[Critique] L’HOMME QU’ON AIMAIT TROP

CRITIQUES | 2 août 2014 | Aucun commentaire

Rating: ★★★½☆

Origine : France
Réalisateur : André Téchiné
Distribution : Guillaume Canet, Catherine Deneuve, Adèle Haenel, Jean Corso, Judith Chemla …
Genre : Drame/Histoire vraie/Adaptation
Date de sortie : 16 juillet 2014

Le Pitch :
1976. Agnès Le Roux qui vient de rompre avec son mari, rentre d’Afrique, afin de s’installer en France sur la Côte d’Azur où sa mère Renée Le Roux possède un casino. Agnès va alors tomber amoureuse de Maurice Agnelet, l’avocat de sa mère. Elle va faire tous les sacrifices pour lui, jusqu’à trahir sa propre mère. Mais Maurice n’est pas l’homme d’une seule femme, et Agnès finira par sombrer dans la tristesse et le désespoir… Histoire vraie…

La Critique :
Pour ceux qui auraient des doutes quant à la qualité du cinéma français actuel, quelques films bien pensés pointent le bout de leur nez de temps à autre pour nous offrir quelque chose de consistant.
D’un point de vue tout à fait subjectif, on peut dire qu’il est tout de même assez agaçant de voir toujours le même genre de comédies (Made In France) pulluler sur nos écrans, et qui au final se ressemblent toutes. Ceci dit, on peut également observer cette tendance ailleurs que dans le cinéma français.

L’Homme qu’on aimait trop est un film tout à fait intéressant et bien mené, qui sans être parfait parvient à se démarquer. La qualité de la mise en scène et le scénario plutôt solides, nous permettent de lui pardonner les quelques longueurs qui l’accompagnent, et qui deviennent finalement tolérables. L’interprétation générale est impeccable, à commencer par Adèle Haenel franchement talentueuse et totalement imprégnée du rôle d’Agnès Le roux. Elle se démarque et impose un jeu captivant. Guillaume Canet dans la peau de Maurice Agnelet et Catherine Deneuve (qui travaille pour la septième fois avec le réalisateur) dans celle de Renée Le Roux ne déméritent pas non plus, en livrant des prestations justes et adéquates. Le trio de tête fonctionne donc à merveille et porte une histoire qui est loin d’être gaie.

Cette histoire est réelle et s’est déroulée à la fin des années 70 dans le sud de la France. L’affaire Le Roux est à ce jour encore entourée de secrets. En effet, de nombreux éléments sont encore non élucidés et Agnés Le Roux n’a jamais été retrouvée. Maurice Agnelet a par ailleurs été condamné en avril de cette année à vingt ans de réclusion criminelle, pour le meurtre d’Agnès Le Roux. Il s’est pourvu en cassation. Le dernier André Téchiné évoque donc une douloureuse affaire judiciaire, qui a encore connu des rebondissements récemment. Le sujet est donc extrêmement délicat. Afin de réaliser le long-métrage et d’établir un scénario ainsi qu’un ordre chronologique, le réalisateur s’est entouré du frère de la disparue Agnès, à savoir Jean-Charles Le Roux. Cependant, aucun parti n’est pris dans le film, tous les points de vue sont traités et le bénéfice du doute plane. Le personnage de Maurice Agnelet est tout de même doté d’un caractère un peu manipulateur, narcissique et avide. L’histoire est traitée correctement et globalement en ciblant la complexité des caractères, les personnages sont ainsi suivis de 1976 jusqu’à nos jours.

L’atmosphère du film porte une bonne dose de mystère, ce qui colle parfaitement à l’histoire. La mise en scène alterne les moments de clarté aux grands espaces avec des moments plus sombres et intimistes. Les plans sont soignés, et malgré quelques longueurs comme dit plus haut, la sauce prend et on a envie de connaître la suite.

Simple et efficace, mais surtout très bien interprété et mis en scène, L’Homme qu’on aimait trop est un film tout à fait appréciable, et assez prenant.

@ Audrey Cartier

L'homme qu'on aimait tropCrédits photos : Mars Distribution

 

Par Audrey Cartier le 2 août 2014

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