[CRITIQUE] SIMETIERRE : AUX ORIGINES DU MAL

CRITIQUES | 11 octobre 2023 | Aucun commentaire
Simetierre aux oriignes du mal

Titre original : Pet Sematary

Rating: ★½☆☆☆

Origine : États-Unis

Réalisateur : Lindsey Beer

Distribution : David Duchovny, Jackson White, Pam Grier, Jack Mulhern, Natalie Alyn Lind, Forrest Goodluck…

Genre : Horreur/Épouvante/Fantastique/Saga

Durée : 1h27

Date de sortie : 7 octobre 2023 (Paramount +)

Le Pitch :

En 1969, bien avant l’arrivée des Creed à Ludlow, Jud Crandall se prépare à quitter la ville avec sa copine. Malheureusement pour lui, un accident le confronte à de sombres secrets concernant sa famille. Contraint d’affronter une force démoniaque enfouie depuis des siècles dans les bois de la région, le jeune homme va voir son destin changer à jamais…

La Critique de Simetierre : Aux origines du mal

Publié en 1983 par Stephen King, le roman Simetierre a brillamment été porté à l’écran par Mary Lambert en 1989. Le film ayant connu une suite trois ans plus tard (avec Edward Furlong). En 2019, c’est une sorte de remake/nouvelle adaptation qui a fait son apparition, sans faire trop de vagues non plus mais rapportant tout de même assez d’argent pour encourager les producteurs à continuer à tirer sur la corde.

Des producteurs qui ont ainsi mis en chantier un préquel centré sur le personnage de Jud Crandall, le voisin de la famille au centre de la première histoire (vous suivez toujours ?). Et si vous pensiez déjà que le remake n’était pas terrible ou encore que Simetierre 2 était indigne de l’œuvre originale, apprêtez-vous à réviser votre jugement. À côtés de ce Simetierre : Aux origines du mal, Simetierre 2, c’est carrément Citizen Kane !

Simetierre David Duchovny
Fox face à Mulder dans Simetierre : aux origines du mal. Tous droits réservés : Di Bonaventura Pictures/Paramount Players.

Il était une fois la malédiction de mon voisin le fossoyeur

L’idée de centrer l’histoire sur une version jeune de Jud Crandall, un personnage secondaire mais important du roman, n’était pas si mauvaise. Le truc, c’est qu’à partir de ce postulat, Lindsey Beer, qui a aussi participé à l’écriture du scénario, ne fait rien de bon et foire à peu près tout ce qu’elle entreprend. Et malheureusement, le ton est donné dès l’introduction qui voit le personnage de David Duchovny enterrer son gamin revenu du Vietnam dans un cercueil pour que celui-ci revienne d’entre les morts. Une scène dans laquelle le cimetière indien au centre de toute la mythologie Simetierre, tient une place prépondérante. La seule de tout le film étant donné que par la suite, tout le monde semble oublier de le mentionner. Un comble.

Simetierre sans cimetière

On ne peut s’empêcher de penser qu’il aurait été plus judicieux d’accorder plus d’importance au retour de Timmy, le fils que le personnage Duchovny enterre dans le cimetière indien au début du film. En passant vite fait sur cet aspect pourtant fondateur, vu qu’après tout, il s’agit du protagoniste sur lequel repose une grande partie du scénario, le long-métrage se tire une rafale de balles dans les deux pieds. À partir de là, non seulement Simetierre : Aux origines du mal ne peut exister que si on a vu au moins le film précédent, mais en plus il ne parvint jamais à incarner le moindre enjeux.


Se reposant avec trop de confiance sur le fait que les spectateurs connaissent déjà tout de la mythologie pour se concentrer sur un récit sans intérêt, qui transforme son personnage principal en personnage secondaire, incapable d’avoir le moindre impact sur les événements auxquels il prend à peine part, la réalisatrice gâche tout. Rien de ce qu’elle nous propose alors, les quelques effets gore, les flash-backs incessants et inutiles ou encore ce petit retour en arrière qui remonte à l’époque où les colons ont découvert le cimetière des indiens Micmacs, n’a d’intérêt. C’est d’autant plus dommage que quitte à faire un préquel, ce dernier aurait pu au moins en profiter pour justement encore plus se focaliser sur le cimetière et tenter d’exploiter sa mythologie.

Catastrophe industrielle

Certes porté par des acteurs compétents (le jeune Forrest Goodluck, qui campe Manny, est probablement celui qui s’en tire le mieux), Simetierre : aux origines du mal ne sert donc à rien et n’arrive même pas à se montrer divertissant. Heureusement très court (sa seule vraie qualité), il passe son temps à diluer la tension. Les personnages agissent souvent en dépit du bon sens, les dialogues sont crétins ou insipides et le montage aux fraises en rajoute une couche. Très loin de proposer une ambiance propre au malaise comme le chef-d’œuvre de Mary Lambert, également éloigné de l’atmosphère poisseuse du bancal mais sympathique Simetierre 2 et moins cohérent que le remake de 2019, ce nouveau chapitre est donc bel et bien raté sur toute la ligne. Et ce n’est pas la fin, totalement débile, qui encourage à l’indulgence, bien au contraire…

En Bref…

Raté sur tout la ligne, ne parvenant jamais à exploiter son postulat, pourtant potentiellement intéressant ou ne serait-ce qu’à respecter le matériau de base, Simetierre : aux origines du mal propose certes quelques scènes gore mais c’est bien tout. Sa seule véritable qualité ? Sa durée !

@ Gilles Rolland

Simetierre Bloodline
Deux personnages du film à la recherche du scénario perdu. Tous droits réservés : Di Bonaventura Pictures/Paramount Players.
Par Gilles Rolland le 11 octobre 2023

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