore des espoirs d’ailleurs.

Ultime bourre-pif

Les choses ne commencent pas très bien. Sous un prétexte complètement aux fraises, Barney Ross vient trouver son pote Lee Christmas (Ross a perdu sa bague fétiche dans un bar et, pour une raison ou pour une autre, il est incapable de la récupérer seul. Sans rire). Par la suite, Andy Garcia, le boss de toute la troupe, annonce la mission, les mercenaires s’envolent pour la Lybie, et c’est là qu’il se passe un truc dément (enfin, pas vraiment) qui change tout.

Écrit avec les pieds (on comprend que Sly se soit barré s’il s’agit bien du scénario qu’il a lu dans un premier temps), traversé de dialogues plus que jamais bas du front (mais pas dans le bon sens), Expendables 4 en vient même, et c’est grave, à singer les épisodes précédents. Personne n’a l’air vraiment concerné, si ce n’est Jason Statham (mais 25 millions, ça aide un peu pour se sentir concerné) et l’histoire se déroule sans grand heurt, provoquant même à plusieurs reprises un ennui poli, quand le film campe sur un cargo, trahissant son manque flagrant d’ambition et d’audace.

Foncer dans le tas une dernière fois

Plutôt généreux en action, Expendables 4 souffre aussi malheureusement d’une mise en scène qui manque d’amplitude et rend les choses peu lisibles. Dommage quand on a sous la main des cadors comme Iko Uwais, Tony Jaa et Jason Statham. Ce dernier qui fait donc ce qu’il peut pour tenir la baraque, abandonné par le patron Sly, il est vrai très peu présent (là encore pour des raisons pas franchement convaincantes). On notera aussi la photographie trop sombre, la pauvreté des décors et la rythmique en dents de scie. Mais il y a pire.

Oui car Expendables 4, malgré son budget confortable de 100 millions, présente des effets numériques qui figurent parmi les plus dégueulasses vus ces dernières années. La dernière partie, le bouquet final si vous préférez, est en cela particulièrement laid. Un comble quand on sait qu’aujourd’hui, certains films bien moins coûteux, parviennent à faire belle figure (The Creator par exemple, qui a coûté 80 milions). Mais voilà, Expendables 4 n’a manifestement pas bénéficié de beaucoup de soins.

Vite fait bien fait, comme si tout le monde voulait au fond s’en débarrasser (Sly compris), le long métrage ne dégage pas la même énergie que les précédents. Loin d’être aussi franc que le premier, aussi furieux et bourrin que le second et aussi impressionnant grâce à son casting que le troisième, ce dernier opus sent la fin de règne. Un film qui pédale un peu dans la semoule, certes sympathique, si tant est que l’on soit amateur du genre et un peu indulgent, mais qui s’avère en tout cas décevant et pour le moins inutile. Les producteurs n’ayant même pas tenu leur promesse de revenir à quelque chose de plus gore (après le trois et ses scènes d’action aseptisées). Oui c’est plus violent mais à peine.

Entre la tronche déconfite d’une pauvre Megan Fox défigurée par la chirurgie esthétique et de toute façon reléguée au second plan, son Dolph Lungren très fatigué et son Randy Couture monolithe, le film ne peut donc se reposer que sur Jason Statham. Le seul personnage qui soit un tant soit peu construit et le seul qui, au final, parvient à briller au sein d’une aventure plan-plan et sans grand enjeu. La saga méritait vraiment une conclusion plus flamboyante.

En Bref…

Certes sympathique, surtout grâce à Jason Statham, Expendables 4 souffre néanmoins de trop de défauts pour se mesurer à ses trois prédécesseurs. Dépassé, surtout si on le place dans le contexte actuel, face à des blockbusters autrement plus vifs comme les Mission : Impossible par exemple, réalisé sans flamboyance, bénéficiant d’effets numériques ratés qui le font ressembler à un vulgaire DTV et reposant sur une histoire bateau, avec son Sly démissionnaire, ses seconds rôles survolés et son méchant transparent, ce nouveau volet est une déception.

@ Gilles Rolland

Expendables 4 Jason Statham
Jason Statham, le nouveau patron des Expendables. Tous droits réservés : Campbell Grobman Flms/Millenium Films/Nu Image.
Par Gilles Rolland le 12 octobre 2023

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Beerus
Beerus
5 mois il y a

“. Ah oui, Jean-Claude Van Damme propose ses services et suggère que le frère jumeaux de son personnage de méchant dans le 2 pourrait revenir venger son frangin. Personne n’a envie de voir ça donc l’idée est gentiment ignorée” Si moi je voulais voir ça car ça aurait fait un bon clin d’oeil à la filmographie de JCVD et ça permettait de corriger la frustration du 2 avec son combat final tout pourri.