[CRITIQUE] RENFIELD

CRITIQUES | 1 juin 2023 | Aucun commentaire
Renfield poster

Titre original : Renfield

Rating: ★★★★☆

Origine : États-Unis

Réalisateur : Chris McKay

Distribution : Nicholas Hoult, Nicolas Cage, Awkwafina, Ben Schwartz, Adrian Martinez, Shohreh Aghdashloo…

Genre : Comédie/Horreur

Durée : 1h33

Date de sortie : 31 mai 2023

Le Pitch :

R. M. Renfield sert maintenant le comte Dracula depuis une centaine d’années. Chargé d’apporter à son maître sa pitance, le jeune homme commence néanmoins à entretenir un désir d’émancipation. C’est alors que son chemin croise celui de Rebecca Quincy, la seule policière intègre de son unité. Bien décidé à se défaire des liens qui l’unissent au vampire, Renfield tente alors de se racheter…

La Critique de Renfield :

Il n’y a pas foule dans la salle. En même temps, tout le monde, en tout cas tous ceux qui voulaient le voir, ont déjà vu Renfield. Disponible en téléchargement depuis des semaines, le film part perdant et c’est dommage. C’est dommage car dans Renfield, Nicolas Cage, le seul et l’unique, campe le comte Dracula. Je ne sais pas si vous vous en souvenez, mais la dernière fois que l’acteur a interprété un suceur de sang, c’était en 1989 dans le totalement inclassable Embrasse-moi Vampire, de Robert Bierman. Probablement sa performance la plus délirante. Et quand on regarde sa filmographie, vous savez qu’une telle affirmation est lourde de sens…

Nicolas Cage montre les dents

Si dans Embrasse-moi Vampire Cage jouait un type persuadé d’être en train de se transformer en vampire à la suite d’une morsure imaginaire, dans Renfield, il est bel et bien un vampire. Et pas n’importe lequel car il campe carrément le plus célèbre d’entre-eux, à savoir Dracula. Créé par Bram Stoker dans son célèbre roman épistolaire, Dracula prend donc ici les traits de l’acteur le plus génialement azimuté du cinéma.

Je ne sais pas qui a eu l’idée de proposer le rôle à Nicolas Cage, mais cette personne devrait être récompensée. Car en effet, ici, même si Renfield ne manque pas d’attraits, c’est bel et bien grâce à la performance « bigger than life » de Cage qu’il sort non seulement du lot mais qu’il parvient aussi à marquer les esprits.

Nicolas Cage dans Renfield
Nicolas Cage dans Renfield. Tous droits réservés : Skybound Entertainment.

En roue libre

Présenté dans une brillante introduction en noir et blanc évoquant les grandes heures de la Hammer, looké de manière à directement renvoyer au Dracula de Bela Lugosi, Nicolas Cage fait face à Renfield, ici interprété par le très bon Nicholas Hoult. Ce dernier devenant rapidement le personnage pivot du récit. Saluons d’ailleurs le bel équilibre qui permet aux deux protagonistes de se partager le film sans que l’un ne fasse de l’ombre à l’autre. Les deux Nicolas, ou plutôt Nicolas et Nicholas se livrent à plusieurs joutes verbales savoureuses entre deux massacres en bonne et due forme, au cœur d’une histoire certes assez balisée mais souvent drôle et parfaitement rythmée. Mais revenons sur Nicolas Cage.

En roue libre, pour la bonne cause, affublé d’un maquillage très réussi, le comédien s’amuse et nous avec. Et moi avec en tout cas car le soir où j’ai vu le film, j’ai un peu l’impression d’avoir été le seul à m’être marré aussi fort. La seule scène où il débarque dans l’appartement de Renfield, en feignant de prendre en considération ses états d’âmes démontre du génie de cet acteur qui aujourd’hui, revient par la grande porte après des années de disette, contraint de cachetonner dans de multiples navets pour prendre soin de sa mère et éponger ses nombreuses dettes. Autant vous dire que je considère son Dracula comme l’un des meilleurs, toutes époques confondues.

Sang pour sang vampire

Généreux en hémoglobine (j’aurais préféré du « vrai » faux sang et non cette bouillie de synthèse, mais j’imagine qu’il faut désormais s’y faire), et en clins d’œil à la mythologie de Dracula, Renfield a la bonne idée de prendre pour acquis que le public connaît déjà les règles. Comme quand Dracula se pointe chez Renfield (encore cette fameuse séquence mentionnée plus haut) comme une fleur, invité à entrer par un paillasson sur lequel est inscrit « Welcome » (car les vampires doivent être invités pour renter dans une maison).

Plus malin qu’il en a l’air, le film de Chris McKay (le mec de Lego Batman, ceci explique cela) prend aussi beaucoup de plaisir à ne jamais se prendre au sérieux. Que ce soit dans l’action, quand Renfield, boosté par les pouvoirs de son maître, débite du bad guy à la chaîne en jouant les Bryan Mills (le personnage de Liam Neeson dans Taken) ou quand il s’agit de prendre plusieurs raccourcis pour conclure son histoire très classique mais efficace.

Le truc avec Renfield, c’est qu’une fois qu’on a compris que rien n’était vraiment sérieux, que les bras pouvaient s’arracher simplement pour ensuite servir de projectiles, que Dracula était complètement cinglé et que chaque corps devait contenir 75 litres de sang, on peut vraiment prendre du plaisir. Pur délire bien jusqu’au-boutiste, qui privilégie la gaudriole au sérieux, en basant son intrigue sur les relations toxiques entre patrons et employés, Renfield ne manque pas donc de mordant (uh uh).

En Bref…

Porté par la performance extraordinaire d’un Nicolas Cage encore une fois absolument fantastique, mais aussi par un Nicholas Hoult parfait et une Awkwafina solide, Renfield remplit largement sa part du marché et nous gratifie d’un show superbement rythmé, super sanglant et très drôle.

@ Gilles Rolland

Renfield Hoult et Cage
Renfield. Nicolas Cage et Nicholas Hoult. Tous droits réservés : Skybound Entertainment.
Par Gilles Rolland le 1 juin 2023

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