[Critique] LES CHRONIQUES DE NOËL
Titre original : The Christmas Chronicles
Rating:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Clay Kaytis
Distribution : Kurt Russell, Judah Lewis, Darby Camp, Kimberly Williams-Paisley, Martin Roach, Lamorne Morris, Oliver Hudson, Steven Van Zandt…
Genre : Comédie/Fantastique
Date de sortie : 22 novembre 2018 (Netflix)
Le Pitch :
Kate et son grand frère Teddy parviennent à filmer le Père Noël le soir du réveillon mais déclenchent sans le vouloir une série d’incidents qui vont les mener à vivre une incroyable aventure. L’enjeu ? Sauver Noël ! Rien de moins…
La Critique de Les Chroniques de Noël :
Noël est arrivé en avance cette année sur Netflix avec toute une ribambelle (si on utilise pas ce mot à Noël, alors quand ?) de films bien sirupeux et parfois même un peu indigestes, mais aussi des classiques du genre et des nouveautés. Mais l’événement estampillé Noël 2018 fut bien sûr la sortie des Chroniques de Noël, avec Kurt Russell ! Snake Plissken en Santa Claus ? Une évidence !
Rock around the tree
Netflix s’est bien gardé de nous vendre Les Chroniques de Noël avec une accroche du genre « Par le type qui a réalisé Angry Birds – le film ». Non, à la place, c’est la présence au générique de Chris Columbus, l’homme derrière les deux premiers Harry Potter, mais aussi Mrs. Doubtfire et Maman, j’ai raté l’avion, qui est largement soulignée. Columbus qui a donc produit le long-métrage, lui conférant une légitimité immédiate qui fait oublier les craintes inhérentes à la présence derrière la caméra du réalisateur d’Angry Birds donc. Et pourtant ! Le mec d’Angry Birds, un certain Clay Kaytis, s’en sort avec les honneurs. Mais il faut dire qu’il avait bien révisé puisque son conte de Noël contient diverses influences aussi nobles que reconnaissables, avec un peu de Harry Potter (pour la partie au Pôle Nord), une soupçon de Maman, j’ai raté l’avion (avec les deux gamins débrouillards), mais aussi une pincée du Roman d’Elvis, le biopic sur le King Presley réalisé en 1979, par John Carpenter, avec Kurt Russell dans le rôle titre. Parce qu’il suffit de voir Russell débouler dans son superbe costume rouge, déclamant une réplique directement issue de la grammaire « elvisienne » (« for one night only ») pour s’en convaincre. Le fait que le même Russell nous livre, en compagnie de Steven Van Zandt du E. Street Band de Springsteen (mais aussi Silvio Dante dans Les Soprano), un superbe numéro rock and roll rappelant le mythique Rock du bagne, enfonce joyeusement le clou. Russell dont la prestation rock s’avère donc aussi jubilatoire qu’espérée, lui qui prend un plaisir d’emblée communicatif, faisant bénéficier à l’intégralité du show de son charisme incroyable (la barbe à la The Thing y est pour beaucoup), inscrivant la performance parmi les meilleures de la catégorie.
Santa Claus is coming to town !
Et le scénario alors ? Rien de révolutionnaire mais ce n’est pas grave tant l’histoire est ici respectueuse des codes séculaires du genre, tout en proposant une suite très rythmée de péripéties savoureuses et, cerise sur la bûche, souvent très drôles. Visuellement un peu plus limité quand il s’appuie trop sur des effets numériques un peu brouillons, Les Chroniques de Noël se rattrape par contre largement quand il est question d’y aller franchement, ne s’imposant pas vraiment de limite pour incarner à sa façon l’esprit des véritables bons films de Noël.
Et si Kurt Russell remporte la palme, formidable de bout en bout, les deux gamins, Judah Lewis et Darby Camp sont aussi admirables. Mention à cette dernière d’ailleurs, dont le jeu, plus vrai que nature, contribue au merveilleux que le métrage parvient à incarner sans faillir (on remarquera aussi la présence de Kimberly Williams-Paisley, une des stars des films de Noël outre-Atlantique, découverte en 1991 dans Le Père de la Mariée).
Esprit de Noël
Les Chroniques de Noël propose donc un spectacle enlevé et galvanisant, avec une ambiance suffisamment vintage pour évoquer les grandes heures du cinéma américain familial. Le tout sans une once de cynisme. Même quand vient le moment de nous livrer l’incontournable morale de Noël. Quelque chose que le film de Clay Kaytis réussit également, n’hésitant pas à assombrir un peu le propos sans pour autant tomber dans l’excès (ou la guimauve c’est pareil). La preuve qu’ici, tout s’imbrique à merveille, dans les rires, le fantastique et quelques larmes. Un vrai bon film de Noël donc !
En Bref…
Généreux, trépidant, drôle et émouvant, porté par un Kurt Russell formidable, Les Chroniques de Noël s’inscrit dans la grande tradition du genre. À ranger sur la même étagère que Miracle sur la 34ème rue, Maman, j’ai raté l’avion, Elfe et tous les autres classiques. Du cinéma familial comme on l’aime à consommer sans modération en attendant Santa Claus.
@ Gilles Rolland