[Critique] L’EXPÉRIENCE INTERDITE – FLATLINERS
Titre original : Flatliners
Rating:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Niels Arden Oplev
Distribution : Ellen Page, Diego Luna, Nina Dobrev, James Norton, Kiersey Clemons, Kiefer Sutherland, Beau Mirchoff…
Genre : Fantastique/Thriller/Remake
Date de sortie : 22 novembre 2017
Le Pitch :
Afin de savoir si il existe une vie après la mort, des étudiants en médecine décident de se mettre eux-même en arrêt cardiaque. Une expérience concluante dans un premier temps qui implique néanmoins d’effrayants effets secondaires…
La Critique de L’Expérience Interdite – Flatliners :
Gentiment culte depuis sa sortie en 1991, L’Expérience Interdite, de Joel Schumacher, avec notamment Julia Roberts, Kevin Bacon et Kiefer Sutherland, a ainsi droit à son remake. Réalisé par Niels Arden Oplev, à qui on doit la première adaptation du best-seller Millenium, avec Noomi Rapace, ce film reprend plus ou moins la trame de base de son modèle, mais tient aussi à s’en démarquer. Pour le pire et pour le meilleur. Enfin, surtout pour le pire en fait…
Remake mort-vivant
Le postulat n’a pas changé : des étudiants en médecine décident de défier la mort pour découvrir si la fameuse lumière blanche existe vraiment. Le tout sous l’impulsion d’une jeune fille encore hantée par un accident qui a non seulement motivé sa vocation mais qui a aussi entraîné de multiples questions auxquelles elle espère bien trouver les réponses en arrêtant son cœur pour passer une tête de l’autre côté. Alors que l’original était porté par une escouade d’acteurs prestigieux, ce remake tente lui aussi de mettre en avant des têtes d’affiche recommandables, mais échoue malheureusement à leur donner de quoi offrir des performances mémorables. Ellen Page a ainsi beau être super douée, ici, elle est plus ou moins transparente, son rôle se résumant à une somme un poil embarrassante de clichés. Idem pour les autres, à commencer par Diego Luna ou encore James Norton, un transfuge de la série anglaise Happy Valley, qui aurait pu trouver mieux que son personnage de beau gosse vu mille fois ailleurs et souvent en mieux. Et ce n’est pas la présence là aussi un peu fantomatique et ô combien anecdotique de Kiefer Sutherland, qui est censé faire le lien avec le premier film (bien que le rôle soit différent), qui arrange les choses. Mais là n’est pas le plus grave…
Histoire de fantômes yankees
Car si les choses commencent plutôt bien, et annoncent un remake certes feignant mais potentiellement divertissant, on découvre rapidement que L’Expérience Interdite – Flatliners a décidé de s’affranchir de son modèle en laissant de côté toutes les passionnantes questions métaphysiques sur la vie après la mort, histoire d’orchestrer une banale succession de jump scares bidons à base de fantômes revanchards qui n’ont pas grand chose à voir avec la choucroute. Il est ainsi assez hallucinant et bien sûr très décevant de voir à quel point ce remake oublie toutes les bonnes idées de son prédécesseur pour devenir au fil des minutes un ordinaire film d’épouvante moderne, avec tout ce que le mot « moderne » implique justement. Aucune originalité, une mise en scène très plan-plan, bien sûr indigne du réalisateur en poste, et des rebondissements téléphonés qui ne font qu’annoncer un dénouement moralisateur bien naze qui trahit le manque d’implication de toutes les forces en présence.
Réanimation
On en vient donc à regretter que le scénario ne se soit pas contenté d’offrir un lifting au métrage de Joel Schumacher car lui au moins, arrivait à se démarquer par un désir de véritablement exploiter son postulat. Lifting qui aurait quoi qu’il en soit été totalement inutile mais qui aurait empêché cette enfilade fadasse de lieux communs. Fatalement, à l’arrivée, cette nouvelle expérience interdite se vautre tellement de fois et s’avère tellement brouillonne, avec des approximations et autres raccourcis parfois très bêtes, qu’il est difficile de lui accorder du crédit. En même temps, tout ceci était plutôt prévisible.
En Bref…
Un remake bancal, poussif et torché à la va-vite, qui se paye en plus le luxe de saborder toutes les bonnes idées de son modèle pour devenir lentement mais sûrement un film d’épouvante des plus ternes, aussi effrayant qu’un mauvais épisode de Chair de Poule. Dommage car au fond, les acteurs sont bons et méritaient assurément autre chose que ce long-métrage inutile qui passe le plus clair de son temps à se prendre les pieds dans le tapis jusqu’au moment où il se prend carrément le mur.
@ Gilles Rolland
Crédits photos : Sony Pictures Releasing France