[Critique] SANS ISSUE

CRITIQUES | 4 mai 2012 | Aucun commentaire

Titre original : The Cold Light of Day

Rating: ★★☆☆☆
Origine : États-Unis
Réalisateur : Mabrouk el Mechri
Distribution : Henry Cavill, Sigourney Weaver, Bruce Willis, Vérónica Echequi, Roschdy Zem, Joseph Mawle, Caroline Goodall, Rafi Gavron, Colm Meaney…
Genre : Thriller/Action
Date de sortie : 2 mai 2012

Le Pitch :
Will débarque à Madrid où sa famille l’attend pour partir en croisière sur le voilier familial. Sur place, l’ambiance est tendue entre le jeune homme et son père qui font de leur mieux pour préserver une bonne ambiance. Pourtant, le pire reste à venir pour Will. Alors qu’il revient d’une petite séance de natation en mer, il retrouve le voilier vidé de ses occupants. Plus tard, il apprendra notamment que son paternel cache un terrible secret…

La Critique :
Quel dommage ! Nous qui avions placé les plus grands espoirs en Mabrouk el Mechri après le très bon JCVD, voici que le réalisateur tombe dans le panneau du rêve américain totalement surfait ! On nous dit bien que Sans Issue (non mais c’est quoi ce vieux titre aux forts relents d’Hollywood Night ?) est un hommage aux grands classiques du genre, mais ça ne prend jamais. Le but était peut-être de livrer une version 2.0 de Frantic, mais Sans Issue fait un gros plouf.

Car le postulat de départ est à peu près le même que celui du chef-d’œuvre de Polanski et voit un américain parachuté dans un pays qu’il ne connait pas. Il perd ses proches, ses repères et doit frayer avec la faune locale. Pour le coup, Will, le personnage incarné par Henry Cavill tombe plutôt bien et se voit secondé par la jolie Vérónica Echequi, sorte de mix inspiré de Natalie Portman et de Elena Anaya. Une actrice qui tourne pour la première fois dans une production américaine et qui se donne sans réserve. Ce qui est loin d’être le cas de Bruce Willis, encore une fois embarqué dans un film mineur, qui semble pour le moins indifférent, entre mâchoire crispée et plissage des yeux. Et Willis, qui est clairement là pour payer ses impôts, n’est pas le seul à être en pilotage automatique. Sigourney Weaver retrouve peu ou proue son rôle du lamentable Identité Secrète et vient chatouiller le Terminator sur son propre terrain. Plus monolithique que jamais, l’ex-Ripley passe la majorité de son temps à buter des espagnols, le regard froid et à débiter des lignes de dialogues plus consternantes les unes que les autres. Pourquoi ? Allez demander aux deux types qui ont écrit le scénario et qui ont trouvé marrant d’empiler les clichés les uns après les autres.

Le verdict est donc sans appel. Après une introduction certes molle mais plutôt correcte, Sans Issue s’enfonce progressivement dans la banalité la plus écrasante. Les maigres espoirs sont vite étouffés. On a déjà vu ça mille fois, parfois en pire et souvent en mieux, les scènes d’action sont maniérées et pas super lisibles, Mabrouk el Mechri adore filmer des trucs dans la pénombre et l’une des scènes les plus spectaculaires voit une bagnole dévaler des escaliers sur le flan. Pour le spectaculaire on repassera et on préfèrera les carambolages de la série allemande Alerte Cobra (oui c’est dur !).

Bien obligé de fustiger le film pour sa réalisation remplie d’effets faciles, pour son découpage frénétique et pour son manque de souffle lors des scènes soit-disant impressionnantes, quand on est devant un scénario si anémique. Difficile de se raccrocher à quoi que ce soit quand le long-métrage tient plus du direct-to-video, avec ses ficelles grosses comme des cordes d’amarrage et ses stars qui cachetonnent plein pot.

On aurait aimé apprécier Sans Issue ! Non sans rire ! Ne serait-ce que pour Mabrouk el Mechri qui plonge dans le grand bain du cinéma ricain. Mais comme Florent Emilio Siri et Kassovitz (avec Otage et, au hasard, Gothika) avant lui, le cinéaste se grille dans les grandes largeurs. Comme ses ainés, il ne livre pas un navet ultime, bien qu’au fond, Sans Issue en soit quand même un petit. Juste un truc impersonnel et dispensable. Le plus grave étant sans doute que Sans Issue ne mène ironiquement nulle part. Le titre français est prophétique. L’intrigue se perd en ramifications pour ne pas raconter grand-chose. Particulièrement dans son dernier quart où vraiment c’est du grand n’importe quoi. Une escalade qui prend fin dans un hosto, alors que Henry Cavill regarde à travers un store, avant qu’une étincelle ne vienne bizarrement balayer son regard. Ultime effet de style ridicule. C’est kitsch et pour le coup, difficile ne pas éprouver un peu de peine pour l’acteur qui, depuis ses débuts, enchaine les relatifs faux-pas. Blood Creek, Les Immortels et maintenant Sans Issue. Espérons que Snyder ait un éclair de génie, lui qui dirige le comédien dans le reboot de Superman. Histoire de sauver Henry Cavill qui ne démérite pas, notamment ici où il se donne sans réserve et nage à contre-courant. C’est important de le souligner.

@ Gilles Rolland

Le public masculin saura reconnaitre en cette jeune actrice l'atout numéro un du film.

Crédit Photos : Summit Entertainment

Par Gilles Rolland le 4 mai 2012

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