[Critique] LES MARCHES DU POUVOIR
Titre original : The Ides of March
Rating:
Origine : États-Unis
Réalisateur : George Clooney
Distribution : Ryan Gosling, Evan Rachel Wood, Philip Seymour Hoffman, Paul Giamatti, George Clooney, Marisa Tomei, Max, Minghella, Jeffrey Wright…
Genre : Drame politique
Date de sortie : 26 octobre 2011
Le Pitch :
Le Gouverneur Démocrate Morris se lance dans la conquête de la Maison-Blanche. Dans l’ombre, ses conseillers se battent pour gagner des suffrages. L’un d’eux, le jeune mais expérimenté Stephen Meyers va voir ses certitudes et ses croyances mises à mal par l’impitoyable machine politique…
La Critique :
George Clooney affirme avec son dernier film en tant que réalisateur sa passion pour la politique. Ce n’est un secret pour personne, Clooney est un acteur engagé. L’un de ceux qui n’hésitent pas à prendre partie quand les circonstances l’exigent et que nombres d’américains verraient bien briguer un de ces quatre l’investiture suprême. Lui, pour le moment, se contente d’analyser les choses et de les traduire via son œuvre.
Si le cinéaste aime s’amuser, comme en témoigne son Jeux de Dupes (passé inaperçu), il n’est jamais aussi pertinent et juste que quand il aborde de front des sujets forts, en lien direct avec son histoire (Good Night and Good Luck) ou avec celle de son pays (Les Marches du Pouvoir donc).
Ici, Clooney est particulièrement en forme. Il livre un film, qui, s’il reste classique dans sa forme, réserve une écriture maligne et un déroulement pour le moins surprenant. On commence ainsi par une exposition qui laisse présager une nouvelle version de l’utopisme d’un candidat à la présidence idéal. Un candidat anti-guerre, qui milite pour l’écologie et qui est apparait comme la solution à tous les problèmes de l’Amérique (et du Monde tant qu’on y est). Un portrait policé qui s’écaille au fil d’une intrigue bien plus sombre que le pitch initial ne pouvait le laisser présager.
Sans trop dévoiler d’éléments, il est important d’insister sur le caractère impitoyable du film. Clooney décortique les mécanismes de la politique américaine et souligne le côté destructeur de celle-ci. Le premier à en faire les frais est le personnage de Ryan Gosling, symbole de la pureté qui consiste à croire en un objectif unanimement reconnu comme utopique ainsi que celui d’Evan Rachel Wood, objet de la tentation malgré elle, qui sont tous les deux des brebis inconscientes de leur statut, lâchées parmi les loups. Des rôles incarnés avec force par deux acteurs au meilleur de leur forme. C’est d’ailleurs le cas de l’intégralité d’un casting une nouvelle fois impressionnant, qui contribue à donner du corps à cette histoire passionnante et cruelle.
Clooney prend de la bouteille. En plus de devenir un réalisateur de plus en plus intéressant, il prouve ici que son propos est non seulement étudié mais aussi subversif. Elle est décidément bien loin l’époque des Tomates Tueuses…
@ Gilles Rolland
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