[CRITIQUE] FALL
Titre original : Fall
Rating:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Scott Mann
Distribution : Grace Caroline Currey, Virginia Gardner, Jeffrey Dean Morgan…
Genre : Thriller
Durée : 1h47
Date de sortie : 7 décembre 2022 (DTV)
Le Pitch :
Un an après la mort de son mari lors d’un accident de varappe, Becky n’arrive plus à reprendre goût à la vie. Un jour, son amie Hunter parvient néanmoins à la convaincre d’entreprendre l’ascension d’une tour de communication abandonnée au milieu du désert. Un édifice mesurant plus de 600 mètres, en haut duquel elle vont se retrouver bloquées, sans eau ni nourriture, dans l’incapacité de joindre quiconque…
La Critique de Fall :
On va commencer par un petit coup de gueule : tourné en IMAX, clairement pensé pour les salles de cinéma, Fall débarque chez nous directement en vidéo. Pourquoi ? Car il n’y aucune star au générique, si ce n’est Jeffrey Dean Morgan qui fait deux petites apparitions ? Peut-être… Reste que ce film ô combien spectaculaire aurait bien sûr gagné à bénéficier d’un grand écran.
Sky is the limit
Le postulat de Fall est simple et efficace. Il rejoint en cela d’autres films du genre, comme Buried, où Ryan Reynolds se retrouvait coincé dans un cercueil, Frozen, où des jeunes étaient bloqués sur un télésiège, Open Water, où un couple était abandonné au milieu de l’océan, ou encore l’excellent 127 Heures, où James Franco avait le bras pris au piège par un rocher au fond d’une gorge. Autant dire que l’exercice, plutôt casse-gueule, a donné lieu à de très bons films mais aussi à d’autres, moins convaincants. Bonne nouvelle, Fall fait partie des bons. Des très bons !
Toujours plus haut
Dès le début, Fall donne le ton, avec une scène d’escalade très vertigineuse, qui n’est pas sans rappeler l’une des meilleures introductions de films de tous les temps, à savoir celle de Cliffhanger. Puis les deux personnages, campés par les solides Grace Caroline Currey et Virginia Gardner, gagnent le haut de cette fameuse tour de plus de 600 mètres, bouffée par la rouille. Le stress ne tarde pas à monter alors que les amies gagnent en altitude. Filmé sur une véritable tour, construite pour l’occasion en haut d’une montagne afin d’avoir le moins possible recours aux fonds verts, Fall impressionne rapidement et durablement. Et l’ascension n’est rien en comparaison de tout ce qui suit, quand les personnages se retrouvent bloqués sur une minuscule plate-forme à plus de 600 mètres du sol.
Sueurs froides
Fall a l’intelligence de ne pas s’embarrasser d’artifices narratifs pour attaquer directement les nerfs. Si on pourra peut-être regretter une longueur un tantinet excessive, force est de reconnaître au réalisateur Scott Mann une excellente gestion du temps, mais aussi de l’espace. Filmé de main de maître, Fall s’avère incroyablement immersif et prenant. Vous avez le vertige ? Le visionnage risque de s’avérer insupportable. Car ici, l’impression de vide est saisissante. Au milieu de ce désert,en haut de cette structure rouillée, le réalisateur parvient à créer une tension ahurissante, opposant à ses protagonistes une série d’épreuves remarquablement pensées pour à chaque fois faire monter la pression.
Au final, Fall s’avère extrêmement réussi car il est justement très éprouvant. Son réalisme aide aussi beaucoup. Exactement ce que l’on est en droit d’attendre de ce genre de film. Un film où l’émotion s’invite, un peu contre toute attente car elle aussi met dans le mille. Une réussite exceptionnelle que l’on aurait tant aimé voir au cinéma…
En Bref…
Survival vertigineux, Fall est un modèle du genre. Tendu, remarquablement filmé et écrit, direct et sincère, il offre un spectacle à la limite du supportable pour quiconque a peur du vide.
@ Gilles Rolland