[Critique] PRISONERS OF THE GHOSTLAND
Titre original : Prisoners of the Ghostland
Rating: 
Origines : Japon/États-Unis
Réalisateur : Sion Sono
Distribution : Nicolas Cage, Sofia Boutella, Bill Moseley…
Genre : Thriller
Durée : 1h43
Date de sortie : 30 décembre 2012 (OCS)/23 février 2022 (DTV)
Le Pitch :
Un criminel se voit offrir une seconde chance quand un riche individu lui demande de pénétrer dans le Ghostland, un univers surnaturel, afin de sauver sa fille…
La Critique de Prisoners of the Ghostland :
Réalisateur extrêmement prolifique, qui tourne comme d’autres vont acheter le pain tous les matins à la boulangerie, Sion Sono s’est imposé grâce à une poignée de longs-métrages tour à tour extrêmes et délirants. Au point d’ailleurs qu’aujourd’hui, il semble impossible de classer son cinéma dans une catégorie bien précise. Le voir s’associer à Nicolas Cage, le plus imprévisible des acteurs américains, avait ainsi quelque chose de terriblement alléchant. Pourtant, à l’arrivée, Prisoners of the Ghostland sonne comme un rendez-vous manqué. Pire, c’est probablement l’un des plus mauvais films de la filmographie de Nicolas Cage…
Lost in translation
Prisoners of the Ghostland ne tarde pas à sentir le moisi. On découvre Nicolas Cage, certes comme toujours investi, dans une séance introductive à la ramasse, où l’excès est à l’ordre du jour. Par la suite, tel Snake Plissken en son temps, Nic Cage se voit affublé d’une combinaison en cuir bourrée d’explosifs, qui est censée assurer à son employeur qu’il va mener sa mission à bien. Encore plus tard, Nic finit par littéralement s’exploser une couille, les personnages secondaires agissent en dépit du bon sens et tout ce qui semble intéresser Sion Sono s’avère sans cesse plus décevant. Le réalisateur ayant mis le paquet sur la mise en image sans jamais sembler se soucier d’assurer à son récit un déroulé un minimum fluide ou compréhensif, pour faire de son film autre chose qu’une bizarrerie extrêmement gonflante et ô combien soporifique.
Paupières lourdes
En roue libre, Sion Sono échoue à peu près tout ce qu’il entreprend et n’arrive surtout pas à exploiter le talent brut de décoffrage de son acteur principal. Ce dernier, lâché dans un univers coloré au sein duquel il ne cesse de dénoter, flotte sans but, alors que l’histoire, sans queue ni tête, finit de conférer à l’ensemble des airs de gros navet prétentieux. Alors oui certes, on comprend aisément que Prisoners of the Ghostland entend ne pas respecter les codes classiques de la narration et que bien sûr, en bon cinéaste iconoclaste, Sono Sion s’amuse à sans cesse doucher nos espoirs. Avec son pitch que d’autres auraient pu exploiter pour verser dans l’action ou l’horreur, le cinéaste choisit de faire dans l’onirisme. Le problème, c’est que sa toile est tellement brouillonne et stupide que rien de tout ce qu’il nous montre ne réussit à nous toucher d’une quelconque façon que ce soit.
Prisoners of the movie
Décousu à l’extrême, porté par un acteur privé de la moindre occasion de briller, Prisoners of the Ghostland déçoit terriblement. On peut trouver les différents tableaux de Sion Sono convainquants et louer sa propension à poser les bases d’un univers il est vrai original sur certains points, mais son incapacité manifeste à faire exister ses personnages ou encore à faire progresser son intrigue rend le tout profondément indigeste. Jamais assez débile pour s’avérer distrayant, trop bruyant, écrit à l’arrache et sans cesse plus vain, Prisoners of the Ghotland est donc bel et bien un mauvais film. Tout simplement.
En Bref…
Si sur le papier la rencontre de Sion Sono et Nicolas Cage pouvait augurer quelque chose de complètement fou, Prisoners of the Ghostland est juste un film insupportable de bêtise, prétentieux, décousu et jamais intéressant. Reste les très rares envolées de Nicolas Cage, ici inexplicablement tenu en laisse.
@ Gilles Rolland
