[Critique] LA PROIE D’UNE OMBRE

CRITIQUES | 22 octobre 2021 | Aucun commentaire
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Titre original : The Night House

Rating: ★★★½☆

Origine : États-Unis

Réalisateur : David Bruckner

Distribution : Rebecca Hall, Sarah Goldberg, Stacy Martin, Evan Jonigkeit, Vondie Curtis-Hall, Samantha Buck…

Genre : Fantastique/Épouvante

Durée : 1h50

Date de sortie : 15 septembre 2021

Le Pitch :

Beth vient de perdre son mari. Désormais seule dans la maison que ce dernier lui a construite, elle commence par avoir d’étranges visions et à ressentir une présence. C’est alors que Beth découvre que son mari n’était peut-être pas celui qu’il prétendait être…

La Critique de La Proie d’une ombre :

Artisan solide ayant offert à Netflix l’un de ses meilleurs films avec Le Rituel, David Bruckner revient à la charge, au cinéma cette fois, avec La Proie d’une ombre. Un film au postulat a priori classique et prévisible qui, heureusement, réserve des surprises pour au final imposer le talent d’un cinéaste décidément à suivre…

Fantôme vous avez dit fantôme ?

Ce n’est pas la première fois que Rebecca Hall est confrontée à des phénomènes paranormaux. En 2011 déjà, elle se débattait face à des spectres dans l’excellent mais malheureusement un peu passé inaperçu La Maison des ombres. Un film auquel La Proie d’une ombre renvoie étrangement. Et pas seulement car on retrouve le même mot dans les deux titres français… Ici comme dans La Maison des ombres, le fantastique fait son entrée dans la vie de l’héroïne d’une manière somme toute funeste. Pas de grands effets ou de jump scares à la Conjuring 3 mais une lente et inexorable plongée dans l’inexplicable, nourrie par le chagrin et les ressentiments.

Quand Beth, le personnage que Rebecca Hall interprète dans La Proie d’une ombre, commence à voir son quotidien se fissurer, son existence vient de voler en éclats. Seule dans une grande maison au bord de l’eau, à l’orée des bois, elle tente de faire face mais ne tarde pas à perdre pied. Comme avec Le Rituel, qui mettait aussi en avant un personnage touché par la mort, David Bruckner continue d’explorer des thématiques sombres mais évite de tomber dans la redite.

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L’amour après la mort

En dissertant sur le mariage, la confiance et le deuil, Bruckner parvient à organiser la montée d’une tension très efficace sans jamais céder à la facilité. Son film prend donc son temps, quitte parfois à ressembler à d’autres références du genre. Mais à la manière d’œuvres faussement balisées comme L’Enfant du Diable, La Proie d’une ombre trouve son propre chemin grâce à un scénario plus malin qu’il n’en a l’air. On apprécie la grande délicatesse de la mise en scène, qui souligne les inflexions d’une histoire sombre et maline, ainsi que le jeu, à nouveau exceptionnel d’une Rebecca Hall parfaitement en place. Le problème, car malheureusement il y en a un tout petit, c’est qu’à force de trop chercher à ne pas sombrer dans le sensationnalisme, La Proie d’une ombre ne fait qu’effleurer son sujet. Difficile de rentrer dans les détails sans spoiler mais disons que si le dénouement s’avère convainquant, l’histoire aurait mérité un développement plus franc et plus frontal.

Néanmoins, en l’état, ce film vaut le détour. Nuancé et empreint de poésie, il dénote dans le paysage horrifique actuel grâce à sa maturité. Fin du fin : s’il n’est pas non plus hyper terrifiant, il parvient néanmoins à instaurer tout du long une peur sourde qui malgré tout, ne prend jamais le pas sur l’émotion.

En Bref…

Après son excellent Le Rituel sur Netflix, David Bruckner propose avec La Proie d’une ombre un joli film d’épouvante nuancé et adulte. Une belle proposition de cinéma, soignée et remarquablement interprétée, certes un peu trop abstraite mais néanmoins méritante.

@ Gilles Rolland

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Crédits photos : Walt Disney Studios Motion Pictures
Par Gilles Rolland le 22 octobre 2021

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