[Critique] SAUVER OU PÉRIR

CRITIQUES | 8 décembre 2018 | Aucun commentaire
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Rating: ★★★½☆

Origine : France
Réalisateur : Frédéric Tellier
Distribution : Pierre Niney, Anais Demoustier, Chloé Stefani, Vincent Rottiers, Sami Bouajila, Damien Bonnard, Calypso Buijtenhuijs, Lionel Ruziewicz…
Genre : Drame
Date de sortie : 28 novembre 2018

Le Pitch :
Franck vit avec Cécile dans la caserne de pompier où il est sergent. Son quotidien ? Une vie heureuse avec sa femme, intervenir sur des accidents, sauver des vies… Un jour, Franck et son équipe interviennent dans un bâtiment en feu. Pour sauver ses hommes, Franck se sacrifie, et se retrouve gravement brûlé. Un long combat commence alors contre les cicatrices physiques et psychologiques.

La critique de Sauver ou Périr :

Habitué des histoires policières, Frédéric Tellier a notamment travaillé sur la série Un flic, avant de nous livrer avec L’Affaire SK1, un récit passionnant bien qu’un peu long, de la traque du tueur en série Guy Georges. Avec Sauver ou Périr, Frédéric Tellier laisse de côté l’univers de la criminalité pour s’intéresser à un sujet tout aussi intrigant : le monde des sapeurs-pompiers…

Soldat du feu

Intrigant car assez rare dans le paysage du cinéma français, le thème du soldat du feu est en effet peu exploité par les réalisateurs hexagonaux qui s’intéressent plus souvent aux histoires policières ou aux drames familiaux.
Mais en 2018, Frédéric Tellier change la donne et nous propose Sauver ou Périr, un drame inspiré de faits réels, dans lequel il dirige Pierre Niney qui tient le rôle de Franck, un jeune sergent d’une caserne de pompiers. Dès le début du film, on sent le jeune acteur très investi dans son rôle. Sa carrure en impose, et malgré quelques clichés évidents, les gestes sont là, le vocabulaire et la façon de s’exprimer également. Car oui, la prestation du comédien de 29 ans est à la hauteur de nos attentes, mais les clichés sont eux aussi présents. La camaraderie entre collègues, la proximité avec les patients… Tout y passe !

Périr pour avoir sauvé

Toutefois, on ne peut pas voir que du négatif dans la narration du quotidien d’un pompier. Bien au contraire. Certaines scènes de sauvetage apportent de la profondeur au protagoniste, notamment l’une d’elles, qui plonge le spectateur dans la difficulté à exercer un métier qui confronte souvent au pire. Les séquences plus intimistes servent également à cela ; l’alchimie entre Anais Demoustier et Pierre Niney fait plaisir à voir car elle permet (si nécessaire) de se rendre compte que dans un tel métier, il faut être fort, mais avant tout, il faut être soutenu. Alors certes le rythme est un peu difficile à suivre, on passe très vite de la femme enceinte à la gentille famille avec deux petites jumelles, mais ces séquences familiales font office de passage obligatoire pour préparer le spectateur à une suite, bien moins réjouissante…

Se reconstruire

En effet, la deuxième partie du film commence là où la première vie de son héros se termine : dans un brasier monumental. À ce moment du film, Pierre Niney démontre une nouvelle fois toutes ses qualités d’acteur. Franck le super pompier, l’homme joyeux, l’amoureux, le professionnel, laisse place à Franck la victime, totalement détruite physiquement, mais surtout, psychologiquement. Celui qui a interprété Saint-Laurent, donne ici vie à un personnage tourmenté par son état physique, et par les conséquences de son acte héroïque. Sauver ses hommes, mais périr dans les flammes ; laisser échapper sa vie…
Si Pierre Niney est indiscutable dans son rôle, il ne faut pas en oublier les autres pour autant. Anaïs Demoustier, en jeune épouse aimante, tient bien son personnage, y compris lorsque les choses deviennent tendues et qu’elle doit se montrer fébrile et forte à la fois. On peut aussi saluer la performance de Sami Bouajila, très en retrait bien sûr, mais qui incarne brillamment un médecin d’une humanité sans faille. Vincent Rottiers dans le rôle du pompier solidaire est parfait, car le reste de l’équipe s’efface peu à peu du film, comme la carrière de Franck, mis à part lors de la séquence du retour à la caserne : un peu clichée… Enfin Chloé Stefani, en infirmière sensible et très à l’écoute, apporte un peu de douceur à un film souvent très dur psychologiquement (on pense notamment à la scène du bain), mais qui peine parfois à maintenir le cap tant son développement narratif est lent…

En Bref…
Sauver ou Périr est un film efficace. Malgré quelques longueurs, il reste poignant. À travers ce long-métrage, Frédéric Tellier donne tout ce qu’il a, y compris au niveau de la musique, pour rendre un hommage solide aux soldats du feu. Ces hommes et ces femmes mettent chaque jour en péril leur vie au sens large, pour sauver des inconnus. À travers son interprétation très touchante, Pierre Niney contribue largement à l’édification de cet hommage…

@ Kévin Lefebvre

Crédits photos : Mars Films

Par Kevin Lefebvre le 8 décembre 2018

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