[Critique] SCARY

CRITIQUES | 21 juin 2013 | 1 commentaire

Titre original : Under The Bed

Rating: ★☆☆☆☆
Origine : États-Unis
Réalisateur : Steven C. Miller
Distribution : Jonny Weston, Gattlin Griffith, Peter Holden, Musetta Vander, Kelcie Stranahan, Ivan Djurovic, Bryan Rasmussen, Nikki Griffin…
Genre : Épouvante/Horreur
Date de sortie : 19 juin 2013 (DTV)

Le Pitch :
Deux frères décident d’affronter le monstre tapi sous leur lit, alors que ce dernier les terrorise depuis plusieurs années…

La Critique :
C’est l’histoire que l’on raconte aux gamins pour les faire flipper : un monstre se cache sous votre lit ! Et quand ce n’est pas sous le lit, c’est dans l’armoire, ou dans le dressing. En tout cas, il est là, quelque-part, tapis dans l’ombre, attendant une belle occasion de sortir de son trou pour se faire les dents sur votre brioche. L’histoire d’épouvante la plus vieille du monde…
Un classique que Steven C. Miller, réalisateur de séries Z horrifiques, comme Silent Night, a décidé d’adapter en film, en opposant deux frangins à la créature cachée sous le plumard. Un ado et un gamin, unis par les liens du sang, qui prennent les armes pour mettre la raclé à l’une des plus fameuses incarnations des peurs enfantines. Et quitte à tabler sur du classique bien solide, Miller est aussi allé chercher du côté de Stephen King et a injecté à cette trame bateau, une petite dose de Ça. C’est ainsi qu’on fait la connaissance d’un adolescent, revenu au bercail après deux ans passés loin de chez lui pour se soigner, et dont le traumatisme remonte à sa première confrontation avec le croquemitaine. Steven C. Miller a bien bossé ses classiques. À tel point que son film n’a rien d’original. Un aspect pardonnable quand le show est au rendez-vous, mais puisqu’ici ce n’est pas le cas, on ne se prive pas de souligner la platitude d’un truc bâti sur une intrigue squelettique, peut-être suffisante pour meubler un épisode des Contes de la Crypte, mais surement pas pour un film d’1h30.

Alors on s’ennuie. Dès le début, quand le mec déboule chez lui, regarde le lit d’un air méfiant et que son petit frère lui confirme ses craintes. Si vous avez déjà vu la série Les Cauchemars de Freddy, et bien vous savez de quoi il retourne. Dans les films de la saga initiée par Wes Craven, Freddy faisait plein de trucs. Il tranchait, saignait, et déconnait, mais dans la série télé, il ne faisait rien. Il se contentait d’apparaitre furtivement, dans des songes brumeux, aux couleurs fadasses. Le monstre crochu de Scary fait pareil. Il grogne, provoque des rêves chez les deux gosses mais ne montre jamais sa sale face. Pendant la première heure du moins, mais nous y reviendrons…
Cachée sous un lit, la créature dissipe une sale fumée digne des séries Z les plus bancales, tandis que ses cibles, les deux gosses, tremblent et dorment sur la commode car visiblement ils y sont à l’abri.
De plus, tous les personnages sont à la ramasse. Le père a le comportement d’un mec visiblement bipolaire, la belle-mère est limite hystérique, le voisin ressemble à un pervers particulièrement vicieux et les amis semblent tout droit sortis d’un épisode de Beverly Hills 902010. Quel spectacle ! Il ne se passe rien. L’ado, incarné malgré tout avec une certaine justesse par Jonny Weston, un acteur que l’on a vu récemment dans le sympathique Chasing Mavericks, et son frangin qui s’impose comme la tête à claques du lot, brassent du vent. Rien à faire, impossible d’accrocher à cette galerie de clichés mal dégrossis et de références bâtardes. Et quand en plus, on prend en compte des dialogues ridicules et risibles, c’est le bouquet. Rien ne semble pouvoir nous sauver de la catatonie vers laquelle ce triste spectacle nous précipite, quand coule enfin la première goutte de sang.
Le monstre est sorti de sa cachette. On le voit enfin et tout de suite, on se dit qu’avec sa tronche de créature du marais albinos, le pauvre malheureux aurait mieux fait de rester dans l’obscurité. Tout dégingandé, cet ersatz loupé d’un monstre du bestiaire de la Hammer, se balade comme une grenouille radioactive de deux mètres de haut, toutes griffes dehors. Ça saigne enfin mais zut, c’est toujours aussi naze. Rien à faire, le vers est dans la pomme et le bougre, il a la dalle. Alors si discret, lors du premier acte, le méchant batracien fonce tout azimut, seulement sensible à la lumière. La poursuite bat son plein, nos paupières sont lourdes et on découvre au passage la planque de celui qui alimente les rêves des deux frères. Tout ça pour ça, pendant que le réalisateur tente de nous emballer tout ceci en se livrant à une pâle imitation de Joe Dante dans une vaine tentative de mélanger fantastique, horreur, et trip d’aventure teinté de thématiques enfantines…

Tourné avec trois bouts de ficelle et une bouteille de ketchup, Scary ne fait pas peur, n’impressionne jamais, mais se distingue par contre par sa faculté à provoquer de soudains endormissements. En anglais, Scary signifie « effrayant ». Un beau titre mensonger ! Mais après tout, en version originale, le film se nomme Under The Bed, soit Sous le lit. Et bien justement, sous le lit, rien à signaler. Quelques moutons de poussière, une vieille chaussette oubliée et un pauvre monstre fatigué, qui n’en demandait pas tant…

@ Gilles Rolland

Scary-photo

Par Gilles Rolland le 21 juin 2013

Déposer un commentaire

S’abonner
Notification pour
guest
1 Commentaire
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
paulus
paulus
10 années il y a

brrr tu fait peur gilles mais waine aussi hihhihihi