[Critique] MOONFALL
Titre original : Moonfall
Rating:
Origines : États-Unis/Chine/Royaume-Uni
Réalisateur : Roland Emmerich
Distribution : Patrick Wilson, Halle Berry, John Bradley-West, Donald Sutherland, Michael Peñan Charlie Plummer…
Genre : Science-Fiction
Durée : 2h10
Date de sortie : 9 février 2022
Le Pitch :
Un scientifique amateur découvre que la lune a subitement changé d’orbite. De quoi mettre la NASA sur les dents. De son côté, un astronaute tombé en disgrâce une décennie plus tôt tente de sauver son fils de la prison. D’un coup d’un seul, tout le monde apprend que la lune est en train de tomber sur la Terre. La tuile…
La Critique de Moonfall :
Independence Day, Godzilla, Le Jour d’après, 2012, Independence Day : Resurgence… Roland Emmerich a enquillé les films catastrophes. Personne ne lui arrive à la cheville quand il s’agit de mettre la Terre sur la sellette au cours d’apocalypses minutieusement programmées mais heureusement évitables grâce à la bravoure d’une poignée d’Américains triomphants.
Roland Emmerich, pourtant, est allemand. Son cinéma, plus patriotique que patriotique, a peu à peu, pris la forme d’une déclaration d’amour à la bannière étoilée. À côté, de lui, Michael Bay passerait presque pour un immonde communiste. Bref ce n’est pas vraiment le sujet. Car aujourd’hui, après avoir organisé l’arrivée d’aliens belliqueux, ramené le monde à l’ère glaciaire et donner du corps à la prédiction des Mayas, Roland Emmerich a décidé de faire tomber la Lune sur la Terre. Et si vous pensiez avoir tout vu jusqu’à maintenant, vous pouvez nous croire sur parole : ce n’est pas le cas !
Viser la Lune, ça me fait pas peur (enfin un peu quand même)
Pour faire simple et sans spoiler quoi que ce soit, la Lune se casse la gueule et deux héros de la NASA, affublés d’un geek surdoué vont essayer de la remettre à sa place. Ne cherchez pas plus loin : nous ne sommes qu’en février, mais nous tenons déjà le film le plus con de 2022. Non parce que si vous croyez que seul le pitch de Moonfall est complètement crétin, rassurez-vous, le film l’est encore plus. Car c’est une chose de faire tomber la Lune mais encore faut-il trouver une bonne raison. Ayant co-signé le scénario avec deux autres types probablement shootés au gaz carbonique, Emmerich a imaginé un truc parfaitement débile, histoire d’avoir les coudées franches pour faire absolument n’importe quoi. Le pire, c’est qu’au fond, ça marche.
Théorie du con… … … plot
Parce qu’au fond, Moonfall se prend suffisamment au sérieux pour paraître ridicule en permanence. Ainsi, paradoxalement, il s’impose comme un truc totalement foutraque, mais jusqu’au-boutiste et très bourrin. Alors oui ça marche car ici, tous les potards sont dans le rouge et personne ne semble se soucier de l’absurdité de tout ce bordel.
Tour à tour spectaculaire, parfois scandaleusement sabordé par des fonds verts et des incrustations numériques dégueulasses, porté par des comédiens en roue libre qui cochent toutes les cases et ressemblent à des photocopies des autres personnages des précédents films d’Emmerich, Moonfall ne fait rien comme il le devrait. Reposant sur des idées déjà pas bien glorieuses, tournant le dos à la logique, y compris la sienne, le film avance bille en tête pour devenir une sorte de 2001, l’Odyssée de l’espace totalement foiré, porteur d’un message ô combien creux, à grand renfort de séquences tellement à la ramasse qu’elles en deviennent profondément risibles. Du coup, on ne va pas se mentir, c’est plutôt distrayant.
En Bref…
Visuellement très inégal, brouillon sur à peu près tous les plans, débile comme ce n’est pas permis mais parfaitement jusqu’au-boutiste, Moonfall est sans contexte le film le plus con de Roland Emmerich. Dans la lignée de ses précédents essais du genre, il va plus loin, plus vite et plus fort et envoie valser la logique, le bon sens, le bon goût et tout ce qui fait qu’un film se tient à peu près debout. La stratégie d’Emmerich a de quoi surprendre mais grâce à elle, Moonfall, s’il s’agit bel et bien d’un navet, reste curieusement très divertissant.
@ Gilles Rolland