[Critique] FISHERMAN’S FRIENDS

Titre original : Fisherman’s Friends
Rating:
Origine : Royaume-Uni
Réalisateur : Chris Foggin
Distribution : James Purefoy, Tuppence Middleton, Daniel Mays, David Hayman, Maggie Steed, Sam Swainbury, Dave Johns, Noël Clarke…
Genre : Drame/Comédie
Durée : 1h52
Date de sortie : 7 juillet 2021
Le Pitch :
Danny, un manager musical londonien, est de passage dans un petit port des Cornouailles à l’occasion de l’enterrement de vie de garçon de l’un de ses amis. C’est là qu’il entend les marins du coin chanter des airs traditionnels. Son patron lui lance alors le défi de faire signer à ces marins un contrat pour enregistrer un album. Il tente de gagner la confiance de ces hommes peu enclins à lui dérouler le tapis rouge. Histoire vraie…
La Critique de Fisherman’s Friends :
Les Fisherman’s Friends chantent depuis 1995. En 2009, un DJ de la BBC, en vacances dans les Cornouailles, est tombé sur leurs deux albums enregistrés avec les moyens du bord et a décidé d’en parler à un manager professionnel, qui s’est empressé de signer les marins chanteurs. Leur premier disque est donc sorti en 2010.
Si le film Fisherman’s Friends raconte donc cette histoire, plusieurs changements ont été apportés. Les personnages tout d’abord, n’ont pas les mêmes noms et bien sûr, les scénaristes ont ajouté quelques petits éléments pour fluidifier et romancer le tout pour notamment raccrocher les wagons avec les comédies anglaises du genre de The Full Monty qui, on le sait, ont pour habitude de cartonner auprès du grand public. Alors… Qu’est-ce que ça donne ?
Chants de la mer
Avec ses marins bourrus et sympathiques, sa petite bourgade pittoresque au bord de l’océan, où tout le monde se connaît et s’apprécie, ses chansons fédératrices et son ambiance so british, Fisherman’s Friends ne joue pas franchement la carte de l’audace. Et puis après ? Aucun problème car le réalisateur Chris Foggin, bien que lancé sur des rails déjà empruntés par d’autres, tient à faire les choses bien. Rudement bien même, tant ce que son film perd en originalité, il le gagne sans problème en sincérité et générosité. À l’image de ces airs qu’entonnent les marins sur leur bateau pour se donner du courage et qui, presque du jour au lendemain, vont les propulser au sommet des charts.

Success Love Story
Relatant donc une (belle) histoire vraie, Fisherman’s Friends parvient à remarquablement jouer sur le décalage entre la ville et la campagne en organisant l’intrusion d’un citadin cynique, interprété avec beaucoup de justesse par Daniel Mays, au sein d’une communauté soudée. Dans cette dernière où Daniel va aussi trouver l’amour. Car oui, les sentiments s’en mêlent et au fond, même si là encore c’est plus prévisible, l’écriture est tellement nuancée et juste, que toutes les pièces s’emboîtent sans problème.
Fisherman’s Friends fait partie de ces films qui parviennent à vous coller un beau sourire sur le visage sans même que vous vous en rendiez compte. Et puis à un moment, au détour d’une scène, James Purefoy, ici en grande forme, arrive à vous faire chialer grâce à une réplique, un regard, un sourire… Tuppence Middleton, magnifique, illumine elle aussi ce casting aux petits oignons, qui donne vie à ce récit simple et efficace, où les clichés sont parfaitement exploités pour venir souligner l’émotion, de concert avec la musique, bien sûr omniprésente. Immersif, charmant, souvent drôle et touchant, Fisherman’s Friends est, dans son genre, une réussite totale.
En Bref…
Dans la plus pure tradition d’un cinéma anglais populaire et généreux, Fisherman’s Friends réussit à sublimer les clichés inhérents au feel good movie et à la comédie romantique pour toucher en plein cœur.
@ Gilles Rolland
