[Critique] NINJA 2 : SHADOW OF A TEAR

CRITIQUES | 4 mars 2014 | Aucun commentaire
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Titre original : Ninja : Shadow of a Tear

Rating: ★★★☆☆
Origine : États-Unis
Réalisateur : Isaac Florentine
Distribution : Scott Adkins, Kane Kosugi, Mika Hijii, Shun Sugata, Mukesh Bhatt…
Genre : Action/Arts-Martiaux/Suite/Saga
Date de sortie : 19 février 2014 (DTV)

Le Pitch :
Casey Bowman, un expert en arts-martiaux, ninja de son état, voit sa vie s’écrouler le jour où sa fiancée est sauvagement assassinée par les sbires d’un puissant baron de la drogue. Caché dans la jungle birmane, ce dernier devient la cible prioritaire de Bowman qui part en chasse, contre l’avis de ses proches. Sa vengeance sera sans pitié…

La Critique :
Alors que les stars légendaires de l’action des années 80 et 90 refusent de raccrocher, la relève, la vraie, se fait attendre. Qui aujourd’hui peut prétendre au titre ? Qui peut se mesurer à la puissance et à la savante ironie sauvage d’un Schwarzenegger par exemple ? Qui peut rivaliser avec un Stallone ? Inutile d’aller chercher du côté du body-building, qui a vu émerger le chêne autrichien. Certains ont essayé mais se sont vite cassés les dents. Des mecs comme Arnold, il en nait un tous les siècles et encore. Et on peut carrément élargir la recherche au niveau du sport. Pareil. Ce ne sont pas les tentatives qui manquent, mais le charisme… et le talent.
Arnold justement, ne lâche rien et semble déterminé à se payer un retour fracassant, quitte à s’y reprendre à deux fois pour convaincre le plus grand nombre qu’il en a encore sous le pied, et Stallone truste le haut du pavé et se paye le luxe d’emmener dans son sillage les laissés pour compte des glorieuses années où n’importe quel mec vaguement barraqué sachant donner un coup de poing, pouvait espérer gagner sa vie correctement dans le business.
Mais là aussi, les choses se sont compliquées au crépuscule des années 90. Alors que Van Damme continue de garder la tête hors de l’eau, non sans mal, en tournant à la volée des films parfois sympathiques, parfois carrément anecdotiques pour ne pas dire indigents, Steven Seagal campe en Europe de l’Est où il montre sa tronche burinée dans des navets de compétition internationale. Dolph Lundgren quant à lui, ne bénéficie pas de l’exposition suffisante. Et bien c’est tout.

Aujourd’hui, donc, il y a Jason Statham. Formé chez Guy Ritchie, il est vite devenu une star de l’action avec la saga des Transporteurs et toute une flopée de films inscrits dans la lignée de l’âge d’or du genre. Barraqué, sec, charismatique, il remplit toutes les cases et peut sans problème porter un film sur ses larges épaules.
Mais il y a aussi Scott Adkins. Lui est moins connu mais à l’écran, il impose une vraie présence et un savoir-faire mortellement badass. Plus discret car cantonné à des premiers rôles dans de petites productions ou à des seconds rôles dans des grosses (Expendables 2), Adkins peut néanmoins compter sur le soutien du réalisateur Isaac Florentine. Révélé au grand jour par les furieux Un Seul Deviendra Invincible 2 et 3, réalisés justement par Florentine, Adkins a aussi tourné Ninja sous la direction du cinéaste féru d’arts-martiaux. Aujourd’hui déboule direct en vidéo, Ninja 2.
Pas besoin de tourner autour du pot pour parler de cette suite, car elle est à l’image de son réalisateur et de son acteur vedette : efficace. Sans fioritures, le film repose sur une intrigue basique de vengeance et voit un mec se bâfrer tout seul tout un cartel d’immondes trafiquants. Un ninja de surcroit. Punaise, on avait carrément pas vu ça depuis American Ninja, en 1985 avec Michael Dudikoff ! C’est presque du pareil au même. Sur le fond en tout cas, car dans la forme, Ninja 2, comme son prédécesseur et comme les Un Seul Deviendra Invincible, se démarque carrément.

À l’heure actuelle, personne ou presque aux États-Unis ne peut se targuer de comprendre avec autant d’acuité les arts-martiaux au cinéma que ce bon vieux Isaac Florentine. Quand les studios l’auront enfin pigé, ils pourront peut-être lui offrir les moyens de ses ambitions, car le gars sait de quoi il parle. Lui-même pratiquant, il ne s’embarrasse pas de l’histoire et se concentre sur les cadrages, sur le montage, et sur les mouvements de sa caméra qui est toujours au bon endroit pour capter la puissance et la sauvagerie des affrontements. On le savait déjà, mais ça fait toujours du bien de le voir à l’œuvre.
Même chose pour Adkins, qui non content de maîtriser sur le bout des doigts plusieurs disciplines martiales, arrive à incarner avec toute la simplicité farouche, le mythe du mec qu’il ne faut vraiment pas faire chier. Brutal, violent, inspiré dans ses mouvements et tout bonnement génial quand il s’agit de lever la canne ou de balancer un bon coup de poing, Adkins est l’homme de la situation. Excellent au point de soulever une question : quel est le dernier occidental qui nous ait autant impressionné au cinéma dans les arts-martiaux ? Van Damme peut-être, même si le style est différent. En plus d’être aérien, Adkins est bourrin et beaucoup plus varié que le belge dans ses combats. Là encore certainement sous l’influence d’Isaac Florentine qui sait de quoi il parle donc et qui comprend les attentes du public.

Au final, Ninja 2 raconte une histoire banale et envoie du lourd. Jusqu’au bout on suit avec plaisir les déambulations guerrières de ce ninja old school. Ce n’est peut-être qu’un détail pour vous, mais pour les amateurs de bon films de baston, ça veut dire beaucoup…

@ Gilles Rolland

Ninja-2-scott-adkinsCrédits photos : Metropolitan FilmExport

Par Gilles Rolland le 4 mars 2014

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