[Critique] JACK REACHER

CRITIQUES | 26 décembre 2012 | Aucun commentaire

Titre original : Jack Reacher

Rating: ★★★☆☆
Origine : États-Unis
Réalisateur : Christopher McQuarrie
Distribution : Tom Cruise, Robert Duvall, Rosamund Pike, Richard Jenkins, David Oyelowo, Werner Herzog, Jai Courtney, Alexia Fast…
Genre : Policier/Thriller/Adaptation
Date de sortie : 26 décembre 2012

Le Pitch :
Cinq personnes sont abattues de sang froid en pleine journée. La police retrouve rapidement la trace d’un ancien sniper de l’armée, que les indices accusent sans l’ombre d’un doute. Durant son interrogatoire, le présumé coupable évoque un certain Jack Reacher, qui ne tarde pas à rentrer en contact avec les policiers. Aussi mystérieux qu’insaisissable, Reacher se rapproche alors de l’avocate du sniper, avec laquelle il se lance dans une enquête tortueuse faite de faux-semblants…

La Critique :
Avec sa bande-annonce tonitruante rythmée par une bande-son proche de celle de Mission : Impossible, axée sur les exploits physiques d’un personnage dur à cuire, bien en place derrière le volant d’une belle bagnole aussi vintage que puissante, Jack Reacher donnait une image qui, à l’arrivée, n’est pas vraiment la sienne.
Car si le trailer laissait présager un film d’action, policier, axé sur une imagerie très 70’s, en connexion directe avec les grands polars d’antan, le film surprend. Et pas toujours dans le bon sens.
Par son rythme tout d’abord, beaucoup moins haletant que prévu. Par le manque d’action aussi et d’originalité tant qu’on y est. Tout est très balisé. Principalement du côté d’une l’intrigue tortueuse, qui tient en un jeu de pistes, certes astucieux, mais quand même un peu trop cousu de fil blanc, pour ne pas s’avérer soporifique à deux ou trois reprises. On ne s’ennuie jamais ferme devant Jack Reacher, mais parfois ce n’est vraiment pas loin. L’action pure, tient quant à elle à deux ou trois scènes, entrevues dans la bande-annonce. Des moments permettant au long-métrage de s’offrir un shoot d’adrénaline bienvenue et faisant étalage de la toujours excellente forme de Tom Cruise et du talent racé de metteur en scène de Christopher McQuarrie, responsable de l’excellent Way of the Gun, il y a une douzaine d’années.

Way of The Gun d’ailleurs, était quand même plus stimulant que Jack Reacher. McQuarrie, douze ans après son précédent fait de gloire, n’a rien perdu de sa patte, mais dans son ensemble, ce polar plus anodin que prévu, déçoit. Adapté du roman de Lee Child, Folie Furieuse, lui même faisant partie d’une saga littéraire en forme de pain bénie pour les producteurs, qui comptent bien lancer une nouvelle franchise autour du personnage, le dernier film de McQuarrie tient la route, mais frôle la rambarde à maintes reprises. Dans ces tentatives, parfois brillantes, mais souvent borderlines de venir faire du pied aux cadors du genre, via des dialogues teintés d’auto-dérision, pas toujours très efficaces et dans cette faculté à étouffer les élans carnassiers d’un personnage finalement bien plus sage qu’espéré.
Jack Reacher n’est pas Porter, autre héros de la littérature, créé par Donald E. Westlake, vu au cinéma notamment dans Payback (et bientôt dans Parker, sous les traits de Jason Statham). Jack Reacher n’est pas réellement mauvais dans sa manière de rendre justice. Peut-être est-ce Tom Cruise, acteur encore une fois impeccable, mais ici pas assez rugueux, qui peine à faire émerger le côté obscur de son personnage, car hormis quelques manœuvres violentes et sans pitié, son Reacher n’a que peu de rapport avec d’autres figures de proue du vigilante. Un genre dans lequel on range souvent Jack Reacher.
Le film de McQuarrie joue plutôt dans la catégorie des polars, avec mention classique. Le héros est un chevalier noir. Un oncle éloigné du Ryan Gosling de Drive. Un mec de l’ancienne école, qui fait des blagues un peu foireuses, qui ne change jamais de fringues et qui, mine de rien, répond par l’affirmative à toute une caisse de clichés un poil plombants.

Esthétiquement, Jack Reacher assure par contre constamment, réussissant sur le coup à raccrocher les wagons avec les chefs-d’œuvre du genre. C’est la mise en scène inspirée qui rattrape les lacunes d’une intrigue dans l’ensemble pas super stimulante, et les acteurs, tous superbes, (dont un Werner Herzog, certes effacé, mais plutôt à l’aise dans un rôle de méchant très second degré) qui tirent l’ensemble vers le haut. Même si au final, on sort de Jack Reacher frustré et conscient que ce qui s’annonçait comme le dernier potentiel grand film de 2012, s’avère être à l’arrivé, trop tiède pour marquer les esprits sur la longueur. De quoi rester perplexe devant l’implication de Cruise (il produit le film). Et puis, qu’est ce que c’est long…

@ Gilles Rolland

Crédits photos : Paramount Pictures France

Par Gilles Rolland le 26 décembre 2012

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