[Critique] JOHN CARTER
Titre original : John Carter
Rating:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Andrew Stanton
Distribution : Taylor Kitsch, Lynn Collins, Samantha Morton, Mark Strong, Willem Dafoe, Dominic West, Thomas Haden Church, Ciarán Hinds, Bryan Cranston, James Purefoy, Daryl Sabara, Polly Walker, Don Stark, Sean Carrigan, Rupert Frazer…
Genre : Aventure/Science-Fiction/Fantastique/Action
Date de sortie : 7 mars 2012
Le Pitch :
En pleine guerre de Sécession, John Carter, un ancien capitaine de l’armée sudiste, se voit mystérieusement transporté sur Mars. Une planète elle aussi en proie à un terrible conflit, où le terrien pourrait bien jouer un rôle primordial…
La Critique :
John Carter arrive probablement avec plusieurs dizaines d’années de retard. Impossible en effet de ne pas faire le rapprochement avec la saga Star Wars ou encore avec Avatar (pour ne citer qu’eux) et pour cause : ces films sont directement inspirés de l’œuvre d’Edgar Rice Burroughs. Auteur responsable de la série littéraire du Cycle de Mars dont le premier volet Une Princesse de Mars est ici porté à l’écran par Andrew Stanton, le cinéaste derrière les merveilleux Wall-E et Le Monde de Némo. Un réalisateur qui, à l’instar de Brad Bird avec Mission : Impossible 4 l’année dernière, se lance pour la première fois dans l’aventure du film live.
John Carter porte donc en son sein quelques gimmicks et autres thématiques qui depuis la première apparition papier du héros en 1912, ont été usées jusqu’à la corde par des cinéastes impressionnés par la richesse du matériel. Impressionnés peut-être, mais pas fous pour autant, car jusqu’à aujourd’hui, personne n’avait osé se frotter à une mise en image directe de l’œuvre de Burroughs. Et là bien sûr, on fait l’impasse sur le film sorti directement en vidéo en 2010 avec Antonio Sabato Jr..
Stanton lui, ose tout ! Il embrasse à bras le corps cette fresque touffue et tente de lui rendre justice avec une noblesse qui force le respect. Une honnêteté de tous les instants, qui sauve le long-métrage de ses nombreux faux pas et autres travers plus ou moins gênants.
John Carter arrive ainsi probablement avec plusieurs années de retard, mais ne peut donc pas être accusé de plagiat. Ce sont les autres qui ont puisé leur inspiration chez Carter, pas le contraire. Jusqu’aux créateurs de la série Urgences qui, en affublant Noah Wyle du fameux patronyme, cherchait peut-être à dissimuler un clin d’œil discret à ce monument de la science-fiction.
Pour autant, John Carter le film, est loin d’être la réussite totale annoncée par certains. Il est loin aussi d’être le ratage redouté par d’autres. Il se situe en fait entre les deux, quand même au dessus de la moyenne, mais plombé par trop d’imperfections et de longueurs pour emporter la mise dans sa totalité.
Les réserves sont ainsi nombreuses et pas forcement inhérentes à un scénario qui, pour toutes les raisons évoquées plus haut, est globalement cousu de fil blanc, même si nous avons ici affaire à la moelle ancestrale de tout un pan du cinéma de genre. Stanton marche sur une piste balisée et les surprises, si elles ne sont pas absentes, sont relativement rares. On s’émerveillera certes devant certains décors, devant les créatures, superbement représentées notamment grâce à la Performance capture et donc devant des effets visuels superbes. Visuellement, John Carter est ce que l’on peut appeler une petite claque. Si on fait exception des costumes pas toujours du meilleur goût et de quelques autres bévues du genre, sujettes à l’appréciation personnelle, le film est beau. Des étendues désertiques très western de la partie qui se déroule sur Terre, aux vastes plaines et autres infrastructures complexes pour celle qui se passe sur Mars, tout est fait pour insuffler un lyrisme esthétique à l’ensemble. À ce sujet, il est important de signaler l’inutilité d’une 3D non désirée par son auteur. Par contre, si vous avez l’occasion de voir le film dans une salle IMAX foncez, ça vaut le déplacement et le surcoût financier. Dans tous les cas, John Carter pèche par moment par un manque vraiment gênant de souffle épique. Un comble pour ce genre de film…
Les acteurs, de leur côté, ont du mal à donner du corps au long-métrage. Si Taylor Kitsch, dans le rôle titre s’en sort plutôt bien, ce n’est pas forcément le cas de tous les autres. Ainsi, Lynn Collins livre une performance un peu fade dans le rôle d’une princesse guerrière et Dominic West brille par une utilisation massive des deux ou trois expressions qui constituent son jeu d’acteur. Notons les présences derrière la Performance capture des excellents Samantha Morton et Willem Dafoe. Ce n’est pas évident de les reconnaître, mais c’est important de savoir qu’ils sont là (si, si).
En cas de succès commercial, John Carter connaitra au moins deux suites. La fin laisse d’ailleurs la porte grande ouverte sur une séquelle et certains points sont suffisamment laissés en suspens pour donner envie au spectateur de prendre à nouveau un ticket pour Mars afin d’en savoir plus.
Reste un film très premier degré, inscrit dans une tradition noble mais un peu désuète. Moins maitrisé qu’Avatar, beaucoup plus pertinent que la dernière trilogie Star Wars, John Carter fait quand même office d’outsider. Pas sûr que le public adhère en masse à cette nouvelle fable aux accents christiques (John Carter : J.C.). Les plus jeunes certainement. Les autres, ceux qui sont allergiques à la science-fiction et/ou aux bons sentiments, passeront peut-être leur chemin. Difficile de leur en vouloir tant le long-métrage d’Andrew Stanton, aussi beau et maitrisé soit-il, ne semble véritablement adressé qu’aux éminents amateurs et aux enfants.
@ Gilles Rolland
Crédits photos : Disney Pictures
[…] sur le graveleux et entame le carnage sur un coitus interruptus où le débutant Taylor Kitsch (John Carter, Battleship) se tape une bimbo aux attributs mamaires généreux, dans les toilettes, avant de […]