[Critique] JOHN WICK 4

CRITIQUES | 23 mars 2023 | Aucun commentaire
John-Wick4

Titre original : John Wick : Chapter 4

Rating: ★★★★☆

Origine : États-Unis

Réalisateur : Chad Stahelski

Distribution : Keanu Reeves, Donnie Yen, Scott Adkins, Ian McShane, Laurence Fishburne, Rina Sawayama, Bill Skarsgård, Lance Reddick, Clancy Brown…

Genre : Action/Suite/Saga

Durée : 2h39

Date de sortie : 22 mars 2023

Le Pitch :

Toujours pourchassé par la Grande Table, l’organisation à la tête des plus grandes familles criminelles du monde, John Wick se retrouve dans le collimateur du Marquis de Gramont, l’homme que la Grande Table a placé à sa tête. Acculé, Wick décide alors de jouer le tout pour le tout pour enfin peut-être espérer retrouver sa liberté…

La Critique de John Wick 4 :

Responsable de la renaissance de Keanu Reeves au box-office mondial, lui qui est maintenant à nouveau considéré comme l’une des plus grandes stars du cinéma d’action, la franchise John Wick revient avec un quatrième épisode plus long que les autres mais aussi, et c’est la bonne nouvelle, plus solide, plus fou, plus généreux et plus violent.

Le fugitif

John Wick ne cesse de courir pour sauver sa peau. Redondant ? Un peu. Ce que le scénariste Michael Finch semble avoir compris tant, de bien des façons, John Wick 4 rompt avec la mythologie au centre de épisodes 2 et 3, de loin les plus faiblards de la saga, même si bien sûr, ces derniers offraient aussi de très bonnes scènes d’action. Dans John Wick 4 où les choses sont finalement assez simples : Wick doit retrouver les faveurs de sa « famille criminelle » pour pouvoir affronter en duel singulier le Comte, le nouveau grand méchant, responsable de sa traque à travers le monde. Le film de Chad Stahelski débute par Laurence Fishburne en train de réciter la bible. John Wick est prêt à entamer son calvaire, les poings déjà en sang et le regard plus déterminé que jamais. Terminé les raccourcis scénaristiques, cette fois-ci, on fonce tout droit, tête baissée.

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John Wick 4. Donnie Yen. Tous droits réservés : Lionsgate/Thunder Road Pictures.

Streets of Rage

Comme les précédents volets mais de manière plus prononcée, proche de la dynamique des deux films The Raid, John Wick 4 fonctionne comme un jeu vidéo, avec des niveaux, des boss à tuer et une épreuve finale. Même les décors évoquent en quelque sorte ceux des grands jeux de baston comme Street Fighter II (le Sacré Cœur à Paris ou la Tour Eiffel, font de glorieux et magnifiques fonds pour les échanges ou les affrontements). Au centre de l’histoire, John Wick saute à pied joints dans l’action, après une courte introduction qui doit contenir 70% des dialogues de l’ensemble. Les bases ne mettent pas longtemps à se construire pour donner suffisamment de substance à l’histoire et c’est parti pour ne plus jamais s’arrêter.

Montée en puissance

En pleine forme, Keanu Reeves se jette à corps perdu dans cette longue baston presque ininterrompue, à l’intensité croissante. Certes, parfois, John Wick 4 frôle l’indigestion. Les affrontements, quand Wick se fritte avec 50 gars sur-armés, équipés d’armure ou de costards tisés dans du kevlar, sont un poil redondants, provoquant presque une sorte d’hypnose mais contrairement aux deux films précédents, le réalisateur Chad Stahelski sait s’arrêter ou redynamiser les échanges sanglants au bon moment. Ainsi, ici, tout passe mieux. Plus fluide dans ses combats, plus inspiré aussi, John Wick 4 parvient presque miraculeusement à trouver un équilibre qui faisait défaut aux films précédents (à l’exception du premier). Ce quatrième volet possédant une audace et une virtuosité pour le coup inégalées dans la franchise.

Fight Club

Construit en trois chapitres distincts (Osaka, Berlin et Paris), John Wick 4 fait montre du talent certain de Chad Stahelski quand il s’agit de repousser les limites de l’action au cinéma. Bien sûr largement inspiré par les chefs-d’œuvre asiatiques du genre, fort de la présence d’acteurs physiquement très crédibles (Reeves bien sûr mais aussi Donnie Yen et Scott Adkins, pour ne citer qu’eux), le cinéaste étonne véritablement. À plus forte raison quand il s’agit d’attaquer très fort tout de suite, avec un premier chapitre japonnais déjà puissant, pour ensuite monter encore plus haut. John Wick 4 contenant, dans sa troisième partie, une séquence également très marquée par les jeux vidéos, absolument dingue, et pour le coup presque totalement inédite au cinéma.

L’audace paye vraiment ici, quand toute notion de limite semble ignorée. Y compris quand il s’agit de faire survivre le héros à toutes sortes de chutes, coups et autres chocs avec des bagnoles sur le rond-point de l’Arc de Triomphe à Paris. Mais là encore, si John Wick frise à plusieurs reprises le ridicule (Keanu fait une chute de 10 mètres, tombe sur une camionnette et se relève), il l’évite toujours de justesse, justifiant son outrance certes un peu facilement (le costard en kevlar rend possible beaucoup de choses) mais de manière crédible tant ce film joyeusement borderline appelle une réelle outrance. Une outrance motivée par une générosité constante qui excuse mine de rien pas mal de choses.

French Connection

Fort, très fort, John Wick 4 fait feu de tout bois et assaisonne comme jamais la recette à la base de la saga. Les potards poussés au maximum, en permanence dans le rouge, dans l’action, la violence, l’absurde parfois, et l’humour, John Wick 4 n’a peur de rien et là est bien sa qualité principale.

Comme souligné plus haut parfait dans un rôle sur-mesure, Keanu Reeves peut donc compter ici sur des seconds rôles aux petits oignons. Donnie Yen, incroyable une nouvelle fois, Scott Adkins, jubilatoire car totalement en roue libre, Bill Skarsgård, machiavélique et plus complexe qu’il n’y paraît, ou encore le solide Shamier Anderson, le toujours magnifique Clancy Brown, en plus des side-kicks historiques (Ian McShane et le regretté Lance Reddick, ici peu présent néanmoins), sans oublier Laurence Fishburne permettant tous ensemble à John Wick 4 de faire une sacrée différence avec la concurrence mais aussi avec les précédents Wick. Un film parcouru de menus défauts et de clichés (quand il est en France, Wick tabasse quand même beaucoup de mecs avec des bérets), qui sont néanmoins vite oubliés car noyés dans une orgie jubilatoire d’action décomplexée.

En Bref…

Au final certes un peu épuisant, John Wick 4 s’impose comme un must absolu dans sa catégorie. Virtuose, exploitant étonnamment sa durée à première vue excessive, percutant, bourrin mais précis dans son approche de l’action, parfois drôle, superbement ambitieux et jusqu’au-boutiste, ce quatrième volet est donc aussi le meilleur de la saga.

@ Gilles Rolland

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John Wick 4. Keanu Reeves. Tous droits réservés : Lionsgate/Thunder Road Pictures.
Par Gilles Rolland le 23 mars 2023

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